VERS UNE OFFENSIVE TERRESTRE TURQUE EN IRAK AVEC TEHERAN ?
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armenews.com
vendredi 30 septembre 2011
TURQUIE
La Turquie pourrait associer l'Iran a une offensive terrestre contre
les rebelles kurdes qui ont leurs bases arrière dans le nord de l'Irak,
une operation techniquement difficile et au resultat incertain,
estiment les experts.
Plus un jour ne passe depuis le debut de l'ete en Turquie sans une
attaque du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) visant les
forces de securite ou des civils. Samedi, six soldats ont ete tues
dans une attaque a Siirt, dans le sud-est anatolien, theâtre d'action
traditionnel du PKK.
Et les rebelles autonomistes kurdes n'epargnent pas les civils : la
semaine dernière, trois passants ont ete tues dans un attentat a la
bombe au coeur d'Ankara, et quatre femmes kurdes ont ete tuees par des
tirs, dans le sud-est. Pour les autorites turques, la multiplication
des attaques du PKK est le signe que les frappes contre ses repaires
dans le nord de l'Irak, menees quasi-quotidiennement depuis la mi-août
par l'aviation turque, ont porte un coup sevère au mouvement.
"Ils veulent se venger. Les operations aeriennes ont cause beaucoup de
pertes" dans les rangs du PKK, a assure dimanche le Premier ministre
turc Recep Tayyip Erdogan. La Turquie agite la menace d'une incursion
au sol en Irak, qui serait la 26ème depuis que le PKK a pris les
armes en 1984, et les preparatifs militaires seraient finalises a
la frontière pour une telle operation qui impliquerait des milliers
de soldats.
La dernière incursion remonte a 2008.
Et pour la première fois, la Turquie songe a associer l'Iran, lui
aussi en lutte contre un mouvement kurde, le PJAK (Parti pour une
vie libre au Kurdistan), a affirme M. Erdogan.
"Il y a des mesures a l'ordre du jour avec l'Iran. Nous sommes deja
engages dans un partage de renseignements", a-t-il dit.
"Une telle operation est faisable mais des difficultes sont en vue",
commente Mehmet Yegin, du centre d'etudes Usak, qui relève notamment
le manque quasi-total de communication et de coordination entre les
capacites militaires des deux pays.
L'Iran, fait-il en outre remarquer, est très critique de la recente
decision d'Ankara d'accueillir un radar de l'Otan, destine a surveiller
ses capacites balistiques. Et les critiques virulentes d'Ankara a
l'egard de la repression du mouvement de contestation en Syrie passent
mal a Teheran qui n'a jamais condamne la violence du regime de Damas.
Les Gardiens de la revolution iraniens ont lance en juillet une
vaste offensive contre les rebelles kurdes operant dans les zones
frontalières du nord-ouest de l'Iran a partir du Kurdistan irakien.
Les combats, incluant le bombardement de camps rebelles en territoire
irakien, ont fait des dizaines de morts des deux côtes, dont le
numero deux du PJAK, un mouvement considere a Teheran comme la
branche iranienne du PKK. Selon M. Yegin, une nouvelle incursion
turque aurait surtout un "effet psychologique" sur les rebelles et
servirait principalement a calmer une partie de l'opinion publique
turque excedee par les attaques du PKK.
"Le gouvernement turc sait qu'une incursion en Irak n'en finira pas
avec le PKK et qu'il faut une solution politique (au conflit kurde),
mais il y a une pression de l'opinion publique", souligne M. Yegin.
"Une incursion terrestre semble imminente", estime pour sa part Oytun
Orhan, du Centre d'etudes ORSAM, qui ajoute toutefois que "la question
d'une participation de l'Iran reste floue".
Ankara semble avoir recu le soutien de son allie americain : M.
Erdogan est rentre satisfait dimanche des Etats-Unis où il aurait
obtenu le feu vert du president Barack Obama a une liste de demandes,
dont l'installation de drones Predator pour frapper et surveiller
le PKK.
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vendredi 30 septembre 2011
TURQUIE
La Turquie pourrait associer l'Iran a une offensive terrestre contre
les rebelles kurdes qui ont leurs bases arrière dans le nord de l'Irak,
une operation techniquement difficile et au resultat incertain,
estiment les experts.
Plus un jour ne passe depuis le debut de l'ete en Turquie sans une
attaque du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) visant les
forces de securite ou des civils. Samedi, six soldats ont ete tues
dans une attaque a Siirt, dans le sud-est anatolien, theâtre d'action
traditionnel du PKK.
Et les rebelles autonomistes kurdes n'epargnent pas les civils : la
semaine dernière, trois passants ont ete tues dans un attentat a la
bombe au coeur d'Ankara, et quatre femmes kurdes ont ete tuees par des
tirs, dans le sud-est. Pour les autorites turques, la multiplication
des attaques du PKK est le signe que les frappes contre ses repaires
dans le nord de l'Irak, menees quasi-quotidiennement depuis la mi-août
par l'aviation turque, ont porte un coup sevère au mouvement.
"Ils veulent se venger. Les operations aeriennes ont cause beaucoup de
pertes" dans les rangs du PKK, a assure dimanche le Premier ministre
turc Recep Tayyip Erdogan. La Turquie agite la menace d'une incursion
au sol en Irak, qui serait la 26ème depuis que le PKK a pris les
armes en 1984, et les preparatifs militaires seraient finalises a
la frontière pour une telle operation qui impliquerait des milliers
de soldats.
La dernière incursion remonte a 2008.
Et pour la première fois, la Turquie songe a associer l'Iran, lui
aussi en lutte contre un mouvement kurde, le PJAK (Parti pour une
vie libre au Kurdistan), a affirme M. Erdogan.
"Il y a des mesures a l'ordre du jour avec l'Iran. Nous sommes deja
engages dans un partage de renseignements", a-t-il dit.
"Une telle operation est faisable mais des difficultes sont en vue",
commente Mehmet Yegin, du centre d'etudes Usak, qui relève notamment
le manque quasi-total de communication et de coordination entre les
capacites militaires des deux pays.
L'Iran, fait-il en outre remarquer, est très critique de la recente
decision d'Ankara d'accueillir un radar de l'Otan, destine a surveiller
ses capacites balistiques. Et les critiques virulentes d'Ankara a
l'egard de la repression du mouvement de contestation en Syrie passent
mal a Teheran qui n'a jamais condamne la violence du regime de Damas.
Les Gardiens de la revolution iraniens ont lance en juillet une
vaste offensive contre les rebelles kurdes operant dans les zones
frontalières du nord-ouest de l'Iran a partir du Kurdistan irakien.
Les combats, incluant le bombardement de camps rebelles en territoire
irakien, ont fait des dizaines de morts des deux côtes, dont le
numero deux du PJAK, un mouvement considere a Teheran comme la
branche iranienne du PKK. Selon M. Yegin, une nouvelle incursion
turque aurait surtout un "effet psychologique" sur les rebelles et
servirait principalement a calmer une partie de l'opinion publique
turque excedee par les attaques du PKK.
"Le gouvernement turc sait qu'une incursion en Irak n'en finira pas
avec le PKK et qu'il faut une solution politique (au conflit kurde),
mais il y a une pression de l'opinion publique", souligne M. Yegin.
"Une incursion terrestre semble imminente", estime pour sa part Oytun
Orhan, du Centre d'etudes ORSAM, qui ajoute toutefois que "la question
d'une participation de l'Iran reste floue".
Ankara semble avoir recu le soutien de son allie americain : M.
Erdogan est rentre satisfait dimanche des Etats-Unis où il aurait
obtenu le feu vert du president Barack Obama a une liste de demandes,
dont l'installation de drones Predator pour frapper et surveiller
le PKK.