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Black-out sur la mort d'un détenu dans une province azerbaïdjanaise

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  • Black-out sur la mort d'un détenu dans une province azerbaïdjanaise

    AZERBAIDJAN
    Black-out sur la mort d'un détenu dans une province azerbaïdjanaise :
    « Le Nakhitchevan est une zone de non-droit »


    « Après avoir éliminé la quasi-totalité des sources d'information, les
    services de sécurité du Nakhitchevan se livrent en toute impunité à
    des exactions intolérables, a déclaré Reporters sans frontières. Les
    quelques journalistes indépendants subsistant sur place se trouvent
    sous forte pression. La mort en détention d'un citoyen arrêté la
    veille et la disparition de quatre autres personnes, constituent un
    test pour les autorités centrales azerbaïdjanaises, signataire de la
    Déclaration universelle des droits de l'homme et parties au Conseil de
    l'Europe et à l'OSCE. Si Bakou veut montrer qu'il est souverain sur
    cette partie du pays et respectueux de ses engagements internationaux,
    il doit immédiatement permettre à la presse de travailler et remettre
    au pas des autorités provinciales qui s'enfoncent dans une dérive
    autoritaire toujours plus violente ».

    Journalistes pris à partie, convocations par les services de sécurité,
    mur du silence... Les autorités du Nakhitchevan tentent de mettre en
    place un blocus de l'information concernant le décès en détention d'un
    habitant du village d'Arazin (district de Julfa), Turac Zeynalov.

    Alors qu'ils interviewaient les membres de la famille Zeynalov, des
    journalistes ont été pris à partie par des officiers du MNS (Ministère
    de la sécurité nationale), qui ont tenté de saisir leurs caméras et
    microphones. La correspondante de l'agence de presse indépendante
    Turan, Malahat Nasibova, s'est fait insulter par un agent qui l'a
    accusé de collaborer avec les « ennemis de la nation ». La journaliste
    a ensuite été convoquée au MNS, mais elle a refusé de s'y rendre.
    Reporters sans frontières se déclare inquiète quant à sa sécurité.

    Le 24 août 2011, Turac Zeynalov a été convoqué par le MNS. Sans
    nouvelles de lui, ses proches se sont rendus le lendemain dans les
    locaux du ministère où ils n'ont trouvé que son corps, portant des
    traces de tortures d'une grande violence, notamment au visage. Les
    officiers auraient reconnu l'avoir « giflé une ou deux fois, pour lui
    apprendre », mais dans son communiqué officiel, le MNS affirme que
    Turac Zeynalov est décédé « des suites d'un cancer ». La famille n'a
    pour l'heure reçu aucun document médical attestant des causes de son
    décès, et toutes ses demandes d'explication se sont heurtées au
    silence des autorités.

    D'après le MNS, Turac Zeynalov se serait rendu coupable d'espionnage
    au profit de l'Iran, un crime de « haute trahison ». Aucune preuve n'a
    été produite et les autorités locales se refusent à tout autre
    commentaire, mettant même en garde contre les « rumeurs ». De son
    côté, le ministère de l'Intérieur azerbaïdjanais à Bakou a répondu aux
    journalistes que « Bakou ne pouvait interférer dans les affaires du
    Nakhitchevan ». D'après l'agence Turan, on serait sans nouvelles de
    quatre autres jeunes hommes récemment convoqués au MNS.

    Le regain de tension entre l'Azerbaïdjan et son voisin iranien n'est
    que le dernier prétexte en date pour justifier la répression dans la
    république autonome du Nakhitchevan, où la pression sur les
    journalistes s'est récemment accrue. Tortures, envoi en hôpital
    psychiatrique et détention arbitraire sont choses fréquentes dans ce
    territoire azerbaïdjanais, séparé du reste du pays par l'Arménie.

    dimanche 11 septembre 2011,
    Sté[email protected]

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