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    IRAN
    Iran : la catastrophe écologique menaçant le lac d'Oroumieh fait des remous


    Le sauvetage du lac d'Oroumieh, menacé de disparition dans le
    nord-ouest de l'Iran, a pris une dimension politique après la
    répression cette semaine d'une manifestation d'habitants de la région
    qui dénonçaient l'inaction de Téhéran face à une catastrophe
    écologique majeure.

    Le lac d'Oroumieh, l'un des plus grands lacs salés du monde, a perdu
    la moitié de sa surface au cours des 20 dernières années du fait de la
    multiplication des barrages sur les rivières l'alimentant.

    Ce lac classé réserve mondiale de biosphère par l'UNESCO depuis 1976
    pour sa faune et sa flore exceptionnelles, pourrait disparaître à
    brève échéance si rien n'est fait pour le sauver, selon des
    responsables locaux.


    Le refus du Parlement d'examiner un projet de sauvetage présenté à la
    mi-août par les députés de la région a mis le feu au poudre,
    provoquant le 27 août une manifestation de la population d'Oroumieh
    sévèrement réprimée par les forces de l'ordre, selon plusieurs sites
    d'information iraniens.

    Cette répression, qui a fait des blessés et entraîné de nombreuses
    arrestations, selon ces sources, a été critiquée par le député
    d'Oroumieh, Javad Jahangirzadeh.


    Tout en reconnaissant que la manifestation était illégale, il a
    souligné que les autorités feraient mieux de trouver une solution (au
    problème) plutôt que de répondre aux protestations par la force, lors
    d'une réunion d'experts vendredi, organisée par le site conservateur
    Khabaronline.

    99% de la population est inquiète, et les manifestations ont montré
    son unité pour sauver le lac, a-t-il souligné en souhaitant que cette
    question environnementale et sociale ne devienne pas un problème de
    sécurité pour le régime.

    La population réclame à juste titre des mesures, et les autorités
    devraient répondre à ses demandes, a estimé de son côté l'imam de la
    prière d'Oroumieh, l'hodjatoleslam Gholamreza Hassani, cité samedi par
    le quotidien Tehran Times.


    Les citoyens ont le droit de faire valoir leurs revendications
    sociales et environnementales, a déclaré en écho un autre
    parlementaire d'Oroumieh, Nader Qazipour, au même journal.

    Ni les autorités ni les médias officiels n'ont évoqué jusqu'à présent l'affaire.

    Mais plusieurs sites d'opposition ont affirmé que les autorités
    s'inquiétaient de slogans régionalistes réclamant davantage
    d'autonomie qui auraient accompagné la manifestation du 27 août et
    d'autres de moindre ampleur l'ayant précédée.

    Cette région est habitée par une population majoritairement azérie
    turcophone - la principale minorité d'Iran, représentant plus de 20% de
    la population.

    Sur le plan écologique, les responsables locaux ont souligné que le
    lac d'Oroumieh risquait des disparaître complètement d'ici deux à
    quatre ans si des mesures d'urgence n'étaient pas prises, avec des
    conséquences apocalyptiques.

    La disparition du lac laisserait 10 milliards de tonnes de sel ouverts
    à tous les vents, et pourrait entraîner le déplacement de 14 millions
    de personnes, a averti M. Jahangirzadeh. Les poussières de sel
    risquent de menacer l'écosystème de toutes les régions voisines.

    Les tempêtes de sel pourraient rendre la vie difficile à de nombreuses
    provinces voisines, jusqu'à Téhéran, ainsi qu'à des pays voisins comme
    l'Irak et la Turquie, a affirmé de son côté l'hodjatoleslam Hassani.

    Jusqu'à présent, le gouvernement n'a pris aucune mesure pour résoudre
    ce problème, a accusé M. Jahangirzadeh sur Khabaronline pour expliquer
    la radicalisation de la population qu'il a appelée à poursuivre sa
    lutte. Les protestations ne doivent pas cesser tant qu'elles n'auront
    pas atteint leur objectif.

    Le projet rejeté par le Parlement prévoyait d'alimenter le lac avec de
    l'eau provenant du fleuve Araxe, frontalier avec l'Arménie et
    l'Azerbaidjan à quelque 70 km plus au nord.

    AFP

    dimanche 4 septembre 2011,
    Sté[email protected]

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