Le Parisien, France
Oct 7 2011
Génocide arménien : réponse cinglante de la Turquie à Sarkozy
Le ministre turc aux Affaires européennes n'y va pas par quatre
chemins. Réagissant à des déclarations du président français Sarkozy,
Egemen Bagis a estimé vendredi que Nicoals Sarkzy ferait mieux de
s'occuper des problèmes des Français plutôt que de la question du
génocide arménien. «Il serait mieux, pour la sérénité en France, en
Europe et dans le monde que M. Sarkozy abandonne le rôle de
l'historien et se creuse un peu la tête pour sortir son pays du
gouffre économique dans lequel il se trouve et produise des projets
pour l'avenir de l'Union européenne», a déclaré le ministre turc lors
d'une visite à Sarajevo.
«Notre mission, en tant qu'hommes politiques, n'est pas de définir le
passé ou les événements du passé. C'est de définir l'avenir», a
insisté le ministre, avant d'accuser le président français
d'«exploitation à l'approche de l'élection» présidentielle française,
de la thématique arménienne. «Sarkozy a probablement adopté ce type
d'approche après avoir été effrayé par les derniers sondages
politiques en France», a-t-il commenté.
«Opportunisme politique»
Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a lui aussi dénoncé
«l'opportunisme politique» de «propos qui s'inscrivent totalement dans
le contexte électoral en France». «Ceux qui disent à la Turquie de se
réconcilier avec son passé doivent d'abord se regarder dans un
miroir», a-t-il asséné, faisant référence au passé colonial de la
France.
En visite à Erevan jeudi et vendredi, Nicolas Sarkozy avait appelé
Ankara à une «reconnaissance du génocide» dans un délai «assez bref»,
avant la fin de son mandat en mai 2012, en évoquant les massacres
ottomans perpétrés en 1915 et 1916 en Turquie, qui ont fait plusieurs
centaines de milliers de morts.
La Turquie reconnaît que 300 000 à 500 000 personnes ont péri lors de
cette période, mais, selon elle, elles n'ont pas été victimes d'une
campagne d'extermination mais du chaos des dernières années de
l'Empire ottoman. Pour les Arméniens, il s'agit d'un «génocide» qui a
fait plus d'un million et demi de morts.
La loi réprimant la négation du génocide enterrée au Sénat
Présent à Ankara vendredi pour la signature d'un accord de coopération
sécuritaire, Claude Guéant a tenté de désamorcer la polémique,
appelant les journalistes à ne pas surinterpréter les propos de son
président. Le ministre français de l'Intérieur a notamment précisé que
Nicolas Sarkozy «n'a pas évoqué de délai» pour qu'Ankara reconnaisse
le «génocide» arménien. Interrogé sur la réaction de la France si la
Turquie décidait de reconnaître «le génocide des Algériens», Claude
Guéant a répondu : «Le président de la République française est allé
en Algérie, il a eu des propos extrêmement forts sur ce moment
douloureux de notre passé entre l'Algérie et la France. Il a tourné la
page».
Avant son élection en 2007, le candidat Sarkozy avait promis aux
représentants de la forte communauté arménienne de France, estimée à
un demi-million de personnes, de soutenir le vote d'un texte de loi
spécifique réprimant la négation du génocide de 1915. Ce texte a été
enterré en mai faute d'une majorité au Sénat (chambre haute) et
surtout du soutien du gouvernement, suscitant l'amertume des Arméniens
de France et de leurs partisans.
http://www.leparisien.fr/international/genocide-armenien-reponse-cinglante-de-la-turquie-a-sarkozy-07-10-2011-1642818.php
From: Baghdasarian
Oct 7 2011
Génocide arménien : réponse cinglante de la Turquie à Sarkozy
Le ministre turc aux Affaires européennes n'y va pas par quatre
chemins. Réagissant à des déclarations du président français Sarkozy,
Egemen Bagis a estimé vendredi que Nicoals Sarkzy ferait mieux de
s'occuper des problèmes des Français plutôt que de la question du
génocide arménien. «Il serait mieux, pour la sérénité en France, en
Europe et dans le monde que M. Sarkozy abandonne le rôle de
l'historien et se creuse un peu la tête pour sortir son pays du
gouffre économique dans lequel il se trouve et produise des projets
pour l'avenir de l'Union européenne», a déclaré le ministre turc lors
d'une visite à Sarajevo.
«Notre mission, en tant qu'hommes politiques, n'est pas de définir le
passé ou les événements du passé. C'est de définir l'avenir», a
insisté le ministre, avant d'accuser le président français
d'«exploitation à l'approche de l'élection» présidentielle française,
de la thématique arménienne. «Sarkozy a probablement adopté ce type
d'approche après avoir été effrayé par les derniers sondages
politiques en France», a-t-il commenté.
«Opportunisme politique»
Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a lui aussi dénoncé
«l'opportunisme politique» de «propos qui s'inscrivent totalement dans
le contexte électoral en France». «Ceux qui disent à la Turquie de se
réconcilier avec son passé doivent d'abord se regarder dans un
miroir», a-t-il asséné, faisant référence au passé colonial de la
France.
En visite à Erevan jeudi et vendredi, Nicolas Sarkozy avait appelé
Ankara à une «reconnaissance du génocide» dans un délai «assez bref»,
avant la fin de son mandat en mai 2012, en évoquant les massacres
ottomans perpétrés en 1915 et 1916 en Turquie, qui ont fait plusieurs
centaines de milliers de morts.
La Turquie reconnaît que 300 000 à 500 000 personnes ont péri lors de
cette période, mais, selon elle, elles n'ont pas été victimes d'une
campagne d'extermination mais du chaos des dernières années de
l'Empire ottoman. Pour les Arméniens, il s'agit d'un «génocide» qui a
fait plus d'un million et demi de morts.
La loi réprimant la négation du génocide enterrée au Sénat
Présent à Ankara vendredi pour la signature d'un accord de coopération
sécuritaire, Claude Guéant a tenté de désamorcer la polémique,
appelant les journalistes à ne pas surinterpréter les propos de son
président. Le ministre français de l'Intérieur a notamment précisé que
Nicolas Sarkozy «n'a pas évoqué de délai» pour qu'Ankara reconnaisse
le «génocide» arménien. Interrogé sur la réaction de la France si la
Turquie décidait de reconnaître «le génocide des Algériens», Claude
Guéant a répondu : «Le président de la République française est allé
en Algérie, il a eu des propos extrêmement forts sur ce moment
douloureux de notre passé entre l'Algérie et la France. Il a tourné la
page».
Avant son élection en 2007, le candidat Sarkozy avait promis aux
représentants de la forte communauté arménienne de France, estimée à
un demi-million de personnes, de soutenir le vote d'un texte de loi
spécifique réprimant la négation du génocide de 1915. Ce texte a été
enterré en mai faute d'une majorité au Sénat (chambre haute) et
surtout du soutien du gouvernement, suscitant l'amertume des Arméniens
de France et de leurs partisans.
http://www.leparisien.fr/international/genocide-armenien-reponse-cinglante-de-la-turquie-a-sarkozy-07-10-2011-1642818.php
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