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Avec Henri Karayan, "l'Affiche rouge" a perdu son avant-dernier surv

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  • Avec Henri Karayan, "l'Affiche rouge" a perdu son avant-dernier surv

    Le Monde, France
    25 nov 2011

    Avec Henri Karayan, "l'Affiche rouge" a perdu son avant-dernier survivant

    par Dominique Buffier
    | 25.11.11 | 21h14

    "Je n'ai jamais tué d'Allemands, je n'ai tué que des nazis",
    répondait-il lorsqu'on l'interrogeait sur ses actions armées durant la
    Résistance. Avant-dernier survivant du groupe Manouchian,
    vice-président de l'Association Nationale des Anciens Combattants et
    Résistants arméniens, Henri Karayan est mort le 2 novembre, à Paris, à
    l'ge de 90 ans.

    Né en 1921 à Istanbul, d'une famille arménienne victime du génocide de
    1915, Henri Karayan arrive en France à l'ge d'un an et demi. La
    famille Karayan s'installe à Décines (Rhône) près de Lyon. Son père
    est responsable, en 1921, du comité de secours pour l'Arménie, une
    association qui vient en aide à l'Arménie soviétique isolée, alors,
    par le blocus des armées alliées.

    UNION POPULAIRE FRANCO-ARMÉNIENNE
    En 1938, quand ce comité est dissous, Missak Manouchian, militant
    communiste depuis 1934, met en place une nouvelle structure sous le
    nom d'Union populaire franco-arménienne et fait la tournée des
    communautés arméniennes en France. C'est dans ce cadre que le jeune
    Henri Karayan, gé de seulement dix-sept ans, fait sa connaissance.

    "La première fois que j'ai rencontré Manouchian, rappelait-il, nous
    avons passé l'après-midi ensemble. Tout ce qu'il me disait résonnait
    en moi. Nous partagions les mêmes convictions ". " Je pensais ne
    jamais le revoir. Nos routes avaient peu de chances de se croiser de
    nouveau. C'était compter sans la pression des événements ", ajoutait
    Henri Karayan, dans un entretien avec le journaliste Jean Morawski
    publié en 2000 par L'Humanité. Ces " événements " se traduiront
    d'abord, en mai 1940, par son incarcération à la prison de Saint-Paul
    de Lyon comme - faute d'autres charges - "individu douteux".

    OPÉRATIONS ARMÉES À PARTIR DE 1943

    Après un transfert au camp de Loriol (Drôme) puis celui de Vernet
    (Ariège), il est contraint d'aller travailler en Allemagne, où, dans
    la région de Dortmund, il retrouve un jeune communiste juif, Léo
    Kneler, ancien des Brigades internationales et dont il avait fait
    connaissance à Vernet. C'est en sa compagnie qu'il s'évade et, en mars
    1942, rejoint Paris où il reprend contact avec Manouchian. Participant
    d'abord aux distributions clandestines de tracts ou de l'Humanité, il
    rejoint en avril 1943 le groupe de jeunes FTP-MOI (Francs-tireurs et
    partisans - main d'`uvre immigrée) sous le commandement de Manouchian
    et participe à de nombreuses opérations armées.

    C'est de justesse qu'il échappe, avec son camarade Arsène Tchakarian,
    à la rafle qui mena au peloton d'exécution 23 membres du groupe le 21
    février 1944 au Mont-Valérien. C'est en hommage à cet épisode tragique
    que Louis Aragon devait écrire, en 1955 le poème Strophes pour se
    souvenir, plus connu sous le nom de l'Affiche rouge, qui sera mis en
    musique et chanté, en 1959, par Léo Ferré. Arsène Tchakarian, 95 ans,
    est désormais le dernier survivant du groupe Manouchian.

    http://www.lemonde.fr/carnet/article/2011/11/25/avec-henri-karayan-l-affiche-rouge-a-perdu-son-avant-dernier-survivant_1609540_3382.html



    From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
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