NAKHITCHEVAN : IL N'Y A JAMAIS EU D'ARMENIENS ICI !
Collectif VAN
www.collectifvan.org
22-09-2011
Le chercheur ecossais Steven Sim a raconte ses experiences troublantes
au Nakhitchevan, un territoire armenien historique, desormais
occupe par l'Azerbaïdjan. " Vous voyez, les Armeniens mentent tout
le temps - ils mentent a tout le monde. " Les officiels azeris ont
aussi declare que : " Il n'y a jamais eu aucune eglise, nulle part,
au Nakhitchevan. Aucun Armenien n'a jamais vecu la - alors pourquoi y
aurait-il des eglises ? " Steven Sim qui s'est rendu au Nakhitchevan
en 2005 est l'un des derniers a avoir vu le cimetière de Djoulfa
avant sa destruction. Le Collectif VAN vous livre la traduction de
l'editorial du journaliste armeno-americain Harut Sassounian, paru
dans The California Courier le 22 septembre 2011.
Legende photo: Cimetière de Djougha avant et après la destruction
par les Azeris
Une visite au Nakhitchevan montre pourquoi les Armeniens ne pourront
plus jamais vivre sous la loi azerie
De : Harut Sassounian Editeur de : The California Courier Editorial
de Sassounian du 22 septembre 2011
L'historien ecossais Steven Sim a raconte ses experiences troublantes
au Nakhitchevan, un territoire armenien historique desormais occupe
par l'Azerbaïdjan. Etant donne que l'on a très peu parle dans les
medias internationaux du rapport revelateur de Sim paru en 2006,
j'aimerais presenter quelques-uns des points forts de son rapport.
Sim a indique qu'il etait entre par voie de terre au Nakhitchevan a
partir de la Turquie et qu'il s'etait rendu au village d'Abrakunis dans
la vallee de Yernjak. Il a demande où se trouvait la vieille eglise
a un garcon de 12 ans et ce dernier lui a montre un terrain vide.
Sim s'est ensuite rendu a Bananiyar, que les Armeniens connaissent sous
le nom d'Aparank, où, affirmait-il, " Jusque dans les 1970 au moins,
on pouvait voir les ruines d'une grande eglise medievale bâtie sur
un tertre au milieu du village. Aujourd'hui, une mosquee se dresse
sur l'emplacement de l'ancienne eglise. " À Norashen, il existait
deux eglises et un cimetière armeniens au nord-ouest du village. Il
n'a trouve aucune trace ni des deux eglises ni du cimetière.
Le troisième jour de son sejour au Nakhitchevan, alors qu'il se rendait
en train a Djoulfa, Sim a pu apercevoir les restes du cimetière de
Djougha. Il rapporte avoir vu " Un coteau jonche de blocs de pierre
disperses sur trois versants. Toutes les pierres tombales sans
exception avaient ete renversees. "
À Ordubad, Sim a ete emmene au commissariat où son sac a ete fouille
et il a ete interroge quant au but de sa visite. Puis, on l'a mis dans
le prochain bus pour Nakhitchevan (ville). De la, il est alle a Shurut
qui etait " Une petite ville armenienne a la fin de l'epoque medievale,
avec des eglises, des ecoles, des monastères, des scriptoria et une
population de plusieurs dizaines de milliers d'habitants. "
Dans le village voisin de Krna, il n'a trouve aucune trace de l'eglise
armenienne locale. Ce fut le meme cas pour le village de Gah. Il a
demande a un passant ce qu'il en etait de l'eglise de Shurut et on
lui a repondu qu'elle avait ete detruite.
À Shurut, Sim s'est retrouve face a un groupe de villageois. Quand
il leur a dit qu'il etait venu voir une vieille eglise, ils lui
ont repondu qu'il n'y avait jamais eu d'eglise dans le village. En
quittant Shurut, le chauffeur de taxi a dit a Sim que les villageois
avait appele la police de Djoulfa et que des agents du maintien de
l'ordre l'attendraient certainement sur le trajet.
Et effectivement, une voiture attendait Sim. " Un policier est monte
a l'arrière du taxi et m'a demande si j'avais une carte topographique
et un livre d'ethnographie. " Lorsque Sim a repondu qu'il n'en avait
pas, le policier a fouille rapidement son sac. À Djoulfa, Sim a dû
s'arreter au quartier general de la police où son sac a de nouveau
ete fouille. Après avoir attendu un bon moment dans le couloir, Sim a
ete emmene a l'hôtel Araz de la ville. Il a ete escorte dans un jardin
situe a l'arrière du bâtiment. Sim a finalement ete autorise a partir
au bout de trois heures. Tout le contenu du sac de Sim " a ete sorti
et soigneusement examine, et le sac lui-meme a ete inspecte au cas
où il comporterait des compartiments secrets. Ceci a dure environ 15
minutes, sans qu'un seul mot ne soit prononce. "
On a pose des questions a Sim sur son travail. Combien gagnait-il,
qui l'avait paye pour venir au Nakhitchevan, et pourquoi voudrait-il
depenser son propre argent pour venir ici ? Les policiers ont
soigneusement examine les carnets de Sim et ils ont contrôle toutes
les photos contenues dans son appareil numerique. Une photo prise dans
Nakhitchevan City les a particulièrement interesses. " C'etait celle
d'un bloc de pierre, que j'avais vu dans les jardins faisant face
au mausolee de Momina Hatun, entoure d'une grande serie de pierres
tombales en forme de belier. Sur l'une d'elles, une croix sculptee
dans la pierre s'elevait d'une base rectangulaire. "
Les officiels azeris lui ont affirme que ce n'etait pas une croix. Sim
leur a dit qu'un livre armenien mentionnait l'eglise. Ils lui ont
repondu avec colère : " C'est faux. C'est un mensonge. Vous voyez,
les Armeniens mentent tout le temps - ils mentent a tout le monde. "
Ils ont aussi declare que : " Il n'y a jamais eu aucune eglise,
nulle part, au Nakhitchevan. Aucun Armenien n'a jamais vecu la -
alors pourquoi y aurait-il des eglises ? " Les Azeris ont dit a Sim :
" Nous pensons que vous n'etes pas venu anime de bonnes intentions
envers la Republique d'Azerbaïdjan. "
Sim a declare que ses experiences desagreables au Nakhitchevan avaient
" mis en lumière l'attitude de l'Azerbaïdjan en ce qui concerne les
Armeniens et tout ce qui est armenien. " Le rapport montre pourquoi
il est impossible pour les Armeniens de l'Artsakh (Karabagh) de vivre
de nouveau sous le joug oppressif de la loi azerie. Si un visiteur
ecossais est aussi maltraite, on imagine bien que les Azeris ont
traite leurs citoyens armeniens de l'Artsakh, jusqu'a sa liberation,
d'une manière bien pire.
©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 22 septembre
2011 - 07:00 - www.collectifvan.org
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Le chercheur ecossais Steven Sim a raconte ses experiences troublantes
au Nakhitchevan, un territoire armenien historique, desormais
occupe par l'Azerbaïdjan. " Vous voyez, les Armeniens mentent tout
le temps - ils mentent a tout le monde. " Les officiels azeris ont
aussi declare que : " Il n'y a jamais eu aucune eglise, nulle part,
au Nakhitchevan. Aucun Armenien n'a jamais vecu la - alors pourquoi y
aurait-il des eglises ? " Steven Sim qui s'est rendu au Nakhitchevan
en 2005 est l'un des derniers a avoir vu le cimetière de Djoulfa
avant sa destruction. Le Collectif VAN vous livre la traduction de
l'editorial du journaliste armeno-americain Harut Sassounian, paru
dans The California Courier le 22 septembre 2011.
Legende photo: Cimetière de Djougha avant et après la destruction
par les Azeris
Une visite au Nakhitchevan montre pourquoi les Armeniens ne pourront
plus jamais vivre sous la loi azerie
De : Harut Sassounian Editeur de : The California Courier Editorial
de Sassounian du 22 septembre 2011
L'historien ecossais Steven Sim a raconte ses experiences troublantes
au Nakhitchevan, un territoire armenien historique desormais occupe
par l'Azerbaïdjan. Etant donne que l'on a très peu parle dans les
medias internationaux du rapport revelateur de Sim paru en 2006,
j'aimerais presenter quelques-uns des points forts de son rapport.
Sim a indique qu'il etait entre par voie de terre au Nakhitchevan a
partir de la Turquie et qu'il s'etait rendu au village d'Abrakunis dans
la vallee de Yernjak. Il a demande où se trouvait la vieille eglise
a un garcon de 12 ans et ce dernier lui a montre un terrain vide.
Sim s'est ensuite rendu a Bananiyar, que les Armeniens connaissent sous
le nom d'Aparank, où, affirmait-il, " Jusque dans les 1970 au moins,
on pouvait voir les ruines d'une grande eglise medievale bâtie sur
un tertre au milieu du village. Aujourd'hui, une mosquee se dresse
sur l'emplacement de l'ancienne eglise. " À Norashen, il existait
deux eglises et un cimetière armeniens au nord-ouest du village. Il
n'a trouve aucune trace ni des deux eglises ni du cimetière.
Le troisième jour de son sejour au Nakhitchevan, alors qu'il se rendait
en train a Djoulfa, Sim a pu apercevoir les restes du cimetière de
Djougha. Il rapporte avoir vu " Un coteau jonche de blocs de pierre
disperses sur trois versants. Toutes les pierres tombales sans
exception avaient ete renversees. "
À Ordubad, Sim a ete emmene au commissariat où son sac a ete fouille
et il a ete interroge quant au but de sa visite. Puis, on l'a mis dans
le prochain bus pour Nakhitchevan (ville). De la, il est alle a Shurut
qui etait " Une petite ville armenienne a la fin de l'epoque medievale,
avec des eglises, des ecoles, des monastères, des scriptoria et une
population de plusieurs dizaines de milliers d'habitants. "
Dans le village voisin de Krna, il n'a trouve aucune trace de l'eglise
armenienne locale. Ce fut le meme cas pour le village de Gah. Il a
demande a un passant ce qu'il en etait de l'eglise de Shurut et on
lui a repondu qu'elle avait ete detruite.
À Shurut, Sim s'est retrouve face a un groupe de villageois. Quand
il leur a dit qu'il etait venu voir une vieille eglise, ils lui
ont repondu qu'il n'y avait jamais eu d'eglise dans le village. En
quittant Shurut, le chauffeur de taxi a dit a Sim que les villageois
avait appele la police de Djoulfa et que des agents du maintien de
l'ordre l'attendraient certainement sur le trajet.
Et effectivement, une voiture attendait Sim. " Un policier est monte
a l'arrière du taxi et m'a demande si j'avais une carte topographique
et un livre d'ethnographie. " Lorsque Sim a repondu qu'il n'en avait
pas, le policier a fouille rapidement son sac. À Djoulfa, Sim a dû
s'arreter au quartier general de la police où son sac a de nouveau
ete fouille. Après avoir attendu un bon moment dans le couloir, Sim a
ete emmene a l'hôtel Araz de la ville. Il a ete escorte dans un jardin
situe a l'arrière du bâtiment. Sim a finalement ete autorise a partir
au bout de trois heures. Tout le contenu du sac de Sim " a ete sorti
et soigneusement examine, et le sac lui-meme a ete inspecte au cas
où il comporterait des compartiments secrets. Ceci a dure environ 15
minutes, sans qu'un seul mot ne soit prononce. "
On a pose des questions a Sim sur son travail. Combien gagnait-il,
qui l'avait paye pour venir au Nakhitchevan, et pourquoi voudrait-il
depenser son propre argent pour venir ici ? Les policiers ont
soigneusement examine les carnets de Sim et ils ont contrôle toutes
les photos contenues dans son appareil numerique. Une photo prise dans
Nakhitchevan City les a particulièrement interesses. " C'etait celle
d'un bloc de pierre, que j'avais vu dans les jardins faisant face
au mausolee de Momina Hatun, entoure d'une grande serie de pierres
tombales en forme de belier. Sur l'une d'elles, une croix sculptee
dans la pierre s'elevait d'une base rectangulaire. "
Les officiels azeris lui ont affirme que ce n'etait pas une croix. Sim
leur a dit qu'un livre armenien mentionnait l'eglise. Ils lui ont
repondu avec colère : " C'est faux. C'est un mensonge. Vous voyez,
les Armeniens mentent tout le temps - ils mentent a tout le monde. "
Ils ont aussi declare que : " Il n'y a jamais eu aucune eglise,
nulle part, au Nakhitchevan. Aucun Armenien n'a jamais vecu la -
alors pourquoi y aurait-il des eglises ? " Les Azeris ont dit a Sim :
" Nous pensons que vous n'etes pas venu anime de bonnes intentions
envers la Republique d'Azerbaïdjan. "
Sim a declare que ses experiences desagreables au Nakhitchevan avaient
" mis en lumière l'attitude de l'Azerbaïdjan en ce qui concerne les
Armeniens et tout ce qui est armenien. " Le rapport montre pourquoi
il est impossible pour les Armeniens de l'Artsakh (Karabagh) de vivre
de nouveau sous le joug oppressif de la loi azerie. Si un visiteur
ecossais est aussi maltraite, on imagine bien que les Azeris ont
traite leurs citoyens armeniens de l'Artsakh, jusqu'a sa liberation,
d'une manière bien pire.
©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 22 septembre
2011 - 07:00 - www.collectifvan.org
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