C'EST L'HePITAL QUI SE MOQUE DE LA CHARITE ! PAR HRATCH VARJABEDIAN
Stephane
armenews.com
vendredi 20 mai 2011
Au cours de son interview pour la chaîne americaine CBS, le premier
ministre turc Receip Tayyip Erdogan a condamne le regime syrien et
son chef, le president Bachar Assad en affirmant qu'il ne pouvait
ignorer les demandes de democratisation de son peuple. Il a ainsi
declare qu'il etait necessaire que ce dernier opère immediatement un
certain nombre de reformes parce qu'au Moyen Orient, le processus en
vue d'une democratisation " ne peut revenir en arrière. "
Erdogan a affirme qu'il avait eu un long entretien avec Assad
sur des sujets concernant les modifications du système electoral,
l'instauration du multipartisme et la liberation des prisonniers
politiques. De plus, il a declare que son parti l'AKP, a propose a
Damas de lui apporter son savoir dans le domaine de la democratisation
et que ce dernier a rejete son offre.
Depuis quelques temps, nous assistons a des multiplications de
demarches consistant a donner des lecons de democratie et de
democratisation de la part d'Erdogan a l'egard de differents pays
tels qu'Israël, dans l'affaire relative a l'attaque meurtrière
sur la flottille turque en mai 2010. De meme, lors des derniers
bouleversements dans le monde arabe, Erdogan n'a pas manque de donner
des lecons a la Tunisie, a l'Egypte et a bien d'autres...
Tout cela s'inscrit certainement dans la continuite de la politique neo
ottomaniste qu'elle developpe depuis l'arrivee de l'AKP au pouvoir. En
outre, c'est aussi un moyen pour temoigner de son " attachement "
aux valeurs europeennes de la democratie, qui sont des exigences pour
son eventuelle entree dans l'Union europeenne.
Ce positionnement n'est pas convaincant et est par essence archaïque :
Il sera automatiquement rejete etant donne que la Turquie est bien loin
d'etre un modèle de democratie et que par consequent, Ankara est très
mal place pour donner de telles lecons a son voisin. Ainsi, tant que
des opposants au regime en place, des dissidents, des journalistes
et des intellectuels sont poursuivis, condamnes et parfois meme
assassines pour leurs opinions divergentes ou en raison de leur origine
ou leur religion, tant que les droits des minorites restent bafoues,
tant que l'armee exerce son poids pour gerer ses conflits politiques
dans la region nord de Chypre, ou encore au sein des regions a forte
population kurde, cet etat policier qu'est la Turquie, n'a pas de
legitimite a intervenir dans les affaires internes des autres etats
souverains au nom de la democratie.
Si la recherche de la democratisation des pays du monde arabe est
une volonte certes louable, celle-ci ne peut etre soutenue que par
un etat credible qui est conforme a ces principes de democratie dans
son regime, ce qui n'est nullement le cas de la Turquie qui a refuse
par la voix de son Premier ministre Erdogan, de modifier les termes
de la Constitution turque renfermant des articles a connotation
discriminatoire.
Ankara devrait alors appliquer tout d'abord a soi-meme, les conseils
qu'elle ose prodiguer a son voisin. Mais si elle persiste a croire a
tort, qu'elle est un vrai modèle de democratie, alors dans ce cas, ses
conseils judicieux sauront etre très utiles au regime azerbaidjanais
et a son petit protege Aliev qui a son tour, souffre profondement de
cette lacune.
Hratch Varjabedian
Directeur du Bureau Francais de la Cause Armenienne
vendredi 20 mai 2011, [email protected]
Stephane
armenews.com
vendredi 20 mai 2011
Au cours de son interview pour la chaîne americaine CBS, le premier
ministre turc Receip Tayyip Erdogan a condamne le regime syrien et
son chef, le president Bachar Assad en affirmant qu'il ne pouvait
ignorer les demandes de democratisation de son peuple. Il a ainsi
declare qu'il etait necessaire que ce dernier opère immediatement un
certain nombre de reformes parce qu'au Moyen Orient, le processus en
vue d'une democratisation " ne peut revenir en arrière. "
Erdogan a affirme qu'il avait eu un long entretien avec Assad
sur des sujets concernant les modifications du système electoral,
l'instauration du multipartisme et la liberation des prisonniers
politiques. De plus, il a declare que son parti l'AKP, a propose a
Damas de lui apporter son savoir dans le domaine de la democratisation
et que ce dernier a rejete son offre.
Depuis quelques temps, nous assistons a des multiplications de
demarches consistant a donner des lecons de democratie et de
democratisation de la part d'Erdogan a l'egard de differents pays
tels qu'Israël, dans l'affaire relative a l'attaque meurtrière
sur la flottille turque en mai 2010. De meme, lors des derniers
bouleversements dans le monde arabe, Erdogan n'a pas manque de donner
des lecons a la Tunisie, a l'Egypte et a bien d'autres...
Tout cela s'inscrit certainement dans la continuite de la politique neo
ottomaniste qu'elle developpe depuis l'arrivee de l'AKP au pouvoir. En
outre, c'est aussi un moyen pour temoigner de son " attachement "
aux valeurs europeennes de la democratie, qui sont des exigences pour
son eventuelle entree dans l'Union europeenne.
Ce positionnement n'est pas convaincant et est par essence archaïque :
Il sera automatiquement rejete etant donne que la Turquie est bien loin
d'etre un modèle de democratie et que par consequent, Ankara est très
mal place pour donner de telles lecons a son voisin. Ainsi, tant que
des opposants au regime en place, des dissidents, des journalistes
et des intellectuels sont poursuivis, condamnes et parfois meme
assassines pour leurs opinions divergentes ou en raison de leur origine
ou leur religion, tant que les droits des minorites restent bafoues,
tant que l'armee exerce son poids pour gerer ses conflits politiques
dans la region nord de Chypre, ou encore au sein des regions a forte
population kurde, cet etat policier qu'est la Turquie, n'a pas de
legitimite a intervenir dans les affaires internes des autres etats
souverains au nom de la democratie.
Si la recherche de la democratisation des pays du monde arabe est
une volonte certes louable, celle-ci ne peut etre soutenue que par
un etat credible qui est conforme a ces principes de democratie dans
son regime, ce qui n'est nullement le cas de la Turquie qui a refuse
par la voix de son Premier ministre Erdogan, de modifier les termes
de la Constitution turque renfermant des articles a connotation
discriminatoire.
Ankara devrait alors appliquer tout d'abord a soi-meme, les conseils
qu'elle ose prodiguer a son voisin. Mais si elle persiste a croire a
tort, qu'elle est un vrai modèle de democratie, alors dans ce cas, ses
conseils judicieux sauront etre très utiles au regime azerbaidjanais
et a son petit protege Aliev qui a son tour, souffre profondement de
cette lacune.
Hratch Varjabedian
Directeur du Bureau Francais de la Cause Armenienne
vendredi 20 mai 2011, [email protected]