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« Ma famille m'interdit l'accès à l'ordinateur »

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    La Croix, France
    21 oct 2011


    « Ma famille m'interdit l'accès à l'ordinateur »


    Sophie Audouin-Mamikonian, auteur de la saga à succès « Tara Duncan »,
    passe ses dimanches loin de tout clavier. Elle en profite pour nourrir
    son monde imaginaire, peuplé d'anges et de dragons, dans des musées


    « Tous les jours de la semaine, j'apporte à mon mari son petit
    déjeuner au lit. Mais le dimanche, c'est son tour. La journée commence
    donc très bien ! Nous vivons à Paris dans le 16e arrondissement, avec
    nos deux filles étudiantes, gées de 24 et 21 ans. Elles sont grandes
    mais je continue à dédier mes livres à mes « poussines » .

    Comme ils savent tous les trois que je suis une workaholic - je
    travaille près de quinze heures par jour - ils m'empêchent d'approcher
    un ordinateur le dimanche, et je dois dire que cette interdiction me
    convient !

    Le plus souvent, pour éviter la tentation, nous partons nous promener
    dans la forêt de Fontainebleau, visiter un musée à Paris ou ailleurs,
    ou bien acheter des livres et des DVD au Virgin, ouvert le dimanche.

    L'idée est de sortir de l'appartement, sinon je suis tentée d'écrire
    ou de répondre aux mails des « taraddicts », les fans de la saga Tara
    Duncan . C'est une immense communauté à qui je fais découvrir sur un
    blog des passages inédits de mes livres, des extraits du dessin animé...

    Je rêve que la série soit adaptée au cinéma
    Le tome 9, Tara Duncan contre la reine noire , est sorti le 22
    septembre. La série, qui sera une « dodécalogie » (12 tomes), est
    traduite dans 13 langues et s'est vendue à plus de 7 millions
    d'exemplaires. Je reçois des mails du monde entier. Leurs auteurs ne
    sont pas seulement des enfants ou des adolescents. Environ un tiers
    d'adultes suivent aussi ses aventures.

    C'est vrai que la littérature jeunesse a évolué depuis une quinzaine
    d'années. Tout comme les romans policiers, longtemps perçus comme un
    sous-genre, elle est de mieux en mieux considérée et cela me fait très
    plaisir !

    En mars, je partirai à New York pour assister à la sortie du premier
    Tara aux États-Unis. Il est très rare qu'un éditeur américain achète
    des livres de fantasy français, j'ai donc beaucoup de chance et
    j'espère bien que cette traduction ouvrira à Tara Duncan les portes
    des studios de Hollywood.

    Je rêve qu'elle soit adaptée au cinéma depuis que j'ai été publiée en
    2003, dix-sept ans après avoir écrit le premier tome... Quand j'ai
    proposé le manuscrit sur la petite « sortcelière » aux éditeurs avant
    la parution de Harry Potter , ils m'ont répondu que la magie n'était
    pas un thème porteur, que les adolescents n'aimaient pas les gros
    livres...

    Il a fallu le succès de Harry Potter pour qu'ils se rendent compte
    qu'ils avaient tout faux. Depuis, j'ai pris l'habitude de ne pas trop
    écouter leurs conseils. Les éditeurs sont souvent pris dans une
    dichotomie entre l'idée que le livre est un objet sacré et le fait
    qu'ils doivent le vendre. Selon moi, si on a une bonne histoire, il
    n'y a pas de règle.

    Je vis ma foi très paisiblement
    Dans ma famille on trouve des gens de lettres, parmi lesquels Pierre
    Gilles Veber, auteur du roman Fanfan la Tulipe et dont je suis
    l'arrière-petite-fille, et Tristan Bernard qui est un de mes
    arrière-grands-oncles.

    J'ai une imagination débordante et ris souvent toute seule en écrivant
    Tara Duncan . En revanche, je me suis moins amusée en rédigeant mon
    nouveau livre, La Couleur de l'me des anges, qui sortira chez Robert
    Laffont en janvier prochain.

    J'ai eu du mal à l'écrire après la disparition de mon directeur de
    collection, Laurent Bonelli, qui m'avait encouragée à continuer après
    en avoir lu les premiers extraits. Cette perte m'a paralysée.

    L'idée de ce livre m'est venue lors d'une exposition à Bruges
    consacrée à Jan Van Eyck. Il y avait là un tableau de Jean Fouquet qui
    représentait Agnès Sorel, en Madone à l'Enfant, et derrière elle, des
    angles bleus et rouge vif. Ce tableau m'a beaucoup touchée.

    Je crois en Dieu, je suis baptisée catholique, ce qui ne plaît pas
    trop au catholicos car les Mamikonian sont des piliers de l'Église
    d'Arménie. Princesse héritière du royaume d'Arménie, j'ai un ancêtre,
    Vardan Mamikonian, qui a même été sanctifié : saint Vardan (mort en
    451) était un chef militaire qui s'est battu contre les Perses. Je vis
    ma foi très paisiblement mais ne vais pas à l'église le dimanche. »


    Recueilli par MARIE AUFFRET-PERICONE

    http://www.la-croix.com/Culture-Loisirs/Culture/Livres/Ma-famille-m-interdit-l-acces-a-l-ordinateur-_NP_-2011-10-21-726030/(CRX_ARTICLE_ACCESS)/ACCESS_CONTENT



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