VISITE A BERDADZOR, LIEU MYTHIQUE DE LA GUERRE DU HAUT-KARABAKH
Jean Eckain
armenews.com
lundi 17, mai 2011
Le 15 mai 1991, les troupes soviétiques et les forces spéciales
azerbaïdjanaises lancaient l'opération Koltso. Objectif :
permettre a Bakou de s'emparer du Haut-Karabakh, une enclave peuplée
majoritairement d'Arméniens qui avait voté l'autodétermination en
1988. Vingt ans plus tard, des habitants et des anciens combattants
arméniens se remémorent l'événement.
Si vous empruntez la nationale [M 12] qui relie Goris a Stepanakert,
au Haut-Karabakh, vous pourrez admirer toutes les couleurs du printemps
qui se déploient sur les versants escarpés, mais n'oubliez pas de
regarder vers les hauteurs. La, perchées sur un sommet que l'on
croirait inaccessible, vous distinguerez un ensemble de maisons
basses, blotties les unes contre les autres et qui semblent a demi
enterrées. Si vous voulez approcher l'histoire de l'Arménie et
savoir ce qui constitue la terre de l'Artsakh [nom arménien du
Haut-Karabakh], prenez la route sinueuse et escarpée qui mène vers
ces habitations. Vous découvrirez ainsi Berdadzor.
A l'époque soviétique, le canton de Berdadzor, dans le district
de Chouchi, se composait de quelques villages. Il y a vingt ans
précisément, le 15 mai 1991, deux semaines après les expulsions
sanglantes des habitants de Guetachen et Martounachen [localités
d'Azerbaïdjan qui étaient peuplées majoritairement d'Arméniens],
il était la cible de l'opération Koltso [Anneau]. C'était alors
une sorte d'enclave arménienne, car depuis de longues années
les responsables de la république soviétique d'Azerbaïdjan
s'étaient appliqués a chasser tous les Arméniens des villages
voisins. L'encerclement, censé permettre a l'Azerbaïdjan de s'emparer
d'un Karabakh rétif, ne pouvait laisser de côté Berdadzor, situé
a un emplacement stratégique.
Nous y arrivons aujourd'hui en compagnie de Gaïané Aroustamian, qui
participa aux événements de l'époque en assurant la liaison entre
Berdadzor, Stepanakert et Erevan. Un étroit chemin de terre nous fait
entrer dans Mets Chen, où nous passons devant une bâtisse inachevée.
C'est exactement le trajet qu'avaient suivi les détachements
soviétiques de répression et les Omons [forces spéciales du
ministère de l'Intérieur russe] azéris. Notre guide assure que tous
les villages du Karabakh qui étaient entourés de bourgades azéries
devaient s'assurer une protection armée. "Tout avait commencé par
des incidents, raconte Gaïané. Puis sont venues les attaques vraiment
sérieuses, les vols de bétail, les incendies, jusqu'aux agressions et
aux meurtres. Je me souviens qu'en 1990, dans le village de Tas Verst,
une vieille femme avait été assassinée, et sa maison brÃ"lée. Je
qualifierais la période 1990-1991 d'années d'affrontements, qui
ont été suivies par des actes de guerre. Des milices d'autodéfense
avaient été créées pour protéger la population de l'Artsakh. Elles
faisaient essentiellement des rondes de nuit."
Lire la suite dans Courrier international ICI
From: A. Papazian
Jean Eckain
armenews.com
lundi 17, mai 2011
Le 15 mai 1991, les troupes soviétiques et les forces spéciales
azerbaïdjanaises lancaient l'opération Koltso. Objectif :
permettre a Bakou de s'emparer du Haut-Karabakh, une enclave peuplée
majoritairement d'Arméniens qui avait voté l'autodétermination en
1988. Vingt ans plus tard, des habitants et des anciens combattants
arméniens se remémorent l'événement.
Si vous empruntez la nationale [M 12] qui relie Goris a Stepanakert,
au Haut-Karabakh, vous pourrez admirer toutes les couleurs du printemps
qui se déploient sur les versants escarpés, mais n'oubliez pas de
regarder vers les hauteurs. La, perchées sur un sommet que l'on
croirait inaccessible, vous distinguerez un ensemble de maisons
basses, blotties les unes contre les autres et qui semblent a demi
enterrées. Si vous voulez approcher l'histoire de l'Arménie et
savoir ce qui constitue la terre de l'Artsakh [nom arménien du
Haut-Karabakh], prenez la route sinueuse et escarpée qui mène vers
ces habitations. Vous découvrirez ainsi Berdadzor.
A l'époque soviétique, le canton de Berdadzor, dans le district
de Chouchi, se composait de quelques villages. Il y a vingt ans
précisément, le 15 mai 1991, deux semaines après les expulsions
sanglantes des habitants de Guetachen et Martounachen [localités
d'Azerbaïdjan qui étaient peuplées majoritairement d'Arméniens],
il était la cible de l'opération Koltso [Anneau]. C'était alors
une sorte d'enclave arménienne, car depuis de longues années
les responsables de la république soviétique d'Azerbaïdjan
s'étaient appliqués a chasser tous les Arméniens des villages
voisins. L'encerclement, censé permettre a l'Azerbaïdjan de s'emparer
d'un Karabakh rétif, ne pouvait laisser de côté Berdadzor, situé
a un emplacement stratégique.
Nous y arrivons aujourd'hui en compagnie de Gaïané Aroustamian, qui
participa aux événements de l'époque en assurant la liaison entre
Berdadzor, Stepanakert et Erevan. Un étroit chemin de terre nous fait
entrer dans Mets Chen, où nous passons devant une bâtisse inachevée.
C'est exactement le trajet qu'avaient suivi les détachements
soviétiques de répression et les Omons [forces spéciales du
ministère de l'Intérieur russe] azéris. Notre guide assure que tous
les villages du Karabakh qui étaient entourés de bourgades azéries
devaient s'assurer une protection armée. "Tout avait commencé par
des incidents, raconte Gaïané. Puis sont venues les attaques vraiment
sérieuses, les vols de bétail, les incendies, jusqu'aux agressions et
aux meurtres. Je me souviens qu'en 1990, dans le village de Tas Verst,
une vieille femme avait été assassinée, et sa maison brÃ"lée. Je
qualifierais la période 1990-1991 d'années d'affrontements, qui
ont été suivies par des actes de guerre. Des milices d'autodéfense
avaient été créées pour protéger la population de l'Artsakh. Elles
faisaient essentiellement des rondes de nuit."
Lire la suite dans Courrier international ICI
From: A. Papazian