SARKOZY EN TOURNEE DIPLOMATIQUE JEUDI ET VENDREDI DANS LE CAUCASE
Stephane
armenews.com
jeudi 6 octobre 2011
Nicolas Sarkozy met jeudi le cap a l'est pour une tournee dans le
Caucase, en deux jours et trois etapes en Armenie, Azerbaïdjan et
Georgie, où il veut peaufiner une image de "faiseur de paix" trois
ans après avoir negocie une paix controversee entre Moscou et Tbilissi.
Le chef de l'Etat l'a redit. Meme malmene par la defaite de son
camp au Senat, il n'endossera que le plus tard possible les habits
du candidat a un second mandat en 2012 et continuera entre-temps a
"faire son metier". Ce travail le conduit cette semaine a Erevan,
Bakou et Tbilissi pour y celebrer les vingt ans de l'independance de
trois ex-republiques sovietiques.
Mais a six mois de la presidentielle, difficile de deconnecter cette
visite du calendrier electoral hexagonal. Notamment son escale vendredi
en Georgie, où Nicolas Sarkozy, trois semaines après avoir ete acclame
en heros en Libye, revient dans un autre pays où il s'est pose en
"sauveur".
Au coeur de l'ete 2008, alors president de l'Union europeenne (UE),
Nicolas Sarkozy avait arrache un cessez-le-feu a la Russie et la
Georgie en guerre. Aujourd'hui, cet episode apparaît en bonne place
dans le bilan de son mandat.
"Aux yeux du monde, il est percu comme le champion des droits de
l'Homme, de la Georgie (...) jusqu'a la Libye", repète son ami Brice
Hortefeux. "C'est son intervention qui a permis l'arret des combats",
rencherit-on a l'Elysee.
Mais, trois ans plus tard, le bilan de son intervention reste
contraste. Les troupes russes occupent toujours les deux regions
georgiennes contestees d'Abkhazie et d'Ossetie du Sud et les
negociations imposees aux deux belligerants a Genève sont au point
mort.
Malgre ces bemols, Nicolas Sarkozy est attendu avec les honneurs.
"Nous apprecions ce qu'il a fait", resume-t-on a Tbilissi, "mais
nous attendons du president francais qu'il rappelle que les Russes
n'ont pas respecte leurs engagements et qu'il nous soutienne sur
l'integration europeenne".
Le soutien aux "aspirations europeennes" de la Georgie devrait figurer
en bonne place dans le discours que le president francais prononcera a
Tbilissi, a fait savoir l'Elysee. Par contre, il devrait rester plus
vague sur le conflit avec Moscou. "Il n'y aura pas de proclamation
anti-russe", dit-on a Paris, "mais plutôt un message tourne vers
l'avenir".
Avant la Georgie, M. Sarkozy entame sa tournee jeudi par l'Armenie,
une semaine a peine avoir recu en France son homologue armenien, Serge
Sarkissian, puis assiste, avec lui, a un recital de Charles Aznavour.
Comme a Tbilissi, un parfum franco-francais flottera sur la visite
d'Etat du president a Erevan, alors que les Armeniens de France
espèrent voir adoptee une loi specifique reprimant la negation du
genocide armenien par les Turcs en 1915, reconnu par la France en 2001.
Contrairement a ce que le candidat Sarkozy avait promis avant son
election en 2007, le gouvernement n'a pas soutenu ce texte au Senat,
adopte en 2006 par l'Assemblee nationale. "La loi francaise permet
deja de sanctionner la negation du genocide", plaide aujourd'hui
l'entourage presidentiel.
Dans ce contexte, certains comme l'ex-ministre d'origine armenienne
Patrick Devedjian, voient dans la visite presidentielle un "geste"
a l'endroit des quelque 500.000 membres de la communaute armenienne
en France.
Entre Erevan et Tbilissi, M. Sarkozy fera vendredi une brève halte
en Azerbaïdjan, en conflit avec l'Armenie pour la souverainete du
Haut-Karabakh, une enclave de son territoire peuplee en majorite
d'Armeniens. Une etape a dominante commerciale, dont Paris espère
qu'elle donnera un "coup de pouce" a la conclusion de gros contrats
pour des entreprises francaises.
From: Baghdasarian
Stephane
armenews.com
jeudi 6 octobre 2011
Nicolas Sarkozy met jeudi le cap a l'est pour une tournee dans le
Caucase, en deux jours et trois etapes en Armenie, Azerbaïdjan et
Georgie, où il veut peaufiner une image de "faiseur de paix" trois
ans après avoir negocie une paix controversee entre Moscou et Tbilissi.
Le chef de l'Etat l'a redit. Meme malmene par la defaite de son
camp au Senat, il n'endossera que le plus tard possible les habits
du candidat a un second mandat en 2012 et continuera entre-temps a
"faire son metier". Ce travail le conduit cette semaine a Erevan,
Bakou et Tbilissi pour y celebrer les vingt ans de l'independance de
trois ex-republiques sovietiques.
Mais a six mois de la presidentielle, difficile de deconnecter cette
visite du calendrier electoral hexagonal. Notamment son escale vendredi
en Georgie, où Nicolas Sarkozy, trois semaines après avoir ete acclame
en heros en Libye, revient dans un autre pays où il s'est pose en
"sauveur".
Au coeur de l'ete 2008, alors president de l'Union europeenne (UE),
Nicolas Sarkozy avait arrache un cessez-le-feu a la Russie et la
Georgie en guerre. Aujourd'hui, cet episode apparaît en bonne place
dans le bilan de son mandat.
"Aux yeux du monde, il est percu comme le champion des droits de
l'Homme, de la Georgie (...) jusqu'a la Libye", repète son ami Brice
Hortefeux. "C'est son intervention qui a permis l'arret des combats",
rencherit-on a l'Elysee.
Mais, trois ans plus tard, le bilan de son intervention reste
contraste. Les troupes russes occupent toujours les deux regions
georgiennes contestees d'Abkhazie et d'Ossetie du Sud et les
negociations imposees aux deux belligerants a Genève sont au point
mort.
Malgre ces bemols, Nicolas Sarkozy est attendu avec les honneurs.
"Nous apprecions ce qu'il a fait", resume-t-on a Tbilissi, "mais
nous attendons du president francais qu'il rappelle que les Russes
n'ont pas respecte leurs engagements et qu'il nous soutienne sur
l'integration europeenne".
Le soutien aux "aspirations europeennes" de la Georgie devrait figurer
en bonne place dans le discours que le president francais prononcera a
Tbilissi, a fait savoir l'Elysee. Par contre, il devrait rester plus
vague sur le conflit avec Moscou. "Il n'y aura pas de proclamation
anti-russe", dit-on a Paris, "mais plutôt un message tourne vers
l'avenir".
Avant la Georgie, M. Sarkozy entame sa tournee jeudi par l'Armenie,
une semaine a peine avoir recu en France son homologue armenien, Serge
Sarkissian, puis assiste, avec lui, a un recital de Charles Aznavour.
Comme a Tbilissi, un parfum franco-francais flottera sur la visite
d'Etat du president a Erevan, alors que les Armeniens de France
espèrent voir adoptee une loi specifique reprimant la negation du
genocide armenien par les Turcs en 1915, reconnu par la France en 2001.
Contrairement a ce que le candidat Sarkozy avait promis avant son
election en 2007, le gouvernement n'a pas soutenu ce texte au Senat,
adopte en 2006 par l'Assemblee nationale. "La loi francaise permet
deja de sanctionner la negation du genocide", plaide aujourd'hui
l'entourage presidentiel.
Dans ce contexte, certains comme l'ex-ministre d'origine armenienne
Patrick Devedjian, voient dans la visite presidentielle un "geste"
a l'endroit des quelque 500.000 membres de la communaute armenienne
en France.
Entre Erevan et Tbilissi, M. Sarkozy fera vendredi une brève halte
en Azerbaïdjan, en conflit avec l'Armenie pour la souverainete du
Haut-Karabakh, une enclave de son territoire peuplee en majorite
d'Armeniens. Une etape a dominante commerciale, dont Paris espère
qu'elle donnera un "coup de pouce" a la conclusion de gros contrats
pour des entreprises francaises.
From: Baghdasarian