Le Figaro, France
7 oct 2011
Génocide arménien : réponse cinglante d'Ankara à Sarkozy
Mots clés : Génocide arménien, ARMÉNIE, TURQUIE, FRANCE, Nicolas
Sarkozy, Claude Guéant, Egemen Bagis, Ahmet Davutoglu
Par Romain Renner
Ankara a conseillé vendredi à la France d'affronter son passé colonial
avant de donner des leçons aux autres pays, en réponse aux
déclarations de Nicolas Sarkozy demandant la reconnaissance du
génocide arménien.
«Je vais lancer une grenade dégoupillée», prévenait jeudi Nicolas
Sarkozy devant une partie de la délégation qui l'accompagnait à
Erevan, en Arménie. Le président de la République y est revenu sur un
sujet sensible en évoquant la reconnaissance du génocide arménien par
la Turquie. Le Président a déclaré que la France modifierait sa
législation pour que le négationnisme du génocide de 1915 soit
condamné au pénal, si la Turquie ne reconnaissait pas officiellement
le massacre de plus d'un million et demi d'Arméniens.
Une vive réaction était à prévoir et la réponse, cinglante, ne s'est
pas fait attendre. Vendredi, Ahmet Davutoglu a conseillé à la France
d'«affronter son passé colonial avant de donner des leçons aux autres
pays». Le ministre turc des Affaires étrangères a également insisté
sur la situation des étrangers, considérés comme des «citoyens de
seconde zone» dans l'Hexagone, selon lui.
La Turquie dénonce l'«opportunisme politique»
Le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, a pris le
même chemin que son collègue et raillé le Président français qui joue,
selon lui, «les historiens» et l'a invité à «se creuser la tête pour
sortir son pays du gouffre économique dans lequel il se trouve». Bagis
a également dénoncé l'«opportunisme politique» dont ferait preuve
Nicolas Sarkozy à l'approche de l'élection présidentielle, la diaspora
arménienne représentant un demi-million de citoyens en France.
«Sarkozy adopte ce type d'accroche après avoir été effrayé par les
derniers sondages politiques en France», a déclaré le ministre.
Claude Guéant, présent vendredi à Ankara pour la signature d'un accord
de coopération sécuritaire, a rappelé que le président «n'a pas évoqué
de délai» pour la reconnaissance du génocide. Lorsque des journalistes
l'ont interrogé sur la réaction de la France si la Turquie lui
demandait de reconnaître le «génocide des Algériens», le ministre
français de l'Intérieur a évoqué les «propos extrêmement forts» de
Nicolas Sarkozy à propos d'un «douloureux passé entre la France et
l'Algérie», affirmant que la page était tournée.
Avant son élection, Nicolas Sarkozy s'était engagé à faire adopter une
loi pénalisant le négationnisme d'Etat à l'égard du génocide arménien,
reconnu légalement par la France depuis janvier 2001. Votée par
l'Assemblée nationale en 2006, la loi est depuis bloquée par le Sénat.
http://www.lefigaro.fr/international/2011/10/07/01003-20111007ARTFIG00575-genocide-armenien-reponse-cinglante-d-ankara-a-paris.php
7 oct 2011
Génocide arménien : réponse cinglante d'Ankara à Sarkozy
Mots clés : Génocide arménien, ARMÉNIE, TURQUIE, FRANCE, Nicolas
Sarkozy, Claude Guéant, Egemen Bagis, Ahmet Davutoglu
Par Romain Renner
Ankara a conseillé vendredi à la France d'affronter son passé colonial
avant de donner des leçons aux autres pays, en réponse aux
déclarations de Nicolas Sarkozy demandant la reconnaissance du
génocide arménien.
«Je vais lancer une grenade dégoupillée», prévenait jeudi Nicolas
Sarkozy devant une partie de la délégation qui l'accompagnait à
Erevan, en Arménie. Le président de la République y est revenu sur un
sujet sensible en évoquant la reconnaissance du génocide arménien par
la Turquie. Le Président a déclaré que la France modifierait sa
législation pour que le négationnisme du génocide de 1915 soit
condamné au pénal, si la Turquie ne reconnaissait pas officiellement
le massacre de plus d'un million et demi d'Arméniens.
Une vive réaction était à prévoir et la réponse, cinglante, ne s'est
pas fait attendre. Vendredi, Ahmet Davutoglu a conseillé à la France
d'«affronter son passé colonial avant de donner des leçons aux autres
pays». Le ministre turc des Affaires étrangères a également insisté
sur la situation des étrangers, considérés comme des «citoyens de
seconde zone» dans l'Hexagone, selon lui.
La Turquie dénonce l'«opportunisme politique»
Le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, a pris le
même chemin que son collègue et raillé le Président français qui joue,
selon lui, «les historiens» et l'a invité à «se creuser la tête pour
sortir son pays du gouffre économique dans lequel il se trouve». Bagis
a également dénoncé l'«opportunisme politique» dont ferait preuve
Nicolas Sarkozy à l'approche de l'élection présidentielle, la diaspora
arménienne représentant un demi-million de citoyens en France.
«Sarkozy adopte ce type d'accroche après avoir été effrayé par les
derniers sondages politiques en France», a déclaré le ministre.
Claude Guéant, présent vendredi à Ankara pour la signature d'un accord
de coopération sécuritaire, a rappelé que le président «n'a pas évoqué
de délai» pour la reconnaissance du génocide. Lorsque des journalistes
l'ont interrogé sur la réaction de la France si la Turquie lui
demandait de reconnaître le «génocide des Algériens», le ministre
français de l'Intérieur a évoqué les «propos extrêmement forts» de
Nicolas Sarkozy à propos d'un «douloureux passé entre la France et
l'Algérie», affirmant que la page était tournée.
Avant son élection, Nicolas Sarkozy s'était engagé à faire adopter une
loi pénalisant le négationnisme d'Etat à l'égard du génocide arménien,
reconnu légalement par la France depuis janvier 2001. Votée par
l'Assemblée nationale en 2006, la loi est depuis bloquée par le Sénat.
http://www.lefigaro.fr/international/2011/10/07/01003-20111007ARTFIG00575-genocide-armenien-reponse-cinglante-d-ankara-a-paris.php