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Genocide Armenien : Un Sircle De Denegation

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    GENOCIDE ARMENIEN : UN SIRCLE DE DENEGATION
    Stephane

    armenews.com
    mercredi 18 mai 2011

    Il y a 96 ans, en avril 1915, etait declenche dans ce qui etait encore
    l'Empire Ottoman, le premier genocide du XXe siècle, que l'on tienne
    a la chronologie qui fait commencer ce siècle le 1er janvier 1901,
    ou a l'histoire qui le fait commencer au declenchement de la Grande
    Guerre, en 1914. La Ville de Genève a decide, sur mandat de son
    Conseil Municipal unanime, d'eriger sur la Promenade Saint-Antoine une
    installation commemorative, non seulement du genocide des Armeniens,
    mais aussi des relations seculaires de Genève avec l'Armenie. Ce
    geste de la Ville n'a pas ete du goût d'une association negationniste
    turque, qui tempete depuis des semaines pour que la Ville renonce
    a son travail de memoire. Et d'en appeler au Conseil federal, et a
    Micheline Calmy-Rey, pour que la Confederation sermonne la Commune.

    Nier l'evidence et entraver la reconciliation

    Les negationnistes turcs du genocide armenien en appellent donc
    au gouvernement federal suisse pour qu'il dissuade la Ville de
    Genève de commemorer le genocide armenien. On commencera donc,
    pedagogiquement, par leur rappeler que si le Conseil federal est le
    gouvernement de la Suisse, Micheline Calmy-Rey la presidente de la
    Suisse et sa ministre des affaires etrangères, et que ce gouvernement,
    cette presidente, cette ministre, sont en charge de la raison d'Etat,
    le Conseil adm,inistratif de la Ville de Genève, la Maire de Genève,
    le Conseiller administratif charge de la culture ne sont, eux, pas
    en charge de la raison d'Etat, mais peuvent l'etre, et le sont sur
    demande du Conseil Municipal, du travail de memoire, et de solidarite.

    Genève commemore le genocide des Armeniens, comme elle commemore le
    genocide des Juifs, comme elle commemore ou devrait commemorer celui
    des Tziganes, celui des Tutsis rwandais, celui des Cambodgiens...

    c'est un acte de memoire, pas un acte diplomatique. Et cet acte de
    memoire, c'est le Conseil Municipal de la Ville, a la quasi unanimite,
    qui a demande qu'il soit fait. Que la Confederation soit en charge
    de la raison d'Etat n'empeche nullement la Commune de prendre en
    charge la raison solidaire et nos Ottomans devraient s'y resigner :
    la Suisse est, encore, un Etat democratique, la Commune peut, encore,
    y faire ce que la Confederation s'interdit de faire pour des raisons
    diplomatiques, la Maire socialiste de Genève peut faire ce que la
    presidente socialiste de la Confederation s'interdit de faire :
    un travail de memoire, pas un travail de diplomatie. D'ailleurs, il
    s'agit moins pour la Suisse, pour le Conseil federal, pour Micheline
    Calmy-Rey, d'aider a la reconciliation des peuples turc et armenien,
    mais d'aider a l'etablissement de relations normales entre les Etats
    de Turquie et d'Armenie. La reconciliation entre les peuples, c'est
    l'affaire des peuples. C'est aussi l'affaire des historiens, des
    organisations culturelles et politiques, et meme religieuses, et cela
    suppose la reconnaissance de ce qui entrave cette reconciliation. Et
    ce qui entrave cette reconciliation, c'est le refus de voir la realite
    passee en face, le refus d'admettre le crime passe, la negation du
    genocide. Ce ne sont pas les Turcs d'aujourd'hui qui sont coupables du
    genocide de 1915. Ils n'en portent la souillure que parce qu'en leur
    nom ce crime est nie par des groupes negationnistes qui parasitent
    le travail de reconciliation Ce n'est pas le gouvernement turc de
    2011 qui a commis le crime de 1915. Il n'en porte la responsabilite
    que parce qu'il refuse de le reconnaître. La reconciliation entre
    les peuples d'Armenie et de Turquie se fera. Elle se fera malgre les
    negationnistes, mais elle se fera. Elle se fait d'ailleurs deja : Les
    Kurdes de Turquie, et les Alevis, et de plus en plus d'intellectuels
    et d'artistes turcs montrent l'exemple. Le combat des negationnistes
    n'est pas seulement un combat odieux, pour l'amnesie ou pour le
    mensonge, c'est aussi un combat absurde, parce que deja perdu. Ce
    que les Kurdes, les Alevis, les democrates turcs ont deja reconnu,
    la Turquie officielle le reconnaîtra aussi, malgre les cadavres
    politiques reunis autour du catafalque d'Ataturk pour nier a la fois
    la justice et l'evidence.




    From: A. Papazian
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