Announcement

Collapse
No announcement yet.

Juppe : Paris Accueillerait Une Commission Sur Le Genocide Armenien

Collapse
X
 
  • Filter
  • Time
  • Show
Clear All
new posts

  • Juppe : Paris Accueillerait Une Commission Sur Le Genocide Armenien

    JUPPE : PARIS ACCUEILLERAIT UNE COMMISSION SUR LE GENOCIDE ARMENIEN

    Source/Lien : Ministere des Affaires etrangeres
    Publie le : 18-11-2011

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Alain Juppe, Ministre
    d'Etat et Ministre des Affaires etrangères, a declare durant
    la conference de presse conjointe qu'il a tenue ce vendredi 18
    novembre 2011 a Ankara avec son homologue turc Ahmet Davutoglu :
    "Concernant les evenements de 1915 - ce que le Parlement francais a
    reconnu comme le genocide contre les Armeniens -, c'est une question
    extremement difficile, j'en ai bien conscience. (...) Nous savons que
    cette periode est très douloureuse pour la Turquie, pour les Turcs,
    mais aussi pour les Armeniens. (...) J'ai donc pris bonne note de
    la disponibilite de la Turquie a participer a ce travail de memoire
    dans une commission qui serait bien sûr elargie aux Armeniens. Je
    soumettrai cette proposition au president de la Republique francaise.

    Si Paris pouvait accueillir une telle reunion pour commencer au
    moins ce dialogue, je pense que ce serait une avancee extremement
    importante."

    Que dire... Alain Juppe a-t-il lu "Les Assassins de la Memoire" de
    Pierre Vidal-Naquet ? L'historien y ecrivait : " Mettons-nous a la
    place des minorites armeniennes un peu partout dans le monde.

    Imaginons Faurisson ministre, Faurisson general, Faurisson ambassadeur,
    Faurisson membre influent des Nations unies, Faurisson repondant
    dans la presse chaque fois qu'il est question du genocide des Juifs,
    bref un Faurisson d'Etat double d'un Faurisson international ".

    Paris accueillerait-il un Faurisson, membre d'une commission pour
    definir ce que fut la Shoah ? Cela serait-il "une avancee extremement
    importante" pour la verite historique ? Certainement pas.

    Pourquoi cela serait-ce alors le cas pour l'Etat "faurissonien" turc
    qui a pour but d'imposer dans le monde son negationnisme du genocide
    armenien ?

    Puisque la France est soucieuse de favoriser l'emergence d'un dialogue
    "armeno-turc", elle se doit de demander la liberation de l'editeur
    turc Ragip Zarakolu, incarcere pour terrorisme depuis deux semaines et
    dont le "crime" reel est d'avoir brise le tabou du genocide armenien
    en Turquie. Cet humaniste renomme a amorce avec courage le travail
    de memoire qu'Alain Juppe semble souhaiter (pour le dossier complet
    recapitulant les petitions, les communiques internationaux et les
    articles, cliquez ICI).

    La raison de la visite d'Alain Juppe n'etait-elle pas la defense de
    la liberte d'expression... ? Certes. Mais il s'agissait de la Syrie...

    Les opposants turcs et kurdes, eux, peuvent croupir en prison.

    Remarquons d'ailleurs que cette conference de presse d'Ankara
    passe totalement sous silence la repression des minorites (kurde en
    particulier) et les violations incessantes a l'encontre de la liberte
    d'expression en Turquie.

    Au contraire, Alain Juppe confirme : "Nous sommes pleinement solidaires
    de l'action de la Turquie dans la lutte contre le terrorisme et nous
    soutenons ces efforts (...) nous faisons tout notre possible pour
    lutter contre le terrorisme du PKK".

    Or, le Quai d'Orsay ne peut ignorer que les intellectuels et
    journalistes arretes en Turquie, le sont justement sur la base
    d'accusations mensongères de "terrorisme"...

    Eh oui, si vous l'ignoriez, sachez que "Liberte d'opinion" se traduit
    en turc par " Terorizm ".

    Enfin, notons la gene evidente d'Alain Juppe qui se cache derrière
    la decision du parlement francais pour qualifier de "genocide"
    "les evenements de 1915".

    Remercions-le quand meme : dans sa grande compassion, notre ministre
    des Affaires etrangères reconnaît que "cette periode [1915] est
    très douloureuse pour la Turquie, pour les Turcs, mais aussi pour
    les Armeniens."

    Ouf, on a bien lu : "mais aussi pour les Armeniens".

    On a pense un instant qu'un genocide n'etait douloureux que pour ceux
    qui l'avaient perpetre.

    Un peu comme si l'on disait : "Le viol est un moment difficile a
    vivre pour le violeur. Mais aussi pour la victime"; "Le meurtre est
    un moment très douloureux a vivre pour le criminel. Mais aussi pour
    la personne assassinee"...

    Il est vrai qu'il ne s'agit ici "que" du meurtre d'une Nation...

    Visiblement, ca change la donne, mais pas dans le bon sens.

    Collectif VAN

    Lire le Communique du Collectif VAN diffuse dans la nuit de jeudi 17
    au vendredi 18 novembre 2011, aux medias et aux instances politiques
    francaises et turques :

    Turquie : quel modèle pour le monde arabe ?.

    DEPLACEMENT EN TURQUIE CONFERENCE DE PRESSE CONJOINTE DU MINISTRE
    D'ETAT, MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGÈRES ET EUROPEENNES, ALAIN JUPPE,
    ET DU MINISTRE TURC DES AFFAIRES ETRANGÈRES, AHMET DAVUTOGLU - PROPOS
    DE M. JUPPE -

    (Ankara, 18 novembre 2011)

    Monsieur le Ministre,

    C'est avec un très grand plaisir que je suis aujourd'hui a Ankara, et
    que j'etais hier soir et cet après-midi a Istanbul. La Turquie est un
    pays que j'aime depuis longtemps. Nous avons d'excellentes relations
    personnelles et je suis toujours très heureux de parler avec vous.

    Enfin, en tant que ministre des Affaires etrangères mais aussi homme
    politique francais, j'attache la plus grande importance a la qualite
    des relations entre la France et la Turquie.

    La Turquie est un grand pays, un pays dont la puissance economique
    s'affirme jour après jour. C'est aussi un pays qui joue un rôle tout
    a fait strategique, non seulement dans la region mais egalement sur
    la scène mondiale.

    De ce point de vue, je voudrais rappeler que, lors de la reunion
    du G20 a Cannes a laquelle la Turquie participait, il a ete decide
    que la Presidence du G20 serait assumee en 2015 par la Turquie. Le
    president Sarkozy y a particulièrement ~\uvre et cela permettra a la
    Turquie d'affirmer son leadership sur le plan international.

    Nous avons constate, dans nos discussions, beaucoup de points
    d'accords et un certain nombre de points de divergence. J'ai aborde
    toutes ces questions depuis mon arrivee. Hier soir, a Istanbul, dans
    un excellent entretien que j'ai eu avec le Premier ministre Erdogan,
    nous avons commence a travailler. Ce matin, j'etais devant le Bureau
    de la Commission des Affaires etrangères de la grande Assemblee
    nationale. Et, dans quelques instants, j'aurai le privilège d'etre
    recu par le president de la Republique.

    Tous ces entretiens ont ete extremement chaleureux et francs, comme
    on a l'habitude de dire dans le langage diplomatique.

    Qu'est-ce qui va bien entre nous ?

    D'abord, sur le plan bilateral, beaucoup de choses. Nos relations
    economiques sont bonnes. Nous allons très vraisemblablement atteindre
    l'objectif de 15 milliards d'euros d'echanges commerciaux que nous
    nous etions fixes. Nous n'en sommes pas loin pour cette annee :
    on nous donne le chiffre de 13 milliards. Beaucoup d'entreprises
    francaises investissent en Turquie et nous souhaitons que des
    entreprises turques puissent investir en France. Il y a egalement
    des domaines dans lesquels notre cooperation peut se developper,
    je pense notamment au nucleaire civil.

    Nos liens culturels sont très etroits pour des raisons que vous
    connaissez : historiques mais aussi actuelles. La Saison de la Turquie
    en France a ete un grand succès. Nous souhaitons developper l'activite
    de nos centres culturels et j'ai propose a M. Ahmet Davutoglu un projet
    d'accord sur le statut de nos centres culturels qui permettrait de
    regler un certain nombre de difficultes liees au passe.

    Vous savez que, depuis quelques annees, je preside aussi le comite de
    parrainage de Galatasaray. C'est une realisation exemplaire puisque
    l'Universite Galatasaray, qui est une universite turque dans laquelle
    on enseigne en francais, est l'une des meilleures universites du pays.

    Cet après-midi, a Istanbul, j'installerai un club d'entreprises
    puisqu'un groupe d'entreprises francaises ont accepte de se mobiliser
    pour soutenir l'effort de developpement de Galatasaray.

    Un autre sujet où notre cooperation bilaterale est excellente et que
    je voudrais rapidement evoquer, c'est la lutte contre le terrorisme.

    La France est directement concernee par la menace terroriste. Je
    voudrais rappeler que c'est le pays europeen qui a eu le plus, helas,
    de prises d'otages au cours de la dernière periode. Certains viennent
    d'etre liberes au Yemen, d'autres sont encore prisonniers d'Al Qaïda
    au Maghreb islamique dans le Sahel, ou des Shebab en Somalie.

    Nous sommes donc pleinement solidaires de l'action de la Turquie
    dans la lutte contre le terrorisme et nous soutenons ces efforts. Le
    deplacement, il y a quelques jours, de Claude Gueant, notre ministre
    de l'Interieur, a ete très positif : un accord de cooperation sur la
    securite interieure a ete conclu et nous faisons tout notre possible
    pour lutter contre le terrorisme du PKK.

    Je rappelais que plus d'une centaine de terroristes ou presumes tels
    ont ete arretes en France depuis 2010. Notre determination est donc
    tout a fait entière.

    Voila ce qui va bien sur le plan bilateral.

    Alors, il y a des choses qui vont moins bien ; il faut les aborder
    de front.

    Sur la question de l'entree de la Turquie dans l'Union europeenne ;
    je ne reviendrai pas sur la position de la France que vous connaissez
    et qui consiste a dire que les conditions ne semblent pas reunies
    aujourd'hui.

    L'Union europeenne est a un moment tout a fait strategique de son
    histoire. Nous sommes confrontes a des difficultes qui ne sont
    pas simplement financières mais qui sont egalement des difficultes
    d'organisation. Et je pense qu'il est temps pour l'Europe de reflechir
    aux reformes qui sont necessaires en son sein pour refonder d'une
    certaine manière la construction europeenne. Il faut donc que nous
    fassions ce travail ensemble entre les Vingt-sept avant de progresser
    dans l'elargissement de l'Union europeenne.

    Cela dit, des etapes peuvent etre franchies. Je pense que sur
    la question de l'accord de readmission, de facilitation, puis de
    liberalisation des visas, il y a des possibilites de progrès. Nous
    avons fait des propositions. Je connais la position actuelle de
    la Turquie mais, parlons-en, je crois qu'il est possible d'aller
    de l'avant.

    Sur les chapitres de negociation, je voudrais aussi rappeler que
    c'est sous la presidence francaise que l'on a ouvert deux nouveaux
    chapitres et cela ne s'est pas reproduit depuis. Nous ne sommes pas
    opposes et nous sommes meme favorables a ce que l'on ouvre trois
    nouveaux chapitres. Et ceux qui sont bloques par ailleurs ne le
    sont pas toujours du fait de la France ; la question de Chypre, de
    ce point de vue-la, pour nous, est extremement sensible et il faut
    trouver une solution dans le cadre du schema qui a ete propose par
    les Nations unies.

    Concernant les evenements de 1915 - ce que le Parlement francais a
    reconnu comme le genocide contre les Armeniens -, c'est une question
    extremement difficile, j'en ai bien conscience. Nous n'avons pas de
    lecon a donner, mais nous pensons que toute grande nation s'honore en
    faisant un travail de memoire sur son passe ; la France a essaye de le
    faire sur certaines periodes très douloureuses de son histoire. Nous
    savons que cette periode est très douloureuse pour la Turquie, pour
    les Turcs, mais aussi pour les Armeniens.

    J'ai donc pris bonne note de la disponibilite de la Turquie a
    participer a ce travail de memoire dans une commission qui serait
    bien sûr elargie aux Armeniens. Je soumettrai cette proposition au
    president de la Republique francaise. Si Paris pouvait accueillir
    une telle reunion pour commencer au moins ce dialogue, je pense que
    ce serait une avancee extremement importante.

    Enfin, je reviens a ce qui va bien entre nous en evoquant certaines
    questions internationales. J'ai pu constater que, sur bien des sujets,
    nous etions tout a fait en phase.

    Je pense a l'Afghanistan ; la conference qui s'est tenue a Istanbul
    la semaine dernière - a laquelle, malheureusement, je n'ai pas pu
    participer mais où la France etait representee par M. de Raincourt -
    a ete très positive. Nous travaillons, main dans la main, avec la
    Turquie pour preparer l'après-2014 en Afghanistan et nous avons
    manifeste notre volonte de cooperer avec ce pays.

    Nous avons aussi constate des positions tout a fait convergentes
    desormais - après une periode d'ajustement au debut - sur la Libye,
    ainsi qu'une totale conformite de vues sur la Syrie. Nous pensons,
    France et Turquie, que la situation n'est plus tenable et que malgre
    tous les appels qui ont ete lances aux autorites syriennes pour que le
    regime se reforme - et je salue la mediation de la Turquie a plusieurs
    reprises -, elles n'ont rien voulu savoir. Ce matin encore, des
    villages du nord de la Syrie ont ete bombardes par l'armee syrienne.

    Nous appelons bien sûr l'opposition a rester sur la ligne qui est la
    sienne depuis le debut, c'est-a-dire le refus de la violence. Mais
    je pense que le moment est venu d'unir nos efforts pour accentuer
    les sanctions. Nous soutenons ensemble une resolution a l'Assemblee
    generale des Nations unies. La France est tout a fait desireuse de
    travailler en etroite liaison avec la Ligue arabe, avec la Turquie,
    avec tous les pays de la region et a travailler aussi avec l'opposition
    syrienne qui fait preuve de beaucoup de courage.

    Ce qui m'a beaucoup frappe aussi, c'est notre convergence de vues sur
    l'ensemble des Printemps arabes. Je crois qu'il est très important de
    bien souligner que la France et la Turquie ont la meme approche de ce
    phenomène historique ; l'aspiration des peuples a la liberte, a la
    democratie, au respect de l'Etat de droit, des droits de l'Homme et
    des droits de la Femme, est une aspiration irrepressible, que personne
    n'arretera. Notre diplomatie est fortement engagee dans le soutien a
    ces mouvements. J'ai insiste sur le fait que la Turquie, de ce point
    de vue-la, dans notre reflexion sur Islam et democratie, peut etre
    une reference et un exemple auquel nous sommes très attentifs.

    Voila ce que je souhaitais vous dire. En tout cas, on m'avait dit
    que ce serait difficile de venir en Turquie, eh bien je trouve que
    c'est très agreable, très constructif et très positif.

    (...)

    Q - Je voudrais poser une question s'agissant de la Syrie : le
    regime syrien et la perte de vies humaines, les assauts contre la
    population...

    La communaute internationale deploie toute une serie d'actions.

    Quelles sont les propositions de la France ? Est-ce que vous vous
    attendez a ce que la Turquie intervienne auprès de la Syrie ?

    R - Depuis le debut de cette crise nous avons condamne la repression
    extremement brutale exercee par le regime a l'encontre de sa population
    civile. Nous avons appele le president Bachar el Assad a faire des
    reformes et a changer sa politique. La Turquie s'y est egalement
    essayee. Il y a eu differentes mediations, mais le regime n'a rien
    voulu savoir et poursuit sa repression. Ceci est inacceptable, et
    nous avons deja agi dans le cadre de l'Union europeenne puisque nous
    avons adopte neuf vagues de sanctions contre un certain nombre de
    personnalites ou contre les interets economiques de la Syrie. Nous
    sommes prets a durcir ces sanctions. Nous avons d'ailleurs adopte
    des mesures lundi dernier a Bruxelles, en essayant de faire en sorte
    qu'elles penalisent le moins possible les populations elles-memes.

    Deuxième action : nous avons accueilli avec beaucoup d'interet les
    initiatives de la Ligue arabe qui a essaye, elle aussi, de mettre en
    place une mediation. Les dernières propositions qui ont ete faites
    a Rabat, notamment la proposition d'envoyer des observateurs de la
    Ligue arabe pour s'assurer que les troupes rentrent dans les casernes
    et que les manifestations puissent se derouler librement, est une
    bonne proposition. Elle est valable pendant trois jours, si j'ai bien
    compris. On va voir ce qui se passe mais je doute fort que, malgre
    tout, le regime accepte. Il faut donc continuer a exercer la pression
    ; je vous ai parle de la resolution qui est en cours de discussion a
    l'Assemblee generale. Je pense qu'il serait bon aussi que le Conseil
    de securite se prononce ; il n'est pas normal que sur une crise de
    cette ampleur - 3.500 morts deja, 20.000 prisonniers dans les prisons
    syriennes, traites souvent de manière extremement brutale et durement
    tortures -, le Conseil de securite ne se prononce pas. Et j'espère
    que ceux qui bloquent aujourd'hui l'adoption de toute resolution du
    Conseil de securite vont enfin prendre conscience de la realite.

    Enfin, dernier point, nous appelons l'opposition syrienne a eviter
    le recours a la violence ; la guerre civile est evidemment une
    catastrophe. Nous sommes prets a les aider, je l'ai dit. Nous ne
    sommes pas non plus favorables a une intervention unilaterale. S'il
    devait y avoir une intervention, elle ne pourrait que se situer dans
    le cadre d'une resolution des Nations unies ; cela a toujours ete
    la position de la France, cela a ete la nôtre en Libye et ce serait
    evidemment la nôtre en Syrie.

    Retour a la rubrique

Working...
X