Paris Match, France
7 oct 2011
Arménie: Aznavour et Sarkozy partagent l'affiche
n petit expresso devant le Mont Ararat. Il est un peu plus de 10
heures à Erevan. Nicolas Sarkozy entame le second jour de sa visite
d'Etat en Arménie. Ce matin, il inaugure la Maison Charles Aznavour,
un centre culturel, planté sur une colline en face de
l'impressionnante montagne de plus de 5 000 mètres, située à 28 km de
là, au-delà de la frontière turque.
C'est le grand moment du déplacement. Pour pouvoir y assister, le
chanteur a passé une nuit blanche. La veille, il donnait son dernier
concert à l'Olympia. Sitôt le récital terminé, il a sauté dans un
avion. «Je porte des lunettes noires, dit-il, comme cela, on ne voit
pas que mes yeux tombent.» Malgré la fatigue, il reste alerte. Un
journaliste lui demande la réaction des Arméniens de France à cette
visite présidentielle. Il rectifie: «Les Français d'origine
arménienne, vous voulez dire. Je suis très attentif à cela.» Il ne
faut pas non plus compter sur lui pour le moindre faux pas.
On l'interroge sur la proposition de loi sanctionnant la négation du
génocide arménien, toujours bloquée au sénat, et que Nicolas Sarkozy
s'était engagé à faire voter. «Je ne suis pas venu ici pour parler de
cela. J'ai un statut d'ambassadeur [en Suisse, ndlr]. Je dirai donc
que j'ai un devoir de réserve» , répond-il. Et la présidentielle à
venir? «Personne ne saura pour qui je vote, comme d'habitude», assure
l'artiste, qui confie avoir comme règle de détruire les bulletins de
vote non utilisés chez lui afin d'éviter tout ennui.
«La Turquie doit regarder son histoire en face, comme
seuls les grands peuples sont capables de le faire»
Nicolas Sarkozy et Charles Aznavour visitent rapidement les lieux. Une
chorale de jeunes filles interprètent «For me, for me, formidable» .
Hélène Ségara qui fait partie de la délégation écrase une larme. Le
président s'arrête longtemps sur la terrasse pour admirer le mont
Ararat. «Je ne l'avais jamais vu. C'est un des lieux que je voulais
voir. Il est sur les timbres, les photos», raconte-t-il, entre deux
gorgées de café. Puis il disserte longuement sur la forme de la
montagne. Quelques minutes plus tard, le chanteur assiste aux discours
des chefs d'Etats français et arménien sur la place de France. Nicolas
Sarkozy évoque sans détour le génocide des Arméniens en Turquie, au
début du siècle: «La Turquie doit regarder son histoire en face,
plaide-t-il. Il n'y a que les grands peuples qui sont capables de
regarder leur histoire en face.» Il prend l'exemple de l'Allemagne et
de la France.
Concernant le conflit qui oppose l'Arménie à l'Azerbaidjan au
Haut-Karabagh , il lance: «l'Arménie a le droit de ne plus vivre en
état de guerre. L'Arménie a le droit de ne plus vivre enclavée. Cet
isolement imposé entrave son développement et l'avenir de sa jeunesse
de manière intolérable.» L'équipe élyséenne s'agite: les deux écrans
où figure la traduction en arménien du discours présidentiel sont
difficilement visibles par le public. Une statue de Rodin offerte par
la France est dévoilée. «C'est beau», dit Nicolas Sarkozy. Récemment,
il a vu «Camille Claudel», le film avec Isabelle Adjani.
http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/Armenie-Aznavour-et-Sarkozy-partagent-l-affiche-340635/
7 oct 2011
Arménie: Aznavour et Sarkozy partagent l'affiche
n petit expresso devant le Mont Ararat. Il est un peu plus de 10
heures à Erevan. Nicolas Sarkozy entame le second jour de sa visite
d'Etat en Arménie. Ce matin, il inaugure la Maison Charles Aznavour,
un centre culturel, planté sur une colline en face de
l'impressionnante montagne de plus de 5 000 mètres, située à 28 km de
là, au-delà de la frontière turque.
C'est le grand moment du déplacement. Pour pouvoir y assister, le
chanteur a passé une nuit blanche. La veille, il donnait son dernier
concert à l'Olympia. Sitôt le récital terminé, il a sauté dans un
avion. «Je porte des lunettes noires, dit-il, comme cela, on ne voit
pas que mes yeux tombent.» Malgré la fatigue, il reste alerte. Un
journaliste lui demande la réaction des Arméniens de France à cette
visite présidentielle. Il rectifie: «Les Français d'origine
arménienne, vous voulez dire. Je suis très attentif à cela.» Il ne
faut pas non plus compter sur lui pour le moindre faux pas.
On l'interroge sur la proposition de loi sanctionnant la négation du
génocide arménien, toujours bloquée au sénat, et que Nicolas Sarkozy
s'était engagé à faire voter. «Je ne suis pas venu ici pour parler de
cela. J'ai un statut d'ambassadeur [en Suisse, ndlr]. Je dirai donc
que j'ai un devoir de réserve» , répond-il. Et la présidentielle à
venir? «Personne ne saura pour qui je vote, comme d'habitude», assure
l'artiste, qui confie avoir comme règle de détruire les bulletins de
vote non utilisés chez lui afin d'éviter tout ennui.
«La Turquie doit regarder son histoire en face, comme
seuls les grands peuples sont capables de le faire»
Nicolas Sarkozy et Charles Aznavour visitent rapidement les lieux. Une
chorale de jeunes filles interprètent «For me, for me, formidable» .
Hélène Ségara qui fait partie de la délégation écrase une larme. Le
président s'arrête longtemps sur la terrasse pour admirer le mont
Ararat. «Je ne l'avais jamais vu. C'est un des lieux que je voulais
voir. Il est sur les timbres, les photos», raconte-t-il, entre deux
gorgées de café. Puis il disserte longuement sur la forme de la
montagne. Quelques minutes plus tard, le chanteur assiste aux discours
des chefs d'Etats français et arménien sur la place de France. Nicolas
Sarkozy évoque sans détour le génocide des Arméniens en Turquie, au
début du siècle: «La Turquie doit regarder son histoire en face,
plaide-t-il. Il n'y a que les grands peuples qui sont capables de
regarder leur histoire en face.» Il prend l'exemple de l'Allemagne et
de la France.
Concernant le conflit qui oppose l'Arménie à l'Azerbaidjan au
Haut-Karabagh , il lance: «l'Arménie a le droit de ne plus vivre en
état de guerre. L'Arménie a le droit de ne plus vivre enclavée. Cet
isolement imposé entrave son développement et l'avenir de sa jeunesse
de manière intolérable.» L'équipe élyséenne s'agite: les deux écrans
où figure la traduction en arménien du discours présidentiel sont
difficilement visibles par le public. Une statue de Rodin offerte par
la France est dévoilée. «C'est beau», dit Nicolas Sarkozy. Récemment,
il a vu «Camille Claudel», le film avec Isabelle Adjani.
http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/Armenie-Aznavour-et-Sarkozy-partagent-l-affiche-340635/