AZERBAïDJAN : RéPRESSION SANS LIMITES AU NAKHITCHEVAN
Source/Lien : Reporters Sans Frontières
Publié le : 09-09-2011
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
propose ce Communiqué de Presse publié sur le site des Reporters
Sans Frontières le 6 septembre 2011.
Reporters Sans Frontières
Azerbaïdjan
Publié le mardi 6 septembre 2011.
"Alors qu'intimidations et menaces de mort pleuvent contre les
journalistes, les autorités provinciales du Nakhitchevan font preuve
d'une inventivité exceptionnelle pour élargir leur palette, déja
très complète, de moyens de répressions. Expulser un journaliste
de son propre pays, et qui plus est vers un Etat criminalisant sa
profession : leur dernière trouvaille témoigne autant de leur mépris
absolu de toute apparence légale, que de leur sentiment d'impunité
totale", a déclaré Reporters sans frontières. "Jusqu'où faudra-t-il
aller pour que les autorités centrales de Bakou et la communauté
internationale se décident a stopper cette escalade ?"
Le 31 aoÃ"t 2011, le correspondant de Radio Free Europe/ Radio Liberty
(RFE/RL), Yafez Hasanov (ЯÑ~Dез XаÑ~Aанов), a été enlevé par
trois hommes non-identifiés qui l'ont conduit jusqu'a la frontière
iranienne et l'ont sommé de regagner Bakou via l'Iran. Non sans lui
avoir assuré qu'"il lui en coÃ"terait" s'il s'avisait de remettre
les pieds au Nakhitchevan avant un mois. Bien qu'habillés en civil,
les trois hommes circulaient dans un type de véhicule habituellement
utilisé par les agents de sécurité gouvernementaux. Le reporter
était venu dans la région de Julfa pour enquêter sur la mort en
détention de Turac Zeynalov, un sujet témoignant de la cruauté du
régime et que les autorités locales essaient par tous les moyens
de censurer. Ses ravisseurs ont d'ailleurs intimé l'ordre a Yafez
Hasanov de ne pas s'en mêler. Ils lui ont retiré son passeport et
ne lui ont rendu qu'a la frontière, portant un tampon de sortie du
territoire. Une fois en Iran, le journaliste a réussi a prendre
un taxi pour regagner Bakou le lendemain. Courant ainsi un risque
certain, dans la mesure où RFE/RL est une "organisation illégale"
dans ce pays.
Convoquée au ministère de la Sécurité nationale (MNS) pour
avoir tenté d'interviewer les membres de la famille Zeynalov, la
correspondante de l'agence indépendante Turan, Malahat Nasibova
(Ð~\аÐ"аÑ...аÑ~B Ð~]аÑ~Aибовa), fait depuis lors l'objet
d'intenses pressions. Elle et son mari ont recu de nombreuses menaces
de mort par téléphone ou par SMS ces derniers jours. Traitée
d'"ennemie du peuple" par un officier du MNS, la journaliste a en
outre été prise a partie par la mère de ce dernier pour avoir
relaté l'incident : "Qui es-tu pour citer le nom de mon fils sur
Internet ? Tu vas voir ce que je vais te faire. Tu ne peux rien contre
nous. Le MNS nous soutient", a-t-elle menacé le 5 septembre, devant
le domicile de la journaliste.
Lors d'une conférence de presse tenue le 2 septembre 2011,
Malahat Nasibova a souligné que la république autonome était un
"laboratoire de la répression" en Azerbaïdjan. "Les méthodes
répressives 'testées' au Nakhitchevan ont ensuite été appliquées
a grande échelle dans l'ensemble de l'Azerbaïdjan. (...) C'est au
Nakhitchevan que des manifestants ont pour la première fois été
confinés en hôpital psychiatrique ; c'est la que des journalistes ont
été enlevés pour la première fois". Ce commentaire éclaire d'un
jour nouveau le silence assourdissant de Bakou quant aux exactions
perpétrées dans sa lointaine province. Et il rend d'autant plus
urgente une réaction internationale, avant que le pire ne se banalise
dans l'ensemble du pays.
Reporters sans frontières se joint a Malahat Nasibova et aux autres
journalistes et défenseurs des droits de l'homme du Nakhitchevan,
pour demander aux médias nationaux et aux ambassadeurs étrangers
de se rendre sur place pour rendre compte de la situation et exposer
au grand jour ces pratiques inacceptables.
(Photo : Contact.az)
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Source/Lien : Reporters Sans Frontières
Publié le : 09-09-2011
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propose ce Communiqué de Presse publié sur le site des Reporters
Sans Frontières le 6 septembre 2011.
Reporters Sans Frontières
Azerbaïdjan
Publié le mardi 6 septembre 2011.
"Alors qu'intimidations et menaces de mort pleuvent contre les
journalistes, les autorités provinciales du Nakhitchevan font preuve
d'une inventivité exceptionnelle pour élargir leur palette, déja
très complète, de moyens de répressions. Expulser un journaliste
de son propre pays, et qui plus est vers un Etat criminalisant sa
profession : leur dernière trouvaille témoigne autant de leur mépris
absolu de toute apparence légale, que de leur sentiment d'impunité
totale", a déclaré Reporters sans frontières. "Jusqu'où faudra-t-il
aller pour que les autorités centrales de Bakou et la communauté
internationale se décident a stopper cette escalade ?"
Le 31 aoÃ"t 2011, le correspondant de Radio Free Europe/ Radio Liberty
(RFE/RL), Yafez Hasanov (ЯÑ~Dез XаÑ~Aанов), a été enlevé par
trois hommes non-identifiés qui l'ont conduit jusqu'a la frontière
iranienne et l'ont sommé de regagner Bakou via l'Iran. Non sans lui
avoir assuré qu'"il lui en coÃ"terait" s'il s'avisait de remettre
les pieds au Nakhitchevan avant un mois. Bien qu'habillés en civil,
les trois hommes circulaient dans un type de véhicule habituellement
utilisé par les agents de sécurité gouvernementaux. Le reporter
était venu dans la région de Julfa pour enquêter sur la mort en
détention de Turac Zeynalov, un sujet témoignant de la cruauté du
régime et que les autorités locales essaient par tous les moyens
de censurer. Ses ravisseurs ont d'ailleurs intimé l'ordre a Yafez
Hasanov de ne pas s'en mêler. Ils lui ont retiré son passeport et
ne lui ont rendu qu'a la frontière, portant un tampon de sortie du
territoire. Une fois en Iran, le journaliste a réussi a prendre
un taxi pour regagner Bakou le lendemain. Courant ainsi un risque
certain, dans la mesure où RFE/RL est une "organisation illégale"
dans ce pays.
Convoquée au ministère de la Sécurité nationale (MNS) pour
avoir tenté d'interviewer les membres de la famille Zeynalov, la
correspondante de l'agence indépendante Turan, Malahat Nasibova
(Ð~\аÐ"аÑ...аÑ~B Ð~]аÑ~Aибовa), fait depuis lors l'objet
d'intenses pressions. Elle et son mari ont recu de nombreuses menaces
de mort par téléphone ou par SMS ces derniers jours. Traitée
d'"ennemie du peuple" par un officier du MNS, la journaliste a en
outre été prise a partie par la mère de ce dernier pour avoir
relaté l'incident : "Qui es-tu pour citer le nom de mon fils sur
Internet ? Tu vas voir ce que je vais te faire. Tu ne peux rien contre
nous. Le MNS nous soutient", a-t-elle menacé le 5 septembre, devant
le domicile de la journaliste.
Lors d'une conférence de presse tenue le 2 septembre 2011,
Malahat Nasibova a souligné que la république autonome était un
"laboratoire de la répression" en Azerbaïdjan. "Les méthodes
répressives 'testées' au Nakhitchevan ont ensuite été appliquées
a grande échelle dans l'ensemble de l'Azerbaïdjan. (...) C'est au
Nakhitchevan que des manifestants ont pour la première fois été
confinés en hôpital psychiatrique ; c'est la que des journalistes ont
été enlevés pour la première fois". Ce commentaire éclaire d'un
jour nouveau le silence assourdissant de Bakou quant aux exactions
perpétrées dans sa lointaine province. Et il rend d'autant plus
urgente une réaction internationale, avant que le pire ne se banalise
dans l'ensemble du pays.
Reporters sans frontières se joint a Malahat Nasibova et aux autres
journalistes et défenseurs des droits de l'homme du Nakhitchevan,
pour demander aux médias nationaux et aux ambassadeurs étrangers
de se rendre sur place pour rendre compte de la situation et exposer
au grand jour ces pratiques inacceptables.
(Photo : Contact.az)
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