" BLACK APPLE ", HACKER TURC A L'ASSAUT DE LA PRESSE FRANCAISE
Stephane
armenews.com
jeudi 10 novembre 2011
Le Monde (France) mardi 8 novembre 2011, p. 15
Guillaume Perrier, Istanbul, correspondance
Le hacker turc qui a pirate mercredi 2 novembre le site Internet de
Charlie Hebdo promet de " poursuivre sa mission ". " Si Liberation
, ou d'autres journaux, continuent a publier ces dessins, nous nous
occuperons de leurs sites ", menace-t-il. " Black Apple " est l'un des
neuf hackers de l'equipe des Akincilar, du nom des cavaliers de l'armee
ottomane. Ce sont eux qui ont fait intrusion sur la page d'accueil de
" Charlie ".
Dans la vie, " Black Apple " se prenomme Ekber, c'est un jeune
homme de 20 ans, brun, timide, a qui on donnerait le bon dieu sans
confession. Etudiant en sciences et en informatique a l'universite
Isik, un etablissement prive d'Istanbul, il est originaire de la
ville de Rize, situee sur les rives de la mer Noire, une region
conservatrice et nationaliste au Nord-Est de la Turquie.
Dans le cafe du front de mer où il accepte de repondre a quelques
questions, Ekber explique avoir reagi a la publication d'articles,
sur des sites turcs, annoncant la sortie du numero special baptise
" Charia Hebdo ". " C'est une attaque contre l'islam, contre notre
culture et nos croyances. Nous ne pouvions pas rester silencieux.
C'est une insulte a nos valeurs sous couvert de la liberte d'expression
", insiste Ekber pour justifier le hacking. Au meme titre que les "
sites pornographiques ou satanistes ".
Son equipe avait deja attaque le site de Penguen, l'hebdomadaire
satirique turc, en mars, pour un dessin juge blasphematoire. La
caricature moquait la prière rituelle et sur le mirhab de la mosquee
etait ecrit : " Il n'y a pas de dieu, la religion est un mensonge. "
L'hebdo avait fini par publier des excuses auprès de ceux qui l'avaient
trouve irrespectueux, ce qui n'a pas empeche le depôt d'une plainte
par un procureur d'Istanbul.
Jusqu'a mardi 1er novembre, Ekber n'avait jamais entendu parler de
Charlie Hebdo, ni d'aucun autre journal francais, n'en faisant pas
une cible particulière. Quant a l'incendie criminel qui a ravage les
locaux du journal, il n'a rien a voir avec leur action, assure-t-il. "
Nous ne soutenons pas du tout l'utilisation de la violence. Ceux
qui ont mis le feu sont probablement des provocateurs, des gens qui
utilisent la religion. "
Rhetorique guerrière
Les Akincilar, dissemines a travers la Turquie, se proclament "
premier groupe de hackers turcs ". Leurs cibles sont souvent très
politiques : 1 500 sites americains ; des sites israeliens, pris
d'assaut après l'attaque du navire turc Mavi Marmara en mai 2010 ; le
site de la compagnie petrolière americaine Noble Energy, qui a entame
des forages gaziers au large de Chypre ; des sites armeniens, kurdes...
Pratiquant sur leur forum une rhetorique guerrière, ils se presentent
comme " des forces virtuelles ", " au service de l'Etat et des
institutions ", selon Ekber. Les Anonymous en ont eux aussi fait les
frais. Les pirates justiciers s'en etaient pris a des sites officiels
turcs, notamment celui du premier ministre, pour protester contre la
censure et le filtrage d'Internet en Turquie.
From: Baghdasarian
Stephane
armenews.com
jeudi 10 novembre 2011
Le Monde (France) mardi 8 novembre 2011, p. 15
Guillaume Perrier, Istanbul, correspondance
Le hacker turc qui a pirate mercredi 2 novembre le site Internet de
Charlie Hebdo promet de " poursuivre sa mission ". " Si Liberation
, ou d'autres journaux, continuent a publier ces dessins, nous nous
occuperons de leurs sites ", menace-t-il. " Black Apple " est l'un des
neuf hackers de l'equipe des Akincilar, du nom des cavaliers de l'armee
ottomane. Ce sont eux qui ont fait intrusion sur la page d'accueil de
" Charlie ".
Dans la vie, " Black Apple " se prenomme Ekber, c'est un jeune
homme de 20 ans, brun, timide, a qui on donnerait le bon dieu sans
confession. Etudiant en sciences et en informatique a l'universite
Isik, un etablissement prive d'Istanbul, il est originaire de la
ville de Rize, situee sur les rives de la mer Noire, une region
conservatrice et nationaliste au Nord-Est de la Turquie.
Dans le cafe du front de mer où il accepte de repondre a quelques
questions, Ekber explique avoir reagi a la publication d'articles,
sur des sites turcs, annoncant la sortie du numero special baptise
" Charia Hebdo ". " C'est une attaque contre l'islam, contre notre
culture et nos croyances. Nous ne pouvions pas rester silencieux.
C'est une insulte a nos valeurs sous couvert de la liberte d'expression
", insiste Ekber pour justifier le hacking. Au meme titre que les "
sites pornographiques ou satanistes ".
Son equipe avait deja attaque le site de Penguen, l'hebdomadaire
satirique turc, en mars, pour un dessin juge blasphematoire. La
caricature moquait la prière rituelle et sur le mirhab de la mosquee
etait ecrit : " Il n'y a pas de dieu, la religion est un mensonge. "
L'hebdo avait fini par publier des excuses auprès de ceux qui l'avaient
trouve irrespectueux, ce qui n'a pas empeche le depôt d'une plainte
par un procureur d'Istanbul.
Jusqu'a mardi 1er novembre, Ekber n'avait jamais entendu parler de
Charlie Hebdo, ni d'aucun autre journal francais, n'en faisant pas
une cible particulière. Quant a l'incendie criminel qui a ravage les
locaux du journal, il n'a rien a voir avec leur action, assure-t-il. "
Nous ne soutenons pas du tout l'utilisation de la violence. Ceux
qui ont mis le feu sont probablement des provocateurs, des gens qui
utilisent la religion. "
Rhetorique guerrière
Les Akincilar, dissemines a travers la Turquie, se proclament "
premier groupe de hackers turcs ". Leurs cibles sont souvent très
politiques : 1 500 sites americains ; des sites israeliens, pris
d'assaut après l'attaque du navire turc Mavi Marmara en mai 2010 ; le
site de la compagnie petrolière americaine Noble Energy, qui a entame
des forages gaziers au large de Chypre ; des sites armeniens, kurdes...
Pratiquant sur leur forum une rhetorique guerrière, ils se presentent
comme " des forces virtuelles ", " au service de l'Etat et des
institutions ", selon Ekber. Les Anonymous en ont eux aussi fait les
frais. Les pirates justiciers s'en etaient pris a des sites officiels
turcs, notamment celui du premier ministre, pour protester contre la
censure et le filtrage d'Internet en Turquie.
From: Baghdasarian