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Le Cable De L'ambassade Des Etats-Unis Sur Le Genocide Armenien Et L

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  • Le Cable De L'ambassade Des Etats-Unis Sur Le Genocide Armenien Et L

    LE CABLE DE L'AMBASSADE DES ETATS-UNIS SUR LE GENOCIDE ARMENIEN ET LES ARCHIVES OTTOMANES
    [email protected]

    armenews.com
    mercredi 14 septembre 2011

    USA

    Les guillemets qui sont employes au debut du telegramme sont peu
    a peu abandonnes au fil du rapport du diplomate. Il est vrai qu'il
    rappelle que selon les historiens turcs, quelques centaines de milliers
    d'Armeniens tout au plus sont morts tues par des bandits, la maladie,
    la faim, et les conditions climatiques...

    Dans le paragraphe 4, on retrouve le thème developpe recemment par
    Vahakn Dadrian sur la perception que les Turcs ont d'eux-memes,
    après leurs defaites du debut du 20ème siècle dans les Balkans :
    des victimes.

    On apprend que la moitie environ des documents d'archive n'etant pas
    encore "catalogues" sont inaccessibles aux chercheurs. Au huitième
    paragraphe, un chercheur turc voit dans les travaux de mise en
    catalogue une operation destinee a poursuivre la "purge" des archives.

    Le diplomate ecrit explicitement que le gouvernement turc organise
    la negation. Selon lui, ce sont les groupes nationalistes qui font
    pression sur le gouvernement.

    Le commentaire de fin est incomprehensible. Le consul americain renvoie
    dos a dos les Armeniens et les Turcs. On aurait attendu qu'au moins
    dans un document confidentiel, le diplomate eclaire son ministre
    en disant de quel côte est le droit, voire la verite. On aurait pu
    penser qu'il donne a son ministre des recommandations et des pistes
    pour determiner une politique. Au lieu de cela, c'est le consul qui
    demande a etre informe ; de quoi ? Des eventuelles protestations des
    chercheurs genes dans leur accès aux archives.

    Gilbert Beguian

    Câble de l'ambassade des Etats-Unis - 04ISTANBUL1074

    "GENOCIDE ARMENIEN " ET ARCHIVES OTTOMANES

    Identifiant : 04ISTANBUL1074

    Origine : Consulat d'Istanbul

    Creation : 12 juillet 2004 09:01:00

    Classification : CONFIDENTIEL

    Etiquette : PREL PGOV AM TU ISTANBUL

    Redacteur : ce câble n'a pas ete redige par Wikileaks

    Ce document est un extrait partiel du telegramme original, Le texte
    en son entier du telegramme originel n'est pas disponible.

    C O N F I D E N T I E L SECTION 01 DE 03 ISTANBUL 001074

    SIPDIS

    E.O. 12958 : DECL : 07/11/2014

    TAGS : PREL, PGOV, AM, TU, Istanbul

    SUBJECT : ARMENIAN "GENOCIDE" AND THE OTTOMAN ARCHIVES

    Classe confidentiel par : le Consul General David Arnett pour les
    raisons 1.5 (b&d)

    Ceci est un document conjoint du Consulat General d'Istanbul/Ambassade
    d'ANKARA

    1. (sbu) Resume : le defaut d'entente et de dialogue sur la question du
    soi-disant "genocide" reste un obstacle majeur au rapprochement turco-
    armenien. Une solution a long terme a cette question problematique
    ne peut etre construite qu'a travers un dialogue ouvert et un debat
    sain et objectif. Le libre accès a toutes les archives ottomanes,
    où se trouvent pour l'essentiel les preuves historiques relatives a
    cette periode, est un aspect critique pour que s'installe la confiance
    mutuelle necessaire a un tel debat. Bien que la Turquie ait fait
    de gros progrès vers l'ouverture des archives et de stigmatiser la
    question, des problèmes persistants et des doutes sur les archives
    continuent a saper les efforts pour remplir le fosse d'incomprehension
    entre les Armeniens et les Turcs sur cette question historique. Fin
    du resume.

    2. (u) L'obstacle le plus serieux a la reconciliation turco-armenienne
    reste une impossibilite d'entente, ne serait-ce que sur un dialogue
    sain sur la "question" armenienne ou sur ce qui est pour la plupart
    des Turcs le "suppose genocide". Les accusations, negations et
    contre-accusations sur cette question ont longtemps obscurci des
    debats prepares dans la sincerite. Les intellectuels de la diaspora
    ont reuni des quantites de temoignages oculaires et de declarations
    detaillant les tragiques evenements de 1915-16 qui des conditions qui
    d'après eux sont celles du genocide de 1,5 million d'Armeniens vivant
    dans l'empire ottoman. Les historiens turcs contestent, quant a eux
    disant que quelques centaines de milliers d'Armeniens, ont ete tues
    par des bandits, par la maladie et les très dures conditions de vie,
    quand, en reponse a la menace constituee par des insurges armeniens,
    (et au "massacre" de beaucoup de musulmans turcs), une grande partie
    de la population armenienne a ete deportee en Syrie et au Liban.

    Une Question d'Identite

    3. (sbu) Outre des milliers d'annees d'histoire ecrite, un riche
    heritage culturel et une Eglise vivante, pour les Armeniens du
    monde entier, les evenements de 1915-16 constituent une composante
    fondamentale de leur identite moderne. Bien que quelques Armeniens
    aient quelquefois cherche la vengeance dans la terreur et la violence,
    (c'est le cas du terrorisme de l'ASALA des annees 1970), l'objectif
    a ete fixe d'une campagne infatigable pour que ces evenements soient
    reconnus comme un genocide.

    4. (sbu) L'approche turque de la question armenienne est complexe.

    Depuis l'instauration de la Republique turque, Ataturk et ses
    heritiers de la classe dominante ont pense que pour entretenir l'
    "identite turque" - qu'Ataturk et son entourage ont developpe comme
    une construction artificielle, et dont ses heritiers politiques disent
    qu'elle est sous la menace d'ennemis a l'interieur et a l'exterieur -
    essentielle pour la protection et le developpement de la Republique.

    Les representants a la fois de l'etat turc et de chaque gouvernement
    jusqu'a ce jour, croient que la reconnaissance de tout mauvais
    traitement inflige aux Armeniens remettrait en question ses frontières
    et les propres revendications issues de la victimisation de la Turquie,
    et exposerait la Turquie a des demandes d'indemnisation. Des decennies
    de negation officielle et le refus d'envisager tout debat rationnel
    en Turquie sur cette question taboue ont prive la Turquie d'un
    environnement objectif propice aux affirmations de genocide.

    Les archives sont-elles ouvertes ?

    5. (sbu) Les deux parties se sont efforcees d'utiliser les Archives
    ottomanes pour soutenir leur version des evenements. Les Turcs ont
    publie des volumes de documents pour appuyer leur thèse, tandis que
    l'attitude du gouvernement turc faisant obstacle au libre accès des
    archives est vue par les chercheurs armeniens comme une volonte de
    dissimuler les preuves du genocide.

    Les chercheurs armeniens se sont plaints depuis longtemps de ne
    pas pouvoir obtenir l'autorisation de faire des recherches dans les
    archives ou de n'y en avoir eu accès que partiellement. D'autres faits
    de retard (et disent-ils, deliberes) pour obtenir une autorisation,
    ont souvent consomme la majeure partie de la duree prevue par les
    conditions d'attribution d'une subvention ou celle d'un conge sans
    solde.

    Kevork Bardakchian, chef du programme des Etudes Armeniennes a
    l'Universite du Michigan, par exemple, a rapporte aux responsables
    politiques que ses autres collègues et lui-meme avaient essuye un
    refus, tout simplement et sans explication lorsqu'il avait depose
    des demandes dans les annees 1970 et 1980. Un directeur des archives
    de l'epoque avait ouvertement parle de la necessite de "proteger"
    les documents d'un mauvais traitement par des etrangers hostiles.

    6. (sbu) Les specialistes turcs et etrangers sont d'accord pour dire
    que l'ancien premier ministre et president Turgut Ozal a fait qu'un
    pas reel soit franchi pour l'ouverture des archives a la fin des
    annees 1980 et au debut des annees 1990. Les archives ont ete mises
    sous l'autorite du premier ministre, les procedures pour obtenir des
    autorisations de recherche allegees, et les efforts pour cataloguer
    150 millions de documents ont ete acceleres. Tous ceux a qui nous
    avons parle concèdent que cela a ete le signal d'un changement profond
    qui se prolonge jusqu'a aujourd'hui. Selon l'administration turque
    des archives, les autorisations sont normalement accordees en une
    semaine, le personnel d'archivage est diligent, et les photocopies de
    documents desirees sont disponibles a un prix raisonnable. Lorsque
    des responsables politiques ont visite la salle de recherche des
    archives un peu plus tôt ce mois-ci, le personnel lui a montre une
    liste informatisee de plus de 300 chercheurs americains qui ont
    recu l'autorisation de faire ici des recherches au cours des annees
    recentes (plus d'une trentaine jusqu'a present, simplement pour cette
    annee). Les catalogues sont egalement disponibles sur le site Internet
    des Archives.

    7 (sbu) Quelques restrictions a l'accès restent en place. Les
    responsables turcs ne permettent pas l'accès a plus de 70 millions de
    documents non encore catalogues et soutiennent que beaucoup d'autres
    sont trop endommages pour etre employes par les chercheurs. En outre
    quelques critiques s'elèvent encore selon lesquelles le gouvernement
    turc cherche a bloquer les personnes qui cherchent dans le domaine de
    la question armenienne. Le Directeur des services d'Archives d'Etat du
    premier ministre Yusuf Farinay a indique aux responsables politiques
    que les chercheurs doivent se trouver legalement en Turquie a cet
    effet, ce qui implique un visa d'approbation du ministère des affaires
    etrangères. Quelques chercheurs voient encore leur autorisation
    retardee ou refusee purement et simplement (les chercheurs grecs ont
    ete eux-aussi victimes de telles discriminations dans le passe). Le
    Directeur d'Archive Sarinay a dit que bien que beaucoup de chercheurs
    americains soient venus aux archives, il faut noter qu'aucun n'est
    venu d'Armenie. Il a specule sur le fait qu'il n'y a pas de relations
    diplomatiques entre la Turquie et l'Armenie - et cela a cause d'une
    politique de reciprocite vis-a-vis de l'Armenie supposee ne pas ouvrit
    ses archives aux chercheurs turcs. L'eminent historien de l'epoque
    ottomane Halil Inalcik a critique le manque d'ouverture des archives
    dans un editorial de fevrier 2001 dans le journal Radikal sous le titre
    "Les Archives ottomanes doivent etre ouvertes au Monde". En depit de
    la critique, cependant, le leit motive aujourd'hui est "ouverture"
    et toute discussion tendant a la "protection" des archives vis-a-vis
    des etrangers est politiquement incorrecte. Bien que l'autorite du
    Directeur des Archives lui permette encore d'interdire l'accès,
    il aura du mal a expliquer les raisons d'une telle restriction a
    l'encontre de tout chercheur serieux.

    Les Archives ont-elles ete purgees ?

    8.(c) Plus importante peut-etre que les questions d'accession,
    cependant, est la question : les archives sont-elles complètes ? Selon
    le professeur Halil Berktay, il y a eu deux initiatives serieuses
    tendant a "purger" les archives de tout document incriminant la
    question armenienne. La première a eu lieu en 1918, on presume avant
    l'occupation d'Istanbul par les forces alliees. Berktay avec d'autres
    relèvent un temoignage devant les Tribunaux Militaires Turcs, indiquant
    que des documents importants ont ete "voles" des archives.

    Selon Berktay, une seconde purge a eu lieu en marge de l'initiative
    d'ouvrir les archives d'Ozal, par un groupe de diplomates et de
    generaux a la retraite menes par l'ex ambassadeur Muharrem Nuri Birgi
    (note : Nuri etait precedemment ambassadeur a Londres et a l'Otan et
    secretaire general du ministère des affaires etrangères). Berktay
    soutien qu'au temps où il passait les archives au peigne fin,
    Nuri Birgi rencontrait regulièrement un ami commun et a un moment,
    en reference aux Armeniens, il confessa tristement que "Nous les
    avons reellement massacres". Tony Greenwood, Directeur de l'Institut
    Americain de Recherche en Turquie, a dit a des responsables politiques,
    en aparte, que lorsqu'il travaillait aux archives a la meme epoque,
    il etait bien connu qu'un groupe d'officiers a la retraite avaient un
    accès privilegie et ont passe plusieurs mois a etudier les documents
    archives. Un autre chercheur turc qui avait travaille sur la question
    armenienne soutient que les travaux en cours pour repertorier les
    documents servent en realite a purger les archives.

    Faire face a l'Histoire

    9. (sbu) Les attitudes de la Turquie vis-a-vis du genocide ont evolue
    dans le temps. Meme si peu nombreux sont ceux qui ont le courage
    d'en parler publiquement, quelques intellectuels, universitaires,
    et d'autres remettent en question la version officielle des evenements.

    Les citoyens ordinaires de l'Anatolie Centrale et Orientale
    reconnaissent devant nous ce que leurs grands parents ont fait
    subir aux Armeniens. Plusieurs visiteurs intellectuels americains
    ont releve que le sujet n'est desormais plus tabou. Publiquement,
    les classes dirigeantes turques (le groupe de reflexion nationaliste
    ASAM, l'Association Historique d'Etat Turque, et jusqu'aux Archives
    y compris), persistent a recuser les affirmations de la diaspora
    et ripostent en accusant les Armeniens de s'etre engages dans des
    revoltes massives et generalisees au cours de la guerre et en ayant
    perpetre des massacres a grande echelle de musulmans turcs. Au cours
    des recentes annees, le ministère de l'education a demande a des
    lyceens de participer a un concours de redaction niant le Genocide
    (note : Berktay soutient que cette idee a son origine dans l'ASAM
    et impose au ministère par les contacts militaires de l'ASAM). Le
    gouvernement actuel, quant a lui, a ete notablement plus reserve
    que certains de ses predecesseurs, repetant consciencieusement la
    necessite de 'laisser la question a la discussion des historiens'.

    Commentaire

    10. (c) Bien que presque un siècle soit passe depuis les evenements de
    1915-1916, le fosse d'incomprehension entre les Armeniens et les Turcs
    sur cette question reste considerable. Tout en n'etant plus un sujet
    complètement ferme comme il l'a ete, la discussion en Turquie en reste
    encore limitee et dominee par la ligne nationaliste-classe dominante.

    Meme si le gouvernement actuel espère laisser cette question en
    arrière, il est peu probable qu'il sera capable de faire beaucoup
    plus que simplement encourager la creation de conditions propices a
    une saine discussion. Il est douteux qu'en l'etat actuel des choses,
    les archives ottomanes puissent apporter une interpretation definitive
    de la question armenienne, mais elles seront au centre et une clef
    pour des Turcs et Armeniens desireux d'entreprendre d'authentiques
    recherches et debats sur ce sujet.

    A cette fin, nous devons soutenir et encourager les chercheurs a
    maintenir le pression pour acceder au materiel d'archives et a se
    preparer a s'adresser au gouvernement turc pour exprimer des griefs
    sur les obstacles officiels. Nous demandons au Departement (d'Etat)
    de nous informer de telles demarches.

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