UN CERTAIN MOIS D'AVRIL A ADANA
Daniel Arsand
Telerama.fr
http://www.telerama.fr/livres/un-certain-mois-d-avril-a-adana,74730.php
8 nov 2011
France
C'est l'histoire d'un genocide redoute, annonce et arrive. Celui,
dès avril 1909, des Armeniens d'Adana, ville industrieuse de Cilicie,
dans le sud de la Turquie. Qui croirait qu'un ecrivain d'aujourd'hui
sache encore faire envoûtant poème epique de pareil massacre,
y retrouve les secrets de l'antique Grec Homère dans L'Iliade ou
du Latin Virgile dans L'Eneide ? Daniel Arsand a cette grâce, dans
un recit tout ensemble delicat et furieux, intimiste et lyrique,
qui conte comment, du 5 au 27 avril 1909, 30 000 Armeniens seront
elimines par de Jeunes-Turcs furieux.
L'ecrivain nous fait penetrer dans les foyers reinventes de
quelques-uns d'entre eux, chretiens et musulmans meles. Orfèvre, poète,
prostituee, dirigeant, mendiant : Arsand recree leurs maisonnees avec
une tendresse melancolique. Les deux communautes se savent condamnees
au combat et semblent attendre de s'entre-tuer pour accomplir leur
destin. De page en page, la tension monte. Hommes et femmes s'appretent
au desastre avec des sentiments bizarres. Daniel Arsand rend toute sa
complexite a l'epouvantable guerre fratricide. Au milieu d'un recit
choral, eclate, son heros n'est-il pas un traître ?
Et celui par qui advient la tragedie, un inconscient ? De magnifiques
figures - heroïques ou lâches - se confrontent dans la fresque noire
decoupee en chapitres aussi tranchants que l'Histoire, la Mort, le
Temps... Très peu d'Armeniens rechapperont de ces premiers massacres
et ils ne s'en remettront jamais. Après avoir detaille l'horreur -
sans voyeurisme -, Arsand montre des exiles solitaires ou sans desirs.
Des vivants n'aspirant qu'a rejoindre leurs morts. Omnipresents
autour d'eux...
Fabienne Pascaud
Telerama n° 3226 - 12 novembre 2011
Daniel Arsand
Telerama.fr
http://www.telerama.fr/livres/un-certain-mois-d-avril-a-adana,74730.php
8 nov 2011
France
C'est l'histoire d'un genocide redoute, annonce et arrive. Celui,
dès avril 1909, des Armeniens d'Adana, ville industrieuse de Cilicie,
dans le sud de la Turquie. Qui croirait qu'un ecrivain d'aujourd'hui
sache encore faire envoûtant poème epique de pareil massacre,
y retrouve les secrets de l'antique Grec Homère dans L'Iliade ou
du Latin Virgile dans L'Eneide ? Daniel Arsand a cette grâce, dans
un recit tout ensemble delicat et furieux, intimiste et lyrique,
qui conte comment, du 5 au 27 avril 1909, 30 000 Armeniens seront
elimines par de Jeunes-Turcs furieux.
L'ecrivain nous fait penetrer dans les foyers reinventes de
quelques-uns d'entre eux, chretiens et musulmans meles. Orfèvre, poète,
prostituee, dirigeant, mendiant : Arsand recree leurs maisonnees avec
une tendresse melancolique. Les deux communautes se savent condamnees
au combat et semblent attendre de s'entre-tuer pour accomplir leur
destin. De page en page, la tension monte. Hommes et femmes s'appretent
au desastre avec des sentiments bizarres. Daniel Arsand rend toute sa
complexite a l'epouvantable guerre fratricide. Au milieu d'un recit
choral, eclate, son heros n'est-il pas un traître ?
Et celui par qui advient la tragedie, un inconscient ? De magnifiques
figures - heroïques ou lâches - se confrontent dans la fresque noire
decoupee en chapitres aussi tranchants que l'Histoire, la Mort, le
Temps... Très peu d'Armeniens rechapperont de ces premiers massacres
et ils ne s'en remettront jamais. Après avoir detaille l'horreur -
sans voyeurisme -, Arsand montre des exiles solitaires ou sans desirs.
Des vivants n'aspirant qu'a rejoindre leurs morts. Omnipresents
autour d'eux...
Fabienne Pascaud
Telerama n° 3226 - 12 novembre 2011