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En Arménie, on faisait déjà du vin il y a 6 000 ans

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  • En Arménie, on faisait déjà du vin il y a 6 000 ans

    Le Figaro Économie, France
    Jeudi 1 Septembre 2011


    En Arménie, on faisait déjà du vin il y a 6 000 ans

    Miserey, Yves


    ARCHÉOLOGIE À quelle époque et dans quelle région les hommes ont-ils
    appris à fabriquer du vin ? L'énigme reste entière malgré plusieurs
    découvertes autour du bassin méditerranéen et dans le Caucase. Le fait
    de savoir maintenant distinguer les pépins fossiles de raisins
    sauvages et domestiques ouvre de nouvelles pistes de recherche. Car
    nos ancêtres ont pu faire du vin avec de la vigne sauvage avant
    d'apprendre à la cultiver.Dans ce contexte, la découverte qui a eu
    lieu en 2007 dans une grotte située dans l'est de l'Arménie reste
    malgré tout un événement majeur. Des archéologues américains et
    arméniens y ont exhumé un vrai trésor : les restes d'un ancien
    pressoir, une cuve, des fragments de poteries, des pépins, de la pulpe
    et même des pédicelles. Tous ces vestiges en bon état de conservation
    dormaient dans une couche de terre vieille de 4000 ans av. J.-C.
    (Journal of Archaeological Science, mai 2011).« Ils ont eu beaucoup de
    chance de trouver autant de choses dans un seul lieu », admet Philippe
    Marinval, de l'université de Toulouse (CNRS). Le nombre de pièces leur
    permet en effet d'avoir la quasi-certitude d'être en présence d'un des
    premiers chais néolithiques. « Nous n'avons jamais dit que nous avons
    découvert le plus vieux vin du monde, souligne néanmoins Hans Barnard,
    de l'Université de Californie (États-Unis). En revanche, nous avons
    développé une méthode fiable pour identifier les traces très anciennes
    de vin et nous l'avons appliquée à plusieurs échantillons mis au jour
    en Syrie et en Arménie », insiste-t-il.À ce jour, en effet, aucune
    analyse biochimique ne permet de détecter des traces de vin avec
    certitude car l'éthanol (alcool) disparaît avec le temps. À défaut,
    les biochimistes se sont rabattus sur les traces d'acide tartrique, un
    composé que l'on trouve dans le raisin mais aussi dans d'autres fruits
    consommés jadis dans le bassin méditerranéen ou utilisés comme plantes
    médicinales.

    Un pigment rouge
    Le nouveau marqueur est un pigment rouge caractéristique du raisin :
    la malvidine qui a l'avantage de n'être présente que dans un petit
    nombre d'autres végétaux. Des traces ont été détectées sur la paroi de
    plusieurs tessons de céramique trouvés dans la grotte arménienne mais
    aussi à Tell Mozan, en Syrie. C'est un indice mais, pour Hans Barnard,
    il ne serait être suffisant. « Une preuve définitive ne peut être
    apportée que par la combinaison d'indices archéologiques, historiques
    et chimiques », explique-t-il au Figaro. L'idéal serait de trouver une
    nouvelle méthode de détection de l'éthanol (l'alcool) mais il est très
    soluble et n'a le plus souvent laissé aucun dépôt. De plus, l'alcool
    peut aussi être le produit d'une activité microbiologique naturelle.
    C'est donc peu vraisemblable de pouvoir un jour mettre au point un
    test irréfutable de la présence de vin ou de produits alimentaires
    dans un contexte archéologique. » Les révélations sur l'histoire
    ancienne du vin sont elles aussi à consommer avec modération.


    From: Baghdasarian
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