HOLLANDE : L'HISTOIRE DOIT "PREPARER L'AVENIR ET RASSEMBLER"
Stephane
armenews.com
samedi 12 novembre 2011
Oppose au projet de loi de Nicolas Sarkozy de commemorer "tous les
morts de la France" le 11 novembre, Francois Hollande a donne vendredi
sa vision de l'Histoire, qui ne doit pas etre "instrumentalisee",
mais qui doit "preparer l'avenir et rassembler".
C'est au cimetière et au pied de l'ossuaire du bois de la Gruerie a
Vienne-le-Château (Marne), près des champs de bataille de la Première
Guerre Mondiale, que le candidat socialiste a l'Elysee - manteau noir,
air solennel - avait choisi de se recueillir, en ce 11 novembre.
Alors qu'a deux heures et demie de la, le president de la Republique,
sous l'Arc de triomphe, annonce le depôt dans les prochaines semaines
d'un projet de loi faisant du 11 novembre "la date de commemoration
de la Grande guerre et de tous les morts pour la France", M. Hollande
donne sa vision des celebrations nationales.
Le 11 novembre doit d'abord "rester, a (ses) yeux, l'evocation de
ce terrible carnage qui a fait plus de 10 millions de morts toutes
nationalites confondues", dit-il.
"Je ne suis pas pour qu'il y ait un seul jour qui finalement
reprendrait toutes les celebrations nationales", a-t-il precise un
peu plus tard a la presse, se disant "pas favorable" a une loi sur
le sujet. "On a mieux a faire" que "legiferer sur ces sujets la",
souligne-t-il.
Pour autant, chaque celebration doit "permettre de pouvoir faire
une evocation a tous les morts pour la France et notamment ceux qui
sont tombes en Afghanistan", a-t-il ajoute, rendant hommage aux 24
Francais decedes cette annee. S'il est elu president en mai 2012,
deux celebrations seront selon lui importantes : le cinquantenaire,
en octobre 2012, de la fin de la guerre d'Algerie, et le centenaire,
en 2014, du declenchement de la Première Guerre Mondiale, qui devra
etre un moment de "reconciliation internationale", selon ses termes.
"Il ne faut pas utiliser l'Histoire" comme l'a fait selon lui
Nicolas Sarkozy durant son quinquennat, par exemple, en obligeant les
professeurs a lire en classe la lettre de Guy Môquet car "le risque
c'est la division".
"En revanche, il faut partir de l'Histoire pour preparer l'avenir
(...) A chaque fois qu'il y a un regard sur l'Histoire, il faut que ce
soit toujours dans le sens du rassemblement. Le rôle du president de
la Republique est de permettre l'unite, parfois meme en insistant sur
les +memoires blessees+", "pour remettre du vivre-ensemble", a explique
M. Hollande, reprenant les termes de l'historien Benjamin Stora.
Sur les evenements d'octobre 1961 (repression policière sanglante
contre des dizaines d'Algeriens, ndlr), il faudrait, dit-il, "une
parole" pour dire qu'"il y a eu repression et que la responsabilite
est politique". Sur le projet controverse de la Maison de l'Histoire
de France, "qui aurait dû etre un projet rassembleur", il faudra,
s'il est elu, "ouvrir une concertation avec l'ensemble des historiens".
Interroge sur le fait que les lyceens de Terminale scientifique n'ont
plus d'histoire a leur emploi du temps, il repond : "je ne veux pas
me transformer en ministre de l'Education nationale (...) mais cela
fait partie des choses qu'il faudra revoir".
Quant aux lois memorielles, il est partage : "il y a des moments
qui justifient une loi", dit-il, citant "la Shoah" et "le genocide
armenien". "En revanche il y a des mauvaises lois memorielles",
ajoute-t-il, evoquant celle de fevrier 2005 dont une des dispositions,
supprimee ensuite debut 2006, evoquait "le rôle +positif+" de la
colonisation francaise.
From: Baghdasarian
Stephane
armenews.com
samedi 12 novembre 2011
Oppose au projet de loi de Nicolas Sarkozy de commemorer "tous les
morts de la France" le 11 novembre, Francois Hollande a donne vendredi
sa vision de l'Histoire, qui ne doit pas etre "instrumentalisee",
mais qui doit "preparer l'avenir et rassembler".
C'est au cimetière et au pied de l'ossuaire du bois de la Gruerie a
Vienne-le-Château (Marne), près des champs de bataille de la Première
Guerre Mondiale, que le candidat socialiste a l'Elysee - manteau noir,
air solennel - avait choisi de se recueillir, en ce 11 novembre.
Alors qu'a deux heures et demie de la, le president de la Republique,
sous l'Arc de triomphe, annonce le depôt dans les prochaines semaines
d'un projet de loi faisant du 11 novembre "la date de commemoration
de la Grande guerre et de tous les morts pour la France", M. Hollande
donne sa vision des celebrations nationales.
Le 11 novembre doit d'abord "rester, a (ses) yeux, l'evocation de
ce terrible carnage qui a fait plus de 10 millions de morts toutes
nationalites confondues", dit-il.
"Je ne suis pas pour qu'il y ait un seul jour qui finalement
reprendrait toutes les celebrations nationales", a-t-il precise un
peu plus tard a la presse, se disant "pas favorable" a une loi sur
le sujet. "On a mieux a faire" que "legiferer sur ces sujets la",
souligne-t-il.
Pour autant, chaque celebration doit "permettre de pouvoir faire
une evocation a tous les morts pour la France et notamment ceux qui
sont tombes en Afghanistan", a-t-il ajoute, rendant hommage aux 24
Francais decedes cette annee. S'il est elu president en mai 2012,
deux celebrations seront selon lui importantes : le cinquantenaire,
en octobre 2012, de la fin de la guerre d'Algerie, et le centenaire,
en 2014, du declenchement de la Première Guerre Mondiale, qui devra
etre un moment de "reconciliation internationale", selon ses termes.
"Il ne faut pas utiliser l'Histoire" comme l'a fait selon lui
Nicolas Sarkozy durant son quinquennat, par exemple, en obligeant les
professeurs a lire en classe la lettre de Guy Môquet car "le risque
c'est la division".
"En revanche, il faut partir de l'Histoire pour preparer l'avenir
(...) A chaque fois qu'il y a un regard sur l'Histoire, il faut que ce
soit toujours dans le sens du rassemblement. Le rôle du president de
la Republique est de permettre l'unite, parfois meme en insistant sur
les +memoires blessees+", "pour remettre du vivre-ensemble", a explique
M. Hollande, reprenant les termes de l'historien Benjamin Stora.
Sur les evenements d'octobre 1961 (repression policière sanglante
contre des dizaines d'Algeriens, ndlr), il faudrait, dit-il, "une
parole" pour dire qu'"il y a eu repression et que la responsabilite
est politique". Sur le projet controverse de la Maison de l'Histoire
de France, "qui aurait dû etre un projet rassembleur", il faudra,
s'il est elu, "ouvrir une concertation avec l'ensemble des historiens".
Interroge sur le fait que les lyceens de Terminale scientifique n'ont
plus d'histoire a leur emploi du temps, il repond : "je ne veux pas
me transformer en ministre de l'Education nationale (...) mais cela
fait partie des choses qu'il faudra revoir".
Quant aux lois memorielles, il est partage : "il y a des moments
qui justifient une loi", dit-il, citant "la Shoah" et "le genocide
armenien". "En revanche il y a des mauvaises lois memorielles",
ajoute-t-il, evoquant celle de fevrier 2005 dont une des dispositions,
supprimee ensuite debut 2006, evoquait "le rôle +positif+" de la
colonisation francaise.
From: Baghdasarian