Announcement

Collapse
No announcement yet.

Amnesty : Rapport 2011 Sur La Turquie

Collapse
X
 
  • Filter
  • Time
  • Show
Clear All
new posts

  • Amnesty : Rapport 2011 Sur La Turquie

    AMNESTY : RAPPORT 2011 SUR LA TURQUIE

    Source/Lien : Amnesty International
    Publié le : 18-05-2011

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
    invite a lire le rapport 2011 de l'Amnesty International sur la
    Turquie.

    Amnesty International

    Chef de l'Ã~Itat Abdullah Gul Chef du gouvernement Recep Tayyip
    Erdogan Peine de mort abolie Population 75,7 millions Espérance de
    vie 72,2 ans Mortalité des moins de cinq ans (M/F) 36 / 27 â~@° Taux
    d'alphabétisation des adultes 88,7 %

    Les modifications apportées a la Constitution et a la législation
    antiterroriste représentaient un pas en avant en matière de respect
    des droits humains, mais restaient en deca des changements fondamentaux
    nécessaires. Cette année encore, le droit a la liberté d'expression
    a été mis a mal par des actions pénales. Les mécanismes
    indépendants de protection des droits humains qui avaient été
    envisagés n'ont pas été mis en place. Des cas de torture et d'autres
    mauvais traitements ont de nouveau été signalés ; les informations
    judiciaires et les poursuites pénales contre des responsables de
    l'application des lois n'aboutissaient toujours pas. De nombreux
    procès iniques ont eu lieu en vertu de la législation antiterroriste.

    Des attentats a l'explosif ont provoqué la mort de civils. Les
    droits des objecteurs de conscience, des lesbiennes, des gays, des
    personnes bisexuelles ou transgenres, des réfugiés et des demandeurs
    d'asile n'étaient toujours pas reconnus. Peu d'avancées ont été
    enregistrées dans le domaine de la lutte contre les violences faites
    aux femmes.

    Contexte

    La révision de la Constitution a été approuvée en mai par le
    Parlement, puis par voie de référendum en septembre, avec près de
    60 % des suffrages. Au nombre des changements apportés figuraient
    la modification de la composition de la Cour constitutionnelle et du
    puissant Conseil suprême des juges et des procureurs, la possibilité
    de juger les responsables de l'armée devant des tribunaux civils,
    la création d'un poste de médiateur et des dispositions destinées
    a lutter contre les discriminations.

    Bien que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ait multiplié
    les annonces de cessez-le-feu au cours de l'année, les affrontements
    avec les forces armées turques se sont poursuivis. D'après certaines
    sources, des discussions ont été engagées en novembre entre les
    autorités et Abdullah Ocalan, le chef du PKK, actuellement détenu.

    Le procès de 152 militants et élus accusés d'appartenance a l'Union
    des communautés du Kurdistan (KCK, proche du PKK) s'est ouvert
    en octobre a Diyarbakır. Cent quatre des accusés se trouvaient
    en détention provisoire. Des observateurs se sont inquiétés
    du fait qu'une grande partie des éléments a charge contre ces
    personnes avaient trait a leur participation a des réunions et a des
    manifestations, ainsi qu'a la publication de communiqués de presse.

    Le procès de membres d'Ergenekon, un réseau ultranationaliste
    présumé qui aurait des ramifications au sein même des institutions
    de l'Ã~Itat, s'est poursuivi. L'enquête sur les liens entre les
    suspects et des violations des droits humains commises dans le passé
    ne progressait que lentement.

    Aucune mesure n'a été prise afin de supprimer les obstacles
    juridiques empêchant les femmes de porter le foulard dans les
    universités. La mise en Å"uvre de l'interdiction s'est néanmoins
    assouplie au cours de l'année.

    Dans le cadre de son examen périodique universel, le Conseil des
    droits de l'homme [ONU] s'est penché, en mai, sur la situation
    des droits humains en Turquie. Le gouvernement s'est engagé a se
    conformer a un grand nombre des recommandations qui lui ont été
    adressées dans ce cadre, mais a rejeté celles exigeant la pleine
    reconnaissance des droits des minorités et celles relatives a
    la modification ou a l'abrogation des articles du Code pénal qui
    restreignaient la liberté d'expression.

    Liberté d'expression

    Des sujets jusqu'ici tabous ont fait l'objet de discussions plus
    ouvertes. Des personnes ont toutefois été poursuivies au titre
    de différents articles du Code pénal, parce qu'elles avaient
    critiqué les forces armées, la situation des Arméniens et
    des Kurdes en Turquie ou bien des procès au pénal en cours. De
    plus, les autorités ont bafoué le droit légitime a la liberté
    d'expression en recourant aux dispositions relatives a la lutte contre
    le terrorisme, qui prévoyaient des peines d'emprisonnement plus
    lourdes et entraînaient des placements en détention provisoire. Les
    journalistes, les défenseurs des droits humains et les militants
    politiques kurdes figuraient parmi les personnes le plus souvent
    visées par des poursuites. Les pouvoirs publics ont de nouveau imposé
    des restrictions arbitraires, en bloquant l'accès a certains sites web
    et en suspendant la publication de certains journaux. Les personnes
    exprimant ouvertement leurs opinions se voyaient très fréquemment
    menacées de violences.

    * Au titre de l'article 7.2 de la loi antiterroriste, le journaliste
    Veysi Sarısözen a été reconnu coupable, en avril, de Â" propagande
    en faveur d'une organisation illégale Â", en raison d'un article
    qu'il avait signé dans le quotidien Gundem. Il a été condamné a
    une peine de 15 mois d'emprisonnement. L'appel interjeté de cette
    décision, tout comme trois autres condamnations prononcées en vertu
    de la loi antiterroriste, était en instance devant la Cour d'appel
    suprême a la fin de l'année.

    * Des journalistes de Taraf ont, cette année encore, été en butte a
    des menaces et a des actes d'intimidation, a la suite d'articles qu'ils
    avaient publiés dans ce quotidien. Invoquant une série d'articles
    critiques a l'égard des forces armées, le ministère de la Justice
    a autorisé, en novembre, l'ouverture d'une information judiciaire
    contre Rasim Ozan Kutahyalı pour Â" dénigrement de la nation turque
    Â", au titre de l'article 301 du Code pénal. Au cours du même mois,
    des menaces de violence contre Orhan Miroglu ont été publiées sur
    le site HPG online, qui serait contrôlé par le PKK. Orhan Miroglu
    était par ailleurs poursuivi au titre de l'article 216 du Code pénal
    pour avoir Â" suscité l'hostilité ou la haine parmi la population Â",
    a la suite d'un article de 2009 dans lequel il évoquait la situation
    des citoyens turcs d'origine kurde.

    * En novembre, la police a procédé a des arrestations lors d'une
    opération contre les Brigades de la vengeance turque, un groupe
    clandestin qui avait précédemment revendiqué la responsabilité
    de menaces et de violences a l'encontre d'éminents défenseurs des
    droits humains et d'autres personnes.

    * Dans l'affaire Dink c. Turquie, la Cour européenne des droits de
    l'homme a estimé, en septembre, que la Turquie n'avait pas pris de
    mesures raisonnables pour protéger la vie de Hrant Dink, journaliste
    et défenseur des droits humains. Elle s'est abstenue d'intervenir
    alors qu'elle disposait d'informations qui auraient pu empêcher son
    assassinat, en janvier 2007, et n'a pas mené d'enquête effective
    après le meurtre. La Cour a notamment relevé que les autorités
    turques n'avaient pas examiné le rôle joué par leurs propres
    services de sécurité. Elle a également considéré que la Turquie
    avait violé le droit a la liberté d'expression de Hrant Dink, dans
    le cadre des poursuites engagées contre lui au titre de l'article
    301 du Code pénal.

    Torture et autres mauvais traitements

    Des cas de torture et d'autres mauvais traitements ont, cette année
    encore, été signalés. Les sévices étaient souvent infligés en
    dehors des centres de détention officiels, lors de manifestations,
    mais aussi en garde a vue et au cours de transferts en prison. En
    novembre, le Comité contre la torture [ONU] s'est déclaré
    profondément préoccupé par les allégations nombreuses, persistantes
    et cohérentes faisant état du recours a la torture relevées lors de
    son examen de la situation de la Turquie, et a adressé aux autorités
    turques une série de recommandations pour remédier a cette situation.

    * En janvier, Murat KonuÅ~_ est mort après une garde a vue dans un
    poste de police d'Istanbul. Sur des enregistrements vidéo, on voit
    cet homme, arrêté comme suspect dans une affaire de vol aggravé,
    pénétrer dans les locaux en bonne santé puis en être évacué trois
    heures plus tard. Une autopsie officielle a fait état de lésions sur
    le corps de Murat KonuÅ~_ et a conclu a un décès par hémorragie
    cérébrale. En mai, sept policiers ont été inculpés pour avoir
    provoqué sa mort en lui infligeant des actes de torture. Leur procès
    n'était pas achevé a la fin de l'année.

    * Dans un jugement sans précédent rendu en juin, 19 représentants
    de l'Ã~Itat (dont des policiers et des gardiens de prison) ont été
    reconnus coupables d'implication dans les actes de torture ayant
    entraîné la mort du militant politique Engin Ceber, en octobre 2008
    a Istanbul. Au nombre des fonctionnaires déclarés coupables, trois
    gardiens de prison et un directeur d'établissement pénitentiaire
    ont été condamnés a la réclusion a perpétuité, a la suite d'une
    enquête et de poursuites qui se sont démarquées fortement d'autres
    affaires d'actes de torture imputables a des agents de l'Ã~Itat. Les
    appels interjetés demeuraient en instance devant la Cour d'appel
    suprême a la fin de 2010.

    Impunité

    Comme les années précédentes, les enquêtes ouvertes sur
    des cas présumés d'atteintes aux droits humains commises
    par des représentants de l'Ã~Itat étaient entachées
    d'irrégularités. Lorsque des actions pénales étaient engagées,
    il était fréquent que celles-ci s'éternisent et n'aboutissent
    pas. Les fonctionnaires Â" égaraient Â" des éléments de preuve et
    les personnes faisant état d'atteintes a leurs droits fondamentaux
    étaient l'objet de contre-accusations, autant de circonstances
    contribuant a perpétuer l'impunité. Les mécanismes indépendants
    de défense des droits humains qui avaient été proposés par le
    gouvernement n'ont pas été mis en place. Ainsi, la société civile
    n'a pas été consultée comme il se devait au sujet du projet de loi
    visant a établir une institution de protection des droits humains
    et de prévention des violations, ce qui n'a pas permis d'apporter
    les garanties d'indépendance nécessaires.

    * Aucune avancée n'a été enregistrée dans les poursuites engagées
    contre un policier pour homicide volontaire sur la personne de Festus
    Okey, un demandeur d'asile nigérian mort en détention en 2007. Ã~@
    la suite des défaillances de l'enquête, la procédure s'enlisait
    en raison de controverses au sujet de l'identité de la victime. En
    novembre, le président du tribunal a rejeté une requête déposée
    par des membres du Réseau de solidarité avec les migrants, qui
    réclamaient la possibilité d'intervenir dans cette affaire, et
    a porté plainte au pénal contre ces personnes, au motif que leur
    requête était constitutive de diffamation.

    * Le procureur qui enquêtait sur la mort en détention de Resul
    Ä°lcin, survenue en octobre 2009 dans le département de Å~^ırnak
    (sud-est du pays), a prononcé un non-lieu en juin. Cette décision
    s'appuyait sur un rapport officiel d'autopsie selon lequel Resul Ä°lcin
    était décédé d'une crise cardiaque. Le document faisait toutefois
    également état de plusieurs lésions a la tête et sur le corps de
    la victime. Le tribunal administratif local a rejeté, en juillet, le
    recours formé contre la décision de clore l'information judiciaire.

    Conditions carcérales

    Les informations recueillies ont fait de nouveau état de mauvais
    traitements infligés en prison. De nombreux cas concernaient des
    personnes en détention provisoire molestées juste après leur
    transfert. Comme les années précédentes, certains détenus n'ont
    pu bénéficier des soins médicaux requis par leur état de santé
    et le droit des prisonniers d'avoir des contacts entre eux a été
    soumis a des restrictions arbitraires.

    * Abdullah Akcay, atteint de leucémie, est mort en détention en
    juillet. On lui avait refusé a plusieurs reprises un transfert
    pour raisons de santé. Ses requêtes étaient pourtant fondées
    sur des rapports médicaux indiquant qu'il ne pouvait être soigné
    correctement en prison.

    * En juillet, le Comité européen pour la prévention de la torture
    a publié un rapport rédigé a l'issue de la visite qu'il avait
    effectuée, en janvier, dans la prison de haute sécurité de l'île
    d'İmralı, où est incarcéré Abdullah Ocalan, dirigeant du PKK. Le
    document faisait état d'une amélioration de certains aspects du
    régime carcéral de ce dernier, notamment depuis le transfert de cinq
    prisonniers qui a mis un terme a 10 années d'isolement cellulaire
    du chef du PKK. Le gouvernement turc n'avait pas encore autorisé la
    publication d'un rapport faisant suite a une autre visite effectuée
    par le Comité, en 2009, dans les établissements pénitentiaires
    du pays.

    Procès inéquitables

    Des procès méconnaissant les droits de la défense ont encore eu lieu
    cette année ; ils concernaient en particulier des personnes inculpées
    en vertu de la législation antiterroriste. Ces personnes étaient
    très souvent soumises a des périodes de détention excessives
    en attendant d'être jugées, sans que les autorités judiciaires
    n'envisagent d'autre option. Les avocats ne disposaient d'aucun
    mécanisme efficace pour contester dans les faits la légalité de
    leur détention.

    Aux termes d'importantes modifications législatives adoptées en
    juillet, les mineurs n'étaient désormais plus passibles de poursuites
    au titre de la législation antiterroriste pour le seul fait d'avoir
    participé a des manifestations. Les adultes, eux, pouvaient toutefois
    être poursuivis en vertu de ces lois iniques. La réforme n'a pas
    modifié la définition vague et excessivement générale que le Code
    pénal donne des infractions liées au terrorisme.

    * En aoÃ"t, Erdogan Akhanlı a été placé en détention
    provisoire dans l'attente de son procès au titre de la législation
    antiterroriste. Le dossier d'accusation reposait essentiellement
    sur la déclaration d'un témoin, qui s'est par la suite rétracté
    en affirmant que ses propos lui avaient été arrachés sous la
    torture. Le tribunal a rejeté les demandes de remise en liberté
    déposées par les avocats d'Erdogan Akhanlı, en invoquant le poids
    des éléments de preuve disponibles. Le prévenu a néanmoins
    recouvré la liberté en décembre, dans l'attente de l'issue de
    son procès.

    Exactions perpétrées par des groupes armés

    Des attentats a l'explosif ont fait des morts et des blessés au sein
    de la population civile.

    * Alors qu'ils se rendaient sur les lieux d'une attaque lancée
    contre un oléoduc, quatre militants ont été tués en juillet
    dans l'explosion de leur véhicule, qui a touché une mine. Le PKK
    a revendiqué la pose de cet engin dans un communiqué.

    * En septembre, neuf personnes ont été tuées lorsqu'une mine
    a explosé au passage d'un minibus civil sur une route proche
    du village de Gecitli (Peyanis), dans le département d'Hakkâri
    (sud-est du pays).

    Cet attentat n'a pas été revendiqué. Des témoins ont indiqué
    que deux sacs militaires et des munitions avaient été retrouvés
    sur les lieux de l'explosion.

    Droits des travailleurs

    Alors que les syndicats réclamaient de longue date l'ouverture de
    la place Taksim (la place centrale d'Istanbul) aux manifestations
    du 1er mai, les autorités ont accédé a cette demande pour la
    première fois dans l'histoire récente du pays. Les manifestations
    se sont déroulées de manière pacifique, a l'inverse des années
    précédentes. Des modifications constitutionnelles ont accordé aux
    employés du secteur public l'autorisation de mener des négociations
    collectives. Tous les fonctionnaires restaient néanmoins privés
    du droit de grève. De ce fait, la Turquie ne respectait pas les
    conventions de l'Organisation internationale du travail, a laquelle
    elle était partie.

    Droits des enfants

    En raison de modifications législatives (voir ci-dessus Procès
    inéquitables), la grande majorité des mineurs poursuivis pour
    avoir participé a des manifestations ont recouvré la liberté. Il
    n'a toutefois pas été remédié aux lacunes du système de justice
    pour mineurs, notamment a l'absence de tribunaux pour enfants dans
    certains départements. Aucune mesure n'a été prise en faveur de la
    réinsertion des mineurs ayant fait l'objet de détention prolongée,
    ni concernant l'ouverture d'enquêtes sur les nombreuses plaintes
    pour mauvais traitements.

    Prisonniers d'opinion - objecteurs de conscience

    Le droit a l'objection de conscience au service militaire n'était
    toujours pas reconnu par la loi. Les objecteurs de conscience étaient
    toujours poursuivis pour avoir refusé l'appel sous les drapeaux. De
    même, les personnes qui exprimaient publiquement leur soutien en
    faveur de ce droit étaient traduites en justice et condamnées.

    * En juin, l'objecteur de conscience Enver Aydemir a recouvré
    la liberté a l'issue de six mois de détention par l'armée. En
    raison de son refus d'effectuer son service militaire, il était
    toujours poursuivi devant la Cour suprême d'appel militaire pour
    de multiples chefs d'accusation. En juin également, le défenseur
    des droits humains Halil Savda et trois autres militants ont été
    reconnus coupables, au titre de l'article 318 du Code pénal, d'avoir
    Â" détourné la population du service militaire Â", a la suite de
    leur participation a une manifestation publique de soutien a Enver
    Aydemir. L'affaire demeurait en instance devant la Cour d'appel
    suprême. Les poursuites engagées au sujet des mauvais traitements
    qu'Enver Aydemir affirme avoir subis en détention n'étaient pas
    achevées a la fin de l'année.

    * En aoÃ"t, l'objecteur de conscience Ä°nan Suver a été placé en
    détention pour avoir refusé d'effectuer son service militaire. Sa
    remise en liberté a été prononcée en décembre, mais il se trouvait
    toujours en détention en raison de condamnations préalables. Son
    procès pour le chef de Â" violation de permission Â" n'était pas
    achevé a la fin de l'année.

    Réfugiés et demandeurs d'asile

    Comme les années précédentes, des étrangers se sont arbitrairement
    vu refuser la possibilité d'accéder a la procédure d'asile
    temporaire et ont été renvoyés de force vers des pays où ils
    risquaient d'être victimes de persécutions. Des dispositions
    réglementaires en matière de détention des migrants qui avaient
    été jugées illégales par la Cour européenne des droits de
    l'homme en 2009 demeuraient en vigueur a la fin de l'année. Des
    organisations de la société civile ont été consultées au sujet de
    trois nouvelles lois concernant l'asile, mais les premières versions
    de ces textes n'avaient pas été rendues publiques a la fin de 2010.

    Droits des lesbiennes, des gays, des personnes bisexuelles et des
    transgenres

    Les modifications apportées a la Constitution dans l'objectif
    d'améliorer la protection contre les pratiques discriminatoires ne
    prenaient pas en compte la question de l'orientation sexuelle et de
    l'identité de genre. La discrimination n'avait donc pas disparu,
    ni dans la loi ni dans la pratique.

    * En mars, la ministre chargée de la Condition féminine et de la
    Famille a déclaré que l'homosexualité était une maladie et devait
    être soignée. Le gouvernement ne s'est pas démarqué de ces propos
    et aucune excuse n'a été formulée.

    * L'association Triangle rose et noir, qui s'occupe de la défense des
    droits des lesbiennes, des gays, des bisexuels et des transgenres, a
    remporté en avril la bataille juridique engagée contre sa dissolution
    a la suite d'une plainte déposée par les services du gouverneur
    d'Ä°zmir, qui estimait que son règlement portait atteinte Â" aux
    valeurs morales et a la structure familiale turques Â".

    * En mai, cinq femmes transgenres, toutes membres de l'ONG Pembe
    Hayat (qui défend les droits des lesbiennes, des gays, des personnes
    bisexuelles et des transgenres), ont déposé une plainte au pénal
    contre des policiers. Ceux-ci les auraient harcelées et brutalisées
    après avoir arrêté leur véhicule. Ils ont porté plainte a leur
    tour, alléguant que les militantes s'étaient rebellées au moment
    de leur interpellation. Des poursuites pénales ont été engagées
    mais les cinq femmes ont été acquittées a l'issue de la première
    audience du procès.

    Aucun chef d'inculpation n'a été retenu contre les fonctionnaires.

    Violences faites aux femmes et aux filles

    Le plan national d'action mis en place par le gouvernement pour
    la période 2007-2010 et destiné a lutter contre les violences
    domestiques ne s'est pas traduit par de véritables avancées,
    notamment en raison d'un manque de coordination, de ressources
    insuffisantes et de l'absence d'objectifs quantifiables. Le nombre de
    centres d'accueil destinés aux femmes victimes de violence au foyer
    demeurait très en deca de la proportion requise par la législation
    turque. D'après des données officielles, il existait 57 centres
    de ce type en Turquie, soit huit de plus qu'en 2009. Le Comité
    pour l'élimination de la discrimination a l'égard des femmes
    [ONU] a formulé un ensemble de recommandations en juillet, dont la
    promulgation d'une loi générale s'appliquant a toutes les formes
    de violences a l'égard des femmes.

    Lire aussi :

    Turquie : violations flagrantes des droits de l'homme

    Amnesty 2011 : l'Azerbaïdjan et la Turquie épinglés

    Retour a la rubrique

Working...
X