LA TURQUIE EN PREMIERE LIGNE FACE A LA CRISE SYRIENNE
Stephane ©armenews.com
armenews.com
mercredi 16 novembre 2011
TURQUIE
Le gouvernement islamo-conservateur turc monte en première ligne
pour tenter de faire flechir le regime syrien, son allie d'hier,
ouvrant grand la porte a l'opposition et s'associant etroitement aux
decisions arabes.
Pour la deuxième fois en moins d'un mois, le ministre turc des affaires
etrangères Ahmet Davutoglu a recu dimanche des representants du Conseil
national syrien (CNS), qui rassemble une bonne partie de l'opposition,
et qui a ete forme au fil de plusieurs reunions sur le sol turc.
Le CNS a demande au chef de la diplomatie turque d'autoriser une
representation permanente de leur organisation en Turquie, a indique
lundi une source diplomatique, precisant qu'aucune decision n'a ete
prise pour l'instant.
Depuis le debut des violences qui ont deja fait, selon l'ONU, plus
de 3.500 morts depuis la mi-mars en Syrie, la Turquie va crescendo
dans ses condamnations du regime du president Bachar al-Assad, jadis
important allie politique et economique.
"Ceux qui ne sont pas en paix au Moyen-Orient avec leur peuple et ne
peuvent les satisfaire partiront", a lance lundi M. Davutoglu devant
une commission parlementaire, visant la Syrie.
Dimanche, la Turquie a exhorte la communaute internationale a une
action commune face a la situation en Syrie.
"Il est necessaire que la communaute internationale reagisse d'une
meme voix concernant les graves developpements en Syrie", a declare
le ministère des Affaires etrangères.
Un appel, a explique a l'AFP une source gouvernementale, qui signifie :
"Nous ne sommes plus avec vous, et nous participons aux efforts de
la communaute internationale qui visent a vous isoler".
La Turquie a par ailleurs rapatrie les familles de ses diplomates
en Syrie, ainsi que les personnels non essentiels de ses missions,
après des manifestations violentes samedi contre son ambassade a
Damas et plusieurs consulats turcs.
Elle a convoque dimanche le charge d'affaires syrien, plus haut
diplomate de ce pays actuellement a Ankara, pour protester contre
ces violences.
La position du gouvernement islamo-conservateur turc a l'egard de la
Syrie est dans le droit fil des demandes occidentales concernant ce
pays, et de celles de la Ligue arabe.
Dans son communique dimanche, la diplomatie turque a ainsi salue la
decision de la Ligue arabe de suspendre la participation de la Syrie,
jusqu'a ce qu'elle honore son engagement d'appliquer un plan arabe
de sortie de crise prevoyant la fin des violences.
"Le gouvernement syrien devrait tirer la lecon du message de la
Ligue arabe et cesser de commettre des violences contre son peuple",
a precise le ministère.
M. Davutoglu, les ministres des affaires etrangères arabes et le
chef de la Ligue arabe doivent se retrouver mercredi a Rabat pour
participer a un Forum de cooperation arabo-turque, où la Turquie mettra
la question syrienne sur la table, selon une source diplomatique.
En marge de ce forum turco-arabe se tiendra une reunion de la Ligue
arabe sur la Syrie, a laquelle le ministre turc n'assistera pas.
La Turquie n'est pas membre de la Ligue arabe, ce qui ne l'empeche
pas de tenter de peser de tout son poids sur la region.
Au Caire le 13 septembre, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan
avait lance, devant le siège de la Ligue arabe, un appel pressant a
la reconnaissance d'un Etat palestinien.
Lors d'une tournee triomphale dans plusieurs pays du Printemps arabe,
il avait vante le modèle politique turc, mariage reussi selon lui de
l'islam et de la democratie.
En Tunisie, il avait etonne les commentateurs en depassant ce slogan
habituel de compatibilite entre religion et democratie.
La Turquie, avait-il dit, preconise un etat laïque qui se tient
"a egale distance de tous les groupes religieux, dont l'islam, les
chretiens, les juifs et les athees".
AFP
Stephane ©armenews.com
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mercredi 16 novembre 2011
TURQUIE
Le gouvernement islamo-conservateur turc monte en première ligne
pour tenter de faire flechir le regime syrien, son allie d'hier,
ouvrant grand la porte a l'opposition et s'associant etroitement aux
decisions arabes.
Pour la deuxième fois en moins d'un mois, le ministre turc des affaires
etrangères Ahmet Davutoglu a recu dimanche des representants du Conseil
national syrien (CNS), qui rassemble une bonne partie de l'opposition,
et qui a ete forme au fil de plusieurs reunions sur le sol turc.
Le CNS a demande au chef de la diplomatie turque d'autoriser une
representation permanente de leur organisation en Turquie, a indique
lundi une source diplomatique, precisant qu'aucune decision n'a ete
prise pour l'instant.
Depuis le debut des violences qui ont deja fait, selon l'ONU, plus
de 3.500 morts depuis la mi-mars en Syrie, la Turquie va crescendo
dans ses condamnations du regime du president Bachar al-Assad, jadis
important allie politique et economique.
"Ceux qui ne sont pas en paix au Moyen-Orient avec leur peuple et ne
peuvent les satisfaire partiront", a lance lundi M. Davutoglu devant
une commission parlementaire, visant la Syrie.
Dimanche, la Turquie a exhorte la communaute internationale a une
action commune face a la situation en Syrie.
"Il est necessaire que la communaute internationale reagisse d'une
meme voix concernant les graves developpements en Syrie", a declare
le ministère des Affaires etrangères.
Un appel, a explique a l'AFP une source gouvernementale, qui signifie :
"Nous ne sommes plus avec vous, et nous participons aux efforts de
la communaute internationale qui visent a vous isoler".
La Turquie a par ailleurs rapatrie les familles de ses diplomates
en Syrie, ainsi que les personnels non essentiels de ses missions,
après des manifestations violentes samedi contre son ambassade a
Damas et plusieurs consulats turcs.
Elle a convoque dimanche le charge d'affaires syrien, plus haut
diplomate de ce pays actuellement a Ankara, pour protester contre
ces violences.
La position du gouvernement islamo-conservateur turc a l'egard de la
Syrie est dans le droit fil des demandes occidentales concernant ce
pays, et de celles de la Ligue arabe.
Dans son communique dimanche, la diplomatie turque a ainsi salue la
decision de la Ligue arabe de suspendre la participation de la Syrie,
jusqu'a ce qu'elle honore son engagement d'appliquer un plan arabe
de sortie de crise prevoyant la fin des violences.
"Le gouvernement syrien devrait tirer la lecon du message de la
Ligue arabe et cesser de commettre des violences contre son peuple",
a precise le ministère.
M. Davutoglu, les ministres des affaires etrangères arabes et le
chef de la Ligue arabe doivent se retrouver mercredi a Rabat pour
participer a un Forum de cooperation arabo-turque, où la Turquie mettra
la question syrienne sur la table, selon une source diplomatique.
En marge de ce forum turco-arabe se tiendra une reunion de la Ligue
arabe sur la Syrie, a laquelle le ministre turc n'assistera pas.
La Turquie n'est pas membre de la Ligue arabe, ce qui ne l'empeche
pas de tenter de peser de tout son poids sur la region.
Au Caire le 13 septembre, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan
avait lance, devant le siège de la Ligue arabe, un appel pressant a
la reconnaissance d'un Etat palestinien.
Lors d'une tournee triomphale dans plusieurs pays du Printemps arabe,
il avait vante le modèle politique turc, mariage reussi selon lui de
l'islam et de la democratie.
En Tunisie, il avait etonne les commentateurs en depassant ce slogan
habituel de compatibilite entre religion et democratie.
La Turquie, avait-il dit, preconise un etat laïque qui se tient
"a egale distance de tous les groupes religieux, dont l'islam, les
chretiens, les juifs et les athees".
AFP