IRAK : LE DEPART AMERICAIN REDOUTE A KIRKOUK, PROVINCE MINEE PAR LA VIOLENCE
Stephane
armenews.com
mardi 10 mai 2011
Les tensions ethniques entre kurdes et arabes et la persistance des
violences a Kirkouk inquiètent les responsables de cette province dont
certains souhaitent un maintien des forces americaines après fin 2011,
date prevue pour le retrait total americain d'Irak.
Dans cette region riche en petrole a 240 km au nord de Bagdad,
l'insecurite prend la forme d'attentats, d'assassinats cibles,
d'enlèvements, ou meme parfois d'accrochages entre militaires irakiens
et forces de securite kurdes, comme celui qui avait fait deux morts
et quatre blesses le 25 avril.
Comme dans la plupart des "territoires disputes" entre Bagdad et
la region autonome du Kurdistan (nord), la lutte contre les groupes
armes a Kirkouk est compliquee par les revendications du gouvernement
central et des autorites kurdes sur cette zone strategique.
"Al-Qaïda tente de destabiliser la situation a Kirkouk en visant ses
differentes composantes ethniques et en attisant le confessionnalisme",
affirme a l'AFP l'adjoint au chef de la police provinciale, le general
Tourhan Abdelrahman.
"Malgre leurs divergences, les dirigeants politiques locaux sont
d'accord sur la necessite du maintien de forces americaines a Kirkouk
pour aider a regler les problèmes en suspens", assure-t-il.
Sous couvert de l'anonymat, un haut responsable des forces de
securite locales affirme meme que le retrait americain prevu fin 2011,
plus de huit ans après l'invasion, constitue une "menace mortelle"
pour Kirkouk.
"Les Americains sont une source de confiance", affirme-t-il. "Tout le
monde va les voir pour resoudre leurs problèmes lies aux ingerences
politiques dans les services de securite et aux conflits politiques".
L'armee americaine compte encore 45.000 hommes en Irak, dont environ
300 qui participent toujours a Kirkouk a la Force combinee de securite
(FCS), un dispositif tripartite mis en place sur les territoires
disputes et incluant des troupes kurdes et arabes.
Interroge par l'AFP, un porte-parole de l'armee americaine a reaffirme
que toute prolongation de la presence americaine en Irak -donc a
Kirkouk- impliquerait une requete en ce sens du gouvernement irakien.
Or celui-ci compte plusieurs courants hostiles a cette presence qu'ils
presentent comme une forme d'occupation. Et aucun dirigeant irakien
ne s'est risque a demander aux Americains de rester.
La dispute entre Bagdad et le Kurdistan trouve son origine dans
l'arabisation au debut des annees 1990 de ces territoires par le
president dechu Saddam Hussein, qui a force 120.000 Kurdes a fuir vers
le nord, selon l'organisation des droits de l'Homme Human Rights Watch.
Les peshmergas ou combattants kurdes ont profite de l'invasion
americaine de 2003 pour progresser vers le Sud et l'Ouest, revendiquant
le caractère kurde de Kirkouk, et de zones dans les provinces de
Salaheddine, Diyala (centre) et Ninive (nord).
Depuis, les deux camps s'accusent de vouloir modifier la balance
demographique pour contrôler les richesses de ces regions.
A Kirkouk, la situation demeure "fragile" selon le chef du conseil
provincial, Hassan Toran, un turcoman qui juge les effectifs de sa
police "insuffisants".
De source proche des forces de securite, on affirme que la police
provinciale compte 11.300 policiers, mais en aurait besoin de 3.500
de plus.
Les attentats sont quasi quotidiens dans la province. Jeudi encore,
deux gardes du corps ont peri dans l'explosion d'une bombe contre un
responsable des forces de securite kurdes de Touz Khormatou.
Dans ce contexte, le retrait des Americains constituera pour
l'archeveque chaldeen de Kirkouk, Louis Sako, "un grand defi". "Il
va laisser un vide qu'il nous faudra combler par la concorde et la
reconciliation".
From: A. Papazian
Stephane
armenews.com
mardi 10 mai 2011
Les tensions ethniques entre kurdes et arabes et la persistance des
violences a Kirkouk inquiètent les responsables de cette province dont
certains souhaitent un maintien des forces americaines après fin 2011,
date prevue pour le retrait total americain d'Irak.
Dans cette region riche en petrole a 240 km au nord de Bagdad,
l'insecurite prend la forme d'attentats, d'assassinats cibles,
d'enlèvements, ou meme parfois d'accrochages entre militaires irakiens
et forces de securite kurdes, comme celui qui avait fait deux morts
et quatre blesses le 25 avril.
Comme dans la plupart des "territoires disputes" entre Bagdad et
la region autonome du Kurdistan (nord), la lutte contre les groupes
armes a Kirkouk est compliquee par les revendications du gouvernement
central et des autorites kurdes sur cette zone strategique.
"Al-Qaïda tente de destabiliser la situation a Kirkouk en visant ses
differentes composantes ethniques et en attisant le confessionnalisme",
affirme a l'AFP l'adjoint au chef de la police provinciale, le general
Tourhan Abdelrahman.
"Malgre leurs divergences, les dirigeants politiques locaux sont
d'accord sur la necessite du maintien de forces americaines a Kirkouk
pour aider a regler les problèmes en suspens", assure-t-il.
Sous couvert de l'anonymat, un haut responsable des forces de
securite locales affirme meme que le retrait americain prevu fin 2011,
plus de huit ans après l'invasion, constitue une "menace mortelle"
pour Kirkouk.
"Les Americains sont une source de confiance", affirme-t-il. "Tout le
monde va les voir pour resoudre leurs problèmes lies aux ingerences
politiques dans les services de securite et aux conflits politiques".
L'armee americaine compte encore 45.000 hommes en Irak, dont environ
300 qui participent toujours a Kirkouk a la Force combinee de securite
(FCS), un dispositif tripartite mis en place sur les territoires
disputes et incluant des troupes kurdes et arabes.
Interroge par l'AFP, un porte-parole de l'armee americaine a reaffirme
que toute prolongation de la presence americaine en Irak -donc a
Kirkouk- impliquerait une requete en ce sens du gouvernement irakien.
Or celui-ci compte plusieurs courants hostiles a cette presence qu'ils
presentent comme une forme d'occupation. Et aucun dirigeant irakien
ne s'est risque a demander aux Americains de rester.
La dispute entre Bagdad et le Kurdistan trouve son origine dans
l'arabisation au debut des annees 1990 de ces territoires par le
president dechu Saddam Hussein, qui a force 120.000 Kurdes a fuir vers
le nord, selon l'organisation des droits de l'Homme Human Rights Watch.
Les peshmergas ou combattants kurdes ont profite de l'invasion
americaine de 2003 pour progresser vers le Sud et l'Ouest, revendiquant
le caractère kurde de Kirkouk, et de zones dans les provinces de
Salaheddine, Diyala (centre) et Ninive (nord).
Depuis, les deux camps s'accusent de vouloir modifier la balance
demographique pour contrôler les richesses de ces regions.
A Kirkouk, la situation demeure "fragile" selon le chef du conseil
provincial, Hassan Toran, un turcoman qui juge les effectifs de sa
police "insuffisants".
De source proche des forces de securite, on affirme que la police
provinciale compte 11.300 policiers, mais en aurait besoin de 3.500
de plus.
Les attentats sont quasi quotidiens dans la province. Jeudi encore,
deux gardes du corps ont peri dans l'explosion d'une bombe contre un
responsable des forces de securite kurdes de Touz Khormatou.
Dans ce contexte, le retrait des Americains constituera pour
l'archeveque chaldeen de Kirkouk, Louis Sako, "un grand defi". "Il
va laisser un vide qu'il nous faudra combler par la concorde et la
reconciliation".
From: A. Papazian