Turquie : Zarakolu et tous les prisonniers d'opinion doivent éªtre libé©ré©s
Publié© le : 07-11-2011
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
livre ce Communiqué© de presse publié© sur le site de la Maison
Populaire de Gené¨ve le 30 octobre 2011.
Turquie : Ragip Zarakolu et tous les prisonniers d'opinion doivent
éªtre libé©ré©s immé©diatement
30 octobre 2011
dimanche 30 octobre 2011, par Maison du Peuple de Gené¨ve et Maison
Populaire de Gené¨ve
Appel urgent
é l'opinion publique
aux dé©puté©s du parlement europé©en,
aux organisations internationales,
aux dé©fenseurs des droits de l'homme
et
aux mé©dias-presse du monde!
Le 28 octobre 2011, dans une nouvelle vague d'arrestation, la police
turque a arréªté© é Istanbul M. Ragip Zarakolu, journaliste, dé©fenseur
des droits humains bien connu, directeur de la maison d'é©dition Belge
et Pré©sident du Comité© de liberté© de publication de l'Association des
é©diteurs de Turquie, Mme Bé¼Å?ra Ersanlı, professeur du droit
constitutionnel et membre du Parti pour la paix et la dé©mocratie (BDP)
ainsi que des dizaines de personnalité©s kurdes. Ces arrestations
s'ajoutent é plus de 4500 membres et dirigeants du BDP arréªté©s au
cours de ces six derniers mois dont 1600 d'entre eux ont é©té©
incarcé©ré©s. Parmi ces derniers figurent é©galement Deniz Zarakolu, fils
du Ragip Zarakolu, et l'auteur Aziz Tuné§.
Contexte
Ces arrestations font partie d'une campagne de terrorisme d'Etat du
gouvernement turc, lancé©e lors des dernié¨res é©lections en Turquie
(juin 2009), pour ré©duire au silence ses opposants, en particulier
toute personne dé©fendant les droits fondamentaux du peuple kurde.
Pourtant, habilement transformé©es en ré©fé©rendum sur la nouvelle
constitution é é©crire, le parti AKP de M. Recep Tayyip Erdogan, le
Premier Ministre, a largement remporté© ces é©lections. C'é©tait aussi un
succé¨s pour le BDP (parti pro-kurde) qui, malgré© tous les obstacles
(arrestations massives arbitraires, procé¨s politiques, loi é©lectorale
dé©favorable l'obligeant é pré©senter des candidats indé©pendants, etc.),
a obtenu 36 sié¨ges. C'est ce qui aurait rendu furieux M. Erdogan,
é©tant donné© qu'il a changé© de discours é l'instar de ses pré©dé©cesseurs
pour qui la question kurde en Turquie « n'existe pas », surtout « si
l'on é©vite d'en parler » !
Plus grand prison mondiale pour les dé©fenseurs des droits humains,
journalistes et é©lus
On compte actuellement dans les prisons turques plus de 70
journalistes incarcé©ré©s, sans parler des milliers de procé¨s intenté©s é
l'encontre des journalistes, é©crivains et politiciens.
Depuis le printemps 2009, les arrestations arbitraires se comptent par
milliers, mais aussi des incarcé©rations parmi les rangs du BDP. En
effet, ce dernier paie le plus grand tribut é cet é©gard, é©tant donné©
qu'il est quasiment dé©cimé© avec au moins 4000 incarcé©rations dans ses
rangs parmi lesquelles on trouve des parlementaires, Maires,
Conseilles municipaux, dirigeants de sections et cadres dudit parti. A
titre d'exemple, seul dans la province de Sirnak, 500 membres du BDP
dont cinq Maires, quatre Maires-adjoints et 15 Conseillers municipaux
se trouvent en prison.
Ceux et celles qui sont en liberté©, pour le moment, ne sont nullement
é©pargné©-e-s. Le chef-Procureur de Diyarbakir a ré©cemment inculpé©
(mi-octobre 2011) trois dé©puté©es du BDP, dont Mme Leyla Zana, lauré©ate
du Prix Sakharov des droits de l'homme, pour lesquelles il demande une
peine de prison de 148 ans dont 45 ans pour Mme Zana ! Leur crime ?
Avoir participé© é des meetings non autorisé©s et « avoir fait la
propagande en faveur d'une organisation terroriste (PKK) ».
Parmi les dé©fenseurs des droits de l'homme opprimé©s, le cas de M.
Muharrem Erbey, Vice-Pré©sident national de l'Association des droits de
l'homme de Turquie et Pré©sident de la section de Diyarbakir, est
illustratif. Arréªté© le 24 dé©cembre 2009 é 4h30 du matin chez lui par
une unité© anti-terroriste, il est incarcé©ré© depuis dont l'acte
d'accusation a é©té© rendu ré©cemment en public. Son crime : avoir
dé©noncé© les violations des droits humains dans sa ré©gion aupré¨s des
instances europé©ennes et onusiennes des droits de l'homme !
Dysfonctionnement du systé¨me juridique turc et mé©thode d'Erdogan
M. Thomas Hammarberg, Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de
l'Europe, qui s'est rendu ré©cemment en Turquie, estime que « Le
systé¨me judiciaire turc pré©sente de longue date des dysfonctionnements
systé©miques qui compromettent la jouissance des droits de l'homme et
des liberté©s fondamentales. » Selon son analyse, « La Cour europé©enne
des droits de l'homme a rendu plus de 2 200 arréªts contre la Turquie
entre 1995 et 2010. Pré¨s de 700 concernaient des violations du droit é
un procé¨s é©quitable et plus de 500 des atteintes au droit é la liberté©
et é la sé»reté©. (¦) Un autre aspect de ce problé¨me complexe est
l'impré©cision de la lé©gislation turque au sujet de certaines
infractions, en particulier celles affé©rentes é des liens pré©sumé©s
avec des organisations criminelles. (¦) une attention insuffisante est
porté©e é la qualité© des preuves dé¨s le dé©but de la procé©dure. Cette
combinaison de facteurs fait que la simple ouverture de poursuites
peut devenir ` en elle-méªme ` une sanction. Il en ré©sulte un effet
inhibiteur tré¨s pré©occupant. »
C'est dé©cidé©ment la procé©dure judiciaire qui constitue la mé©thode
d'intimidation de M. Erdogan. En effet, les six dé©puté©s d'origine
kurde membres du BDP é©lu en juin 2009 se trouvent toujours derrié¨res
les barreaux. L'un d'eux, M. Hatip Dicle qui a dé©jé purgé© 10 ans de
prison avec Mme L. Zana suite é un autre procé¨s politique en 1994, a
é©té© remplacé© par un membre du parti de M. Erdogan (Mme Oya Eronat).
Un journaliste turc é©crivait cet é©té© que M. Erdogan garderait dans sa
poche une liste de 800 é 1400 personnes é emprisonner parmi les
quelles des politiciens. Cette information est confirmé©e non seulement
par la pré©sidence du BDP, mais aussi dans la pratique comme relaté©e
ci-dessus. D'ailleurs, M. Hasip Kaplan, Vice-Pré©sident du groupe
parlementaire du BDP, dé©noné§ait ré©cemment la politique de guerre mené©e
par M. Erdogan et les 200 000 (deux cents mille) procé¨s en cours
concernant la liberté© d'opinion et d'expression.
Il faut souligner par ailleurs que, selon la lé©gislation turque
actuelle, en cas de procé¨s é leur encontre, les é©lus municipaux sont
exclus d'office de leur fonction durant toute la procé©dure judiciaire
par le Ministre de l'Inté©rieur.
C'est dans ce contexte que survient l'arrestation de M. Ragip
Zarakolu, é©minent intellectuel turc. Cela signifie que M. Erdogan ne
supporte plus les critiques é l'encontre de son gouvernement. Il a
choisi apparemment la « mé©thode judiciaire » pour é©liminer ses
adversaires politiques. C'est aussi sa ré©ponse apparemment é une
solution pacifique et dé©mocratique é la question kurde et é la
reconnaissance du gé©nocide armé©nien.
Il est é dé©plorer que ce personnage et son parti, pourtant notoirement
ennemie des droits de l'homme, qui est promu par l'Occident comme
exemple de dé©mocratie aux peuples arabes.
Nous appelons les Etats, institutions, Parlementaires et organisations
qui respectent et Å`uvrent pour l'application effective des normes
internationales sur la liberté© d'opinion et d'expression d'intervenir
d'urgence en faveur de la libé©ration de M. Ragip Zarakolu et tous les
prisonniers politiques en Turquie.
Retour é la rubrique
Source/Lien : Maison Populaire de Gené¨ve
From: Baghdasarian
Publié© le : 07-11-2011
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livre ce Communiqué© de presse publié© sur le site de la Maison
Populaire de Gené¨ve le 30 octobre 2011.
Turquie : Ragip Zarakolu et tous les prisonniers d'opinion doivent
éªtre libé©ré©s immé©diatement
30 octobre 2011
dimanche 30 octobre 2011, par Maison du Peuple de Gené¨ve et Maison
Populaire de Gené¨ve
Appel urgent
é l'opinion publique
aux dé©puté©s du parlement europé©en,
aux organisations internationales,
aux dé©fenseurs des droits de l'homme
et
aux mé©dias-presse du monde!
Le 28 octobre 2011, dans une nouvelle vague d'arrestation, la police
turque a arréªté© é Istanbul M. Ragip Zarakolu, journaliste, dé©fenseur
des droits humains bien connu, directeur de la maison d'é©dition Belge
et Pré©sident du Comité© de liberté© de publication de l'Association des
é©diteurs de Turquie, Mme Bé¼Å?ra Ersanlı, professeur du droit
constitutionnel et membre du Parti pour la paix et la dé©mocratie (BDP)
ainsi que des dizaines de personnalité©s kurdes. Ces arrestations
s'ajoutent é plus de 4500 membres et dirigeants du BDP arréªté©s au
cours de ces six derniers mois dont 1600 d'entre eux ont é©té©
incarcé©ré©s. Parmi ces derniers figurent é©galement Deniz Zarakolu, fils
du Ragip Zarakolu, et l'auteur Aziz Tuné§.
Contexte
Ces arrestations font partie d'une campagne de terrorisme d'Etat du
gouvernement turc, lancé©e lors des dernié¨res é©lections en Turquie
(juin 2009), pour ré©duire au silence ses opposants, en particulier
toute personne dé©fendant les droits fondamentaux du peuple kurde.
Pourtant, habilement transformé©es en ré©fé©rendum sur la nouvelle
constitution é é©crire, le parti AKP de M. Recep Tayyip Erdogan, le
Premier Ministre, a largement remporté© ces é©lections. C'é©tait aussi un
succé¨s pour le BDP (parti pro-kurde) qui, malgré© tous les obstacles
(arrestations massives arbitraires, procé¨s politiques, loi é©lectorale
dé©favorable l'obligeant é pré©senter des candidats indé©pendants, etc.),
a obtenu 36 sié¨ges. C'est ce qui aurait rendu furieux M. Erdogan,
é©tant donné© qu'il a changé© de discours é l'instar de ses pré©dé©cesseurs
pour qui la question kurde en Turquie « n'existe pas », surtout « si
l'on é©vite d'en parler » !
Plus grand prison mondiale pour les dé©fenseurs des droits humains,
journalistes et é©lus
On compte actuellement dans les prisons turques plus de 70
journalistes incarcé©ré©s, sans parler des milliers de procé¨s intenté©s é
l'encontre des journalistes, é©crivains et politiciens.
Depuis le printemps 2009, les arrestations arbitraires se comptent par
milliers, mais aussi des incarcé©rations parmi les rangs du BDP. En
effet, ce dernier paie le plus grand tribut é cet é©gard, é©tant donné©
qu'il est quasiment dé©cimé© avec au moins 4000 incarcé©rations dans ses
rangs parmi lesquelles on trouve des parlementaires, Maires,
Conseilles municipaux, dirigeants de sections et cadres dudit parti. A
titre d'exemple, seul dans la province de Sirnak, 500 membres du BDP
dont cinq Maires, quatre Maires-adjoints et 15 Conseillers municipaux
se trouvent en prison.
Ceux et celles qui sont en liberté©, pour le moment, ne sont nullement
é©pargné©-e-s. Le chef-Procureur de Diyarbakir a ré©cemment inculpé©
(mi-octobre 2011) trois dé©puté©es du BDP, dont Mme Leyla Zana, lauré©ate
du Prix Sakharov des droits de l'homme, pour lesquelles il demande une
peine de prison de 148 ans dont 45 ans pour Mme Zana ! Leur crime ?
Avoir participé© é des meetings non autorisé©s et « avoir fait la
propagande en faveur d'une organisation terroriste (PKK) ».
Parmi les dé©fenseurs des droits de l'homme opprimé©s, le cas de M.
Muharrem Erbey, Vice-Pré©sident national de l'Association des droits de
l'homme de Turquie et Pré©sident de la section de Diyarbakir, est
illustratif. Arréªté© le 24 dé©cembre 2009 é 4h30 du matin chez lui par
une unité© anti-terroriste, il est incarcé©ré© depuis dont l'acte
d'accusation a é©té© rendu ré©cemment en public. Son crime : avoir
dé©noncé© les violations des droits humains dans sa ré©gion aupré¨s des
instances europé©ennes et onusiennes des droits de l'homme !
Dysfonctionnement du systé¨me juridique turc et mé©thode d'Erdogan
M. Thomas Hammarberg, Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de
l'Europe, qui s'est rendu ré©cemment en Turquie, estime que « Le
systé¨me judiciaire turc pré©sente de longue date des dysfonctionnements
systé©miques qui compromettent la jouissance des droits de l'homme et
des liberté©s fondamentales. » Selon son analyse, « La Cour europé©enne
des droits de l'homme a rendu plus de 2 200 arréªts contre la Turquie
entre 1995 et 2010. Pré¨s de 700 concernaient des violations du droit é
un procé¨s é©quitable et plus de 500 des atteintes au droit é la liberté©
et é la sé»reté©. (¦) Un autre aspect de ce problé¨me complexe est
l'impré©cision de la lé©gislation turque au sujet de certaines
infractions, en particulier celles affé©rentes é des liens pré©sumé©s
avec des organisations criminelles. (¦) une attention insuffisante est
porté©e é la qualité© des preuves dé¨s le dé©but de la procé©dure. Cette
combinaison de facteurs fait que la simple ouverture de poursuites
peut devenir ` en elle-méªme ` une sanction. Il en ré©sulte un effet
inhibiteur tré¨s pré©occupant. »
C'est dé©cidé©ment la procé©dure judiciaire qui constitue la mé©thode
d'intimidation de M. Erdogan. En effet, les six dé©puté©s d'origine
kurde membres du BDP é©lu en juin 2009 se trouvent toujours derrié¨res
les barreaux. L'un d'eux, M. Hatip Dicle qui a dé©jé purgé© 10 ans de
prison avec Mme L. Zana suite é un autre procé¨s politique en 1994, a
é©té© remplacé© par un membre du parti de M. Erdogan (Mme Oya Eronat).
Un journaliste turc é©crivait cet é©té© que M. Erdogan garderait dans sa
poche une liste de 800 é 1400 personnes é emprisonner parmi les
quelles des politiciens. Cette information est confirmé©e non seulement
par la pré©sidence du BDP, mais aussi dans la pratique comme relaté©e
ci-dessus. D'ailleurs, M. Hasip Kaplan, Vice-Pré©sident du groupe
parlementaire du BDP, dé©noné§ait ré©cemment la politique de guerre mené©e
par M. Erdogan et les 200 000 (deux cents mille) procé¨s en cours
concernant la liberté© d'opinion et d'expression.
Il faut souligner par ailleurs que, selon la lé©gislation turque
actuelle, en cas de procé¨s é leur encontre, les é©lus municipaux sont
exclus d'office de leur fonction durant toute la procé©dure judiciaire
par le Ministre de l'Inté©rieur.
C'est dans ce contexte que survient l'arrestation de M. Ragip
Zarakolu, é©minent intellectuel turc. Cela signifie que M. Erdogan ne
supporte plus les critiques é l'encontre de son gouvernement. Il a
choisi apparemment la « mé©thode judiciaire » pour é©liminer ses
adversaires politiques. C'est aussi sa ré©ponse apparemment é une
solution pacifique et dé©mocratique é la question kurde et é la
reconnaissance du gé©nocide armé©nien.
Il est é dé©plorer que ce personnage et son parti, pourtant notoirement
ennemie des droits de l'homme, qui est promu par l'Occident comme
exemple de dé©mocratie aux peuples arabes.
Nous appelons les Etats, institutions, Parlementaires et organisations
qui respectent et Å`uvrent pour l'application effective des normes
internationales sur la liberté© d'opinion et d'expression d'intervenir
d'urgence en faveur de la libé©ration de M. Ragip Zarakolu et tous les
prisonniers politiques en Turquie.
Retour é la rubrique
Source/Lien : Maison Populaire de Gené¨ve
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