DANS LES RUINES : LES MASSACRES D'ADANA, AVRIL 1909 DE ZABEL ESSAYAN
Stephane
armenews.com
vendredi 20 mai 2011
Presentation de l'editeur Accompagnant la Croix-Rouge, la romancière
et celèbre journaliste Zabel Essayan va conter par le menu ce que ses
yeux voient, ce que ses oreilles entendent, ce que son coeur ressent.
Et que voit-elle ? La destruction des quartiers chretiens d'Adana par
une population turque fanatisee par un certain Ihsan Fikri, redacteur
en chef de l'organe de presse du parti des Jeunes-Turcs, le Comite
Union et Progrès, en voie de prendre le pouvoir dans l'Empire ottoman.
Religieux, notables et hommes du peuple massacreront en quelques jours
plus de vingt mille Armeniens. Cela s'est deroule en avril 1909. La
ville d'Adana et sa plaine si fertile, ce grenier de la Turquie,
ne sont plus que champs de ruines.
Esprit d'une remarquable intelligence, Zabel Essayan devine très vite
que si ces massacres sont plus atroces que ceux perpetres jadis, c'est
parce que cette fois-ci les dirige une volonte d'eradiquer un peuple
et une culture. Le nationalisme delirant des Jeunes-Turcs appelle au
genocide qui se produira six ans plus tard. Il en est la repetition.
Dans les ruines est un temoignage a resonance universelle. Il parle
pour tous les massacres et les genocides d'hier et d'aujourd'hui. La
brutalite de ce texte repond a la brutalite de ce qui est expose sous
les yeux de la journaliste. Il atteint alors une puissance rare pour
decrire une civilisation en etat de choc. Livre hallucine pour peindre
un monde hallucine.
Zabel Essayan est nee a Scutari (quartier de Constantinople) en 1878.
Romancière de grande renommee en son temps (Les Jardins de Silihdar,
publie chez Albin Michel en 1994, prouve que sa gloire n'etait pas
usurpee), elle s'installe a Paris a l'âge de dix-sept ans, suit des
cours de philosophie et de litterature a la Sorbonne. Elle epouse en
1900 le peintre Tigran Essayan. Elle publie articles et poèmes dans la
revue du Mercure de France. Elle revient en 1902 en Turquie et fait
aussitôt partie de la Federation revolutionnaire armenienne. Elle
ecrit Dans les ruines, son livre le plus important, en 1909 et le
publie en 1911. En 1915, elle fuit la Turquie qui voit le genocide
dont sont victimes les Armeniens. Après des annees d'errance, elle
s'installe en Armenie en 1933. Victime des purges staliniennes, elle
disparaît certainement en 1943, entre la Transcaucasie et la Siberie,
sur la route de sa deportation.
Stephane
armenews.com
vendredi 20 mai 2011
Presentation de l'editeur Accompagnant la Croix-Rouge, la romancière
et celèbre journaliste Zabel Essayan va conter par le menu ce que ses
yeux voient, ce que ses oreilles entendent, ce que son coeur ressent.
Et que voit-elle ? La destruction des quartiers chretiens d'Adana par
une population turque fanatisee par un certain Ihsan Fikri, redacteur
en chef de l'organe de presse du parti des Jeunes-Turcs, le Comite
Union et Progrès, en voie de prendre le pouvoir dans l'Empire ottoman.
Religieux, notables et hommes du peuple massacreront en quelques jours
plus de vingt mille Armeniens. Cela s'est deroule en avril 1909. La
ville d'Adana et sa plaine si fertile, ce grenier de la Turquie,
ne sont plus que champs de ruines.
Esprit d'une remarquable intelligence, Zabel Essayan devine très vite
que si ces massacres sont plus atroces que ceux perpetres jadis, c'est
parce que cette fois-ci les dirige une volonte d'eradiquer un peuple
et une culture. Le nationalisme delirant des Jeunes-Turcs appelle au
genocide qui se produira six ans plus tard. Il en est la repetition.
Dans les ruines est un temoignage a resonance universelle. Il parle
pour tous les massacres et les genocides d'hier et d'aujourd'hui. La
brutalite de ce texte repond a la brutalite de ce qui est expose sous
les yeux de la journaliste. Il atteint alors une puissance rare pour
decrire une civilisation en etat de choc. Livre hallucine pour peindre
un monde hallucine.
Zabel Essayan est nee a Scutari (quartier de Constantinople) en 1878.
Romancière de grande renommee en son temps (Les Jardins de Silihdar,
publie chez Albin Michel en 1994, prouve que sa gloire n'etait pas
usurpee), elle s'installe a Paris a l'âge de dix-sept ans, suit des
cours de philosophie et de litterature a la Sorbonne. Elle epouse en
1900 le peintre Tigran Essayan. Elle publie articles et poèmes dans la
revue du Mercure de France. Elle revient en 1902 en Turquie et fait
aussitôt partie de la Federation revolutionnaire armenienne. Elle
ecrit Dans les ruines, son livre le plus important, en 1909 et le
publie en 1911. En 1915, elle fuit la Turquie qui voit le genocide
dont sont victimes les Armeniens. Après des annees d'errance, elle
s'installe en Armenie en 1933. Victime des purges staliniennes, elle
disparaît certainement en 1943, entre la Transcaucasie et la Siberie,
sur la route de sa deportation.