Announcement

Collapse
No announcement yet.

Le Haut-Karabakh Sera-T-Il Un Jour Un Etat?

Collapse
X
 
  • Filter
  • Time
  • Show
Clear All
new posts

  • Le Haut-Karabakh Sera-T-Il Un Jour Un Etat?

    LE HAUT-KARABAKH SERA-T-IL UN JOUR UN ETAT?
    Vahe Terminassian

    L'Express
    21 sept 2011
    France

    Vingt ans après l'independance de l'Armenie, l'eventualite oppose
    toujours ce pays et son voisin caucasien, l'Azerbaïdjan.

    "La communaute internationale doit reconnaître notre independance". Vu
    du Haut-Karabakh, l'exigence de Massis Mayelian n'a rien très
    originale. Somme toute, l'ancien ministre adjoint des Affaires
    etrangères de ce territoire frontalier de l'Armenie et de l'Azerbaïdjan
    devenu directeur d'un "think talk", ne fait que repeter ce que tout
    le monde dit ici. A savoir qu'"après avoir traverse une guerre,
    disposer de son propre gouvernement depuis 1991, et s'etre dotee
    d'une Constitution, la republique du Haut-Karabakh merite d'integrer
    la famille des Etats".

    Vingt ans après la disparition de l'URSS, l'eventualite oppose
    toujours l'Armenie et l'Azerbaïdjan, deux ex-Republiques sovietiques du
    Caucase. Alors que des entites comme le Kosovo, l'Abkhazie, l'Ossetie
    du sud ou meme le Sud Soudan, ont vu leurs independances reconnues
    par une ou plusieurs grandes puissances, le statu quo prevaut pour
    ce qui concerne le statut international du Karabakh, un territoire
    qui revendique 11 500 km² pour 140 000 habitants.

    Defile militaire contre defile militaire

    Regulièrement, Erevan et Bakou se livrent a une surenchère de
    declarations belliqueuses a son propos. Et il n'est pas rare que
    des incidents, parfois mortels surviennent dans la region ou a
    la frontière des deux pays, lances dans une veritable course aux
    armements. Mesure revelatrice de l'ambiance actuelle: le 21 septembre,
    le 20ème anniversaire de l'Armenie doit etre marque par un defile
    militaire cense "surpasser" celui organise en juin a Bakou dont
    l'objectif etait deja d'impressionner Erevan!

    A l'origine du problème: une decision de Staline, en personne. Celui
    qui n'est encore que Commissaire aux Nationalites intègre de force en
    1923, ce territoire a très forte majorite armenienne a l'Azerbaïdjan.

    En 1988, profitant du vent de liberte de la Perestroïka, les Armeniens
    de la region manifestent pour reclamer son rattachement a l'Armenie
    avant de declarer, trois ans plus tard a l'issue d'un referendum,
    leur independance. De pogroms en represailles, les affrontements
    degenèrent entre 1992 et 1994 en une veritable guerre. Bilan: 25
    000 morts et disparus, des centaines de milliers de refugies et des
    regions entières totalement devastees.

    Vainqueurs sur le terrain depuis le cessez-le-feu de mai 1994, les
    Armeniens du Karabakh, soutenus par l'Armenie, occupent plusieurs
    districts a l'exterieur de leur ancienne region administrative dans
    l'attente du resultat de negociations de paix conduites sous l'egide
    de l'OSCE avec la mediation de la France, des Etats-Unis et de la
    Russie. Celles-ci butent sur le refus de Bakou d'envisager a terme
    l'independance du territoire. Et semblent encore loin d'aboutir. La
    dernière rencontre entre les presidents armenien et azeri, qui s'est
    tenue le 24 juin dernier a Kazan (Russie) en presence de Medvedev et
    qui a suscite des interventions de Sarkozy et d'Obama, s'est terminee
    sur un echec au bout de trois heures a peine!

    Comme un vrai Etat...

    Durant toutes ces annees, le Karabakh a cependant continue a vivre
    comme un veritable Etat avec son president, son Parlement, ses
    elections (denoncees par Bakou) et meme ses touristes (3000 en 2011).

    Mais, absence d'aides internationales, destructions occasionnees par
    la Guerre et proximite de la ligne de front obligent, l'existence n'y
    a evidemment que les apparences de la normalite. Le prix de certaines
    denrees est plus eleve que dans l'Armenie voisine. L'armee est toujours
    le plus gros employeur du pays. Et la securite, le principal thème
    du debat public.

    "Bien sûr qu'il n'est pas facile d'etre citoyen d'un Etat non reconnu,
    plaide Achod Ghoulian, le president du Parlement. Mais, est-il normal
    que la communaute internationale prive des gens de leurs droits
    elementaires en matière de circulation, d'education et de sante sous
    pretexte qu'ils vivent dans une zone de conflit? D'autant que vingt
    ans sont passes. Qui peut imaginer que nous accepterons un jour de
    revenir sous la tutelle de l'Azerbaïdjan?"

    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/le-haut-karabakh-sera-t-il-un-jour-un-etat_1031069.html



    From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
Working...
X