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Les Editions Bir Zamanlar A Istanbul

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    LES EDITIONS BIR ZAMANLAR A ISTANBUL

    Today's Zaman
    Publié le : 18-11-2011

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Les éditions Bir
    Zamanlar impriment des livres importants traitant des problèmes des
    minorités en Anatolie, principalement ceux des Arméniens. De plus,
    la maison d'édition couvre aussi les histoires de la communauté
    arménienne, qui ont été oubliées avec le temps ; elle apporte
    des éclaircissements sur son style de vie au début du 20e siècle,
    l'éducation, sa contribution a la société et d'autres sujets du
    passé. En 2005, Osman Köker avait publié le livre Il y a cent ans,
    les Arméniens en Turquie et organisé l'exposition de photos et cartes
    postales Mon cher frère. Ã~@ l'heure où la Turquie multiplie les
    arrestations d'éditeurs, d'auteurs, de journalistes, entre autres,
    cette maison d'édition sera-t-elle la prochaine cible des autorités
    turques ? Le Collectif VAN vous livre la traduction de cet article en
    anglais, paru dans le quotidien turc Today Zaman le 13 novembre 2011.

    Photo: Osman Köker et Evran GureÅ~_

    Les éditions Bir Zamanlar impriment des livres importants traitant
    des problèmes des minorités en Anatolie, principalement ceux des
    Arméniens.

    De plus, la maison d'édition couvre aussi les histoires de la
    communauté arménienne, qui ont été oubliées avec le temps ; elle
    apporte des éclaircissements sur son style de vie au début du 20e
    siècle, l'éducation, sa contribution a la société et d'autres
    sujets du passé. Ã~@ cet égard, les Å"uvres publiées par Bir
    Zamanlar comprennent aussi des cartes postales, des photographies
    et des textes remontant a ces années-la, afin de donner une
    idée de la facon dont les minorités vivaient dans une société
    multiculturelle. Ces photos insérées dans les livres proviennent en
    majorité d'archives et de collections spéciales. Les éditions Bir
    Zamanlar sont dirigées par une équipe de deux personnes uniquement,
    Osman Köker, le propriétaire et son assistant, Evran GuneÅ~_.

    "Bir Zamanlar, en réalité il y a seulement un homme et demi. La
    plupart des Å"uvres publiées par notre maison ne rapportent pas
    d'argent, parce que la publication est une industrie très difficile.

    Vous distribuez les nouveaux livres en début d'année et vous
    recevez l'argent en novembre. J'utilise l'argent que nous gagnons
    avec ces livres pour publier de nouveaux ouvrages. En travaillant
    pour des maisons d'édition différentes, de diverses facons, qui
    vont de l'impression a la préparation de livres pour le compte
    d'autres personnes, je gagne ma vie et je fais fonctionner cette
    maison. Je dédie la moitié de mon temps a ce genre de travail et cela
    signifie qu'un homme et demi travaille vraiment pour Bir Zamanlar Â",
    a déclaré Köker dimanche au Zaman.

    L'histoire entourant la fondation des Ã~Iditions Bir Zamanlar,
    situées dans un petit appartement du quartier Fatih d'Istanbul,
    est très intéressante. Au début des années 1990, Köker, qui a
    travaillé dans le journalisme et la publication de magazines, s'est
    intéressé a l'histoire d'Istanbul et il a découvert que les groupes
    minoritaires avaient joué un rôle dans les événements historiques
    de la ville. Ã~@ cette époque-la, Köker participait a la Commission
    sur les droits des minorités de l'Association des droits de l'homme
    (Ä°HD).

    Ensuite, il a commencé a travaillé pour l'Association d'Histoire
    a İstanbul, qui réunit des chercheurs de diverses disciplines en
    sciences sociales afin de mener des études scientifiques, bien qu'il
    ne soit pas historien, puis il est devenu l'éditeur de Toplumsal
    Tarih [Social History Magazine]. Il a quitté son poste au début
    2000 et il a commencé a publier des livres traitant de l'histoire
    des groupes minoritaires en Turquie, pour diverses maisons d'éditions.

    Entre-temps, il avait commencé a travailler sur un livre intitulé
    Yuz Yıl Once Turkiye'de Ermeniler (Il y a cent ans, les Arméniens
    en Turquie) car il voulait écrire quelque chose qui servirait a
    contrer les effets des informations nationalistes bornées et de
    la désinformation concernant les groupes ethniques non-musulmans,
    contenues dans les livres d'histoire officiels turcs, qui affirment
    que les groupes minoritaires ont trahi la nation turque lors de la
    guerre d'indépendance de la Turquie.

    Aucune maison d'édition ne voulait publier le livre de Köker,
    il a donc fondé la sienne

    En menant ses recherches sur la société arménienne au début des
    années 1900 en Turquie, Köker voulait répondre a des questions
    telles que : "Dans quels quartiers les Arméniens ont-ils vécu
    ?" "Où étaient situées leurs écoles et leurs associations ?" Et
    "Où ont-ils publié leurs journaux ?" Alors qu'il envisageait
    d'améliorer le livre en ajoutant des photographies, il a découvert
    une vaste collection de photos appartenant a Orlando Carlo Calumeno,
    lui-même collectionneur.

    La mère de Calumeno est arménienne et son père est italien ;
    sa famille a vécu en Turquie pendant des siècles.

    Köker a donc commencé a chercher un éditeur. Â" De nombreux
    éditeurs se sont intéressés a mon livre, mais personne n'a accepté
    de le publier, en disant que l'impression d'un livre avec photographies
    coÃ"terait plus cher que l'impression d'un livre composé d'un texte
    seulement.

    Ils n'étaient pas sÃ"rs qu'il attire l'attention de lecteurs. Les
    maisons d'édition bien établies n'ont pas été intéressées par
    mon livre pour des raisons politiques. Elles m'ont demandé de ne
    pas inclure le mot 'Arménien' dans le titre du livre Â", a-t-il dit.

    Köker, qui a travaillé dans chaque branche de la publication, qui
    a eu tous les rôles, d'imprimeur a rédacteur, était conscient que
    fonder une maison d'édition sans un grand capital pour la financer au
    départ, n'était pas très intelligent. Mais puisqu'il devait trouver
    un moyen de publier son livre, il s'est demandé si cela vaudrait la
    peine de fonder une maison d'édition uniquement pour la publication
    du livre.

    Pour finir, il a décidé qu'il ouvrirait une maison d'édition,
    publierait son livre, vendrait en deux ans tous les livres imprimés
    et fermerait la maison d'édition. C'est sur cette idée qu'il a
    fondé Bir Zamanlar.

    Lorsque Köker a caressé l'idée d'avoir sa maison d'édition,
    il a d'abord pensé que ce serait un projet auquel il pourrait
    mettre fin a tout moment, mais il était également conscient
    du fait qu'aucune maison d'édition turque ne se concentrait sur
    l'histoire multiculturelle de la Turquie. Il a publié "Yuz Yıl Once
    Turkiye'de Ermeniler" (Il y a cent ans, les Arméniens en Turquie)
    et il a organisé une exposition des photos et des cartes postales
    intitulée : "Sireli Yegpayris" (Mon cher frère) pour lui faire de
    la publicité. Le titre fait référence au fait que les textes au
    dos des cartes postales (publiées dans le livre) commencaient très
    souvent par ces mots.

    Après avoir publié son propre livre, il a publié celui de Kemal
    Yalcın "Seninle Guler Yuregim" (Mon cÅ"ur est heureux avec toi),
    qui aurait dÃ" être publié par les éditions Dogan au début des
    années 2000, mais cela ne s'est pas fait, car Dogan a déclaré
    qu'on ne pouvait pas prendre le risque de le faire paraître en raison
    de l'opposition aux Arméniens a l'époque. Aucun autre éditeur n'a
    voulu publier le livre au cours des cinq années suivantes, mais Köker
    estimait qu'il devait l'être. Ce titre et d'autres, traitant de sujets
    similaires ont fait vivre sa maison d'édition jusqu'a aujourd'hui.

    Les expositions parcourent le monde

    Les éditions Bir Zamanlar ont fait paraître 25 livres ces six
    dernières années. GuneÅ~_ a rejoint Köker en 2005. S'exprimant
    au sujet de la maison d'édition, il a dit : Â" En fait, c'était a
    une réunion.

    Nous [Köker et GuneÅ~_] nous sommes rencontrés a l'Association
    d'Histoire. J'étais responsable des ventes a l'époque. Nous nous
    sommes revu le premier jour de l'exposition ["Mon cher frère"]
    en 2005.

    J'étais responsable de l'exposition. Il hésitait a garder la maison
    d'édition. Après l'avoir aidé a prendre la décision de la garder,
    nous avons commencé a travailler ensemble. Â" L'exposition a attiré
    plus de 7°000 visiteurs et six mois plus tard, elle était exposée au
    Centre de la TUYAP lors du Salon international du livre a Istanbul. Il
    y avait une demande de tournée internationale et l'exposition est
    ensuite partie en Allemagne, en France, en Suisse, au Royaume-Uni et
    en Arménie. Des diapositives des photos et des cartes postales ont
    été envoyées aux USA pour être présentées lors d'expositions.

    Köker voulait faire plus que simplement publier et d'autres projets
    ont suivi le premier, se concentrant sur les vies des citoyens
    arméniens d'Izmir et Sivas, projets semblables a son travail
    précédent impliquant tant des livres que des expositions. Un autre
    projet a abordé le sujet des esclaves noirs africains amenés en
    Turquie sous les Ottomans et libérés ensuite quand l'esclavage a
    été aboli au milieu du 19ème siècle dans l'empire.

    Köker continuera a travailler sur l'histoire des communautés
    minoritaires dans diverses villes turques. Ã~@ cet égard, plusieurs
    livres sur les communautés qui ont vécu dans les provinces orientales
    de Kahramanmaras et Gaziantep (Aintab) ainsi que dans le quartier
    Arapkir de Malatya seront publiés. "Eski Diyarbakir'da Ermeniler"
    (Les Arméniens du vieux Diyarbakir), qui retrace l'origine de la
    communauté arménienne a Diyarbakir, a été récemment publié.

    Osman Köker : de nombreux chercheurs travaillent sur la communauté
    arménienne de Turquie, mais peu d'entre eux parlent arménien

    Â" Les universitaires en Turquie ne parlent pas l'arménien. Une
    personne va écrire deux ou trois livres sur les Arméniens sans
    connaître la langue arménienne. Quelqu'un peut-il écrire sur
    l'histoire de l'Angleterre sans connaître la langue anglaise ? Même
    moi, a mon âge, j'ai appris les lettres de l'alphabet arménien. Je
    peux lire des noms propres en arménien. Je peux comprendre ce qu'un
    passage signifie en cherchant un peu. C'est tout ce que j'ai appris
    seul de cette langue, alors que je travaillais a mes livres. Il
    est plus facile d'obtenir l'aide d'un traducteur. Mais je rencontre
    souvent des gens qui ont écrit des textes sur les Arméniens sans
    l'aide d'un traducteur, sans parler arménien et sans même avoir lu
    un livre sur l'Arménie. Â" - Osman Köker.

    Gunes : un visiteur a découvert que sa propre école primaire était
    autrefois une école arménienne

    Â" Nous avons été témoins de scènes très touchantes au cours
    des expositions. Ã~@ notre première exposition, une femme a vu sa
    grand-mère sur une des cartes postales et ses yeux se sont remplis de
    larmes. Un autre visiteur a vu une carte postale que son oncle avait
    envoyée a son père, qui travaillait au Collège américain de Harpout
    (Khapert) dans la province d'Elazig. Un homme, qui avait déménagé
    de Tekirdag a Istanbul, a vu son ancienne maison a Tekirdag sur l'une
    des cartes postales.

    Â" Une fois, un homme s'est approché de nous au salon du livre et nous
    a dit avec incrédulité que selon notre exposition, on pourrait croire
    qu'un jour, les Arméniens avaient vécu partout en Turquie. Osman
    [Köker] a répondu que des communautés arméniennes avaient existé
    partout et il lui a demandé d'où il venait. Il a répondu 'Bafra'
    et a continué a soutenir que les Arméniens n'avaient pas vécu
    dans le quartier Bafra de Samsun. Osman lui a montré une vieille
    photo d'une école primaire arménienne et d'une église de Bafra
    et l'homme a été choqué de voir que la photo était celle de sa
    propre école primaire.

    Il l'a regardé un moment, et ensuite il nous a dit qu'il était
    allé dans cette école primaire. Il n'était pas même conscient
    du fait que sa propre école primaire avait un jour été une école
    arménienne. Â" Evran Gunes

    ©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 15 novembre
    2011 - 09:41 - www.collectifvan.org

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