TURQUIE : DEFENDRE LES DROITS DU PEUPLE KURDE
Collectif VAN
www.collectifvan.org
27-09-2011
Le problème kurde" n'est pas un problème qu'on peut resoudre en pillant
la patrie du peuple kurde (Kurdistan) parce qu'il refuse d'accepter
l'identite d'esclave qu'on lui impose au nom de la turcite et qu'il
refuse d'abandonner entièrement ses droits nationaux et son droit a
la liberte. La condition sine qua non de la solution, le premier pas
qu'il faut franchir, c'est l'arret immediat du terrorisme d'Etat. Car
le terrorisme d'Etat, base sur la negation de l'existence du peuple
kurde et sur sa destruction, est le plus grand obstacle a une vie
commune basee sur des principes egaux de droits et de libertes. >>
Le Collectif VAN vous propose la traduction d'un communique en turc,
date du 6 Septembre 2011, de l'Association contre les Genocides basee
a Frankfort, Allemagne.
Verein der Volkermordgegner e.V. Frankfurt / Main Soykirim Karsitlari
Dernegi (SKD); Kontakt: Ali Ertem Tel.: 0049/69/5970813 E-Mail:
[email protected]
Association contre les Genocides
"Le problème kurde" de ceux qui ne veulent pas vivre sans problème
"Le problème kurde" n'est pas un problème qu'on peut resoudre en
pillant la patrie du peuple kurde (Kurdistan) parce qu'il refuse
d'accepter l'identite d'esclave qu'on lui impose au nom de la turcite
et qu'il refuse d'abandonner entièrement ses droits nationaux et son
droit a la liberte.
La condition sine qua non de la solution, le premier pas qu'il
faut franchir, c'est l'arret immediat du terrorisme d'Etat. Car le
terrorisme d'Etat, base sur la negation de l'existence du peuple
kurde et sur sa destruction, est le plus grand obstacle a une vie
commune basee sur des principes egaux de droits et de libertes.
"Le problème kurde" ne peut etre resolu en fermant les champs
politiques par des "barrages" imagines avec des ruses et des
intrigues. Il est absurde de parler de solutions emanant de ceux qui
enferment dans les prisons les representants elus du peuple kurde, qui
tentent de les lyncher. Depuis la creation de la Republique [turque],
la volonte du peuple kurde n'a jamais ete representee librement,
que ce soit dans les instances locales ou dans la Grande Assemblee
nationale turque (TBMM). Le terrorisme d'Etat, l'oppression, la peur,
ont toujours ete a l'ordre du jour.
La solution n'est possible qu'en enlevant tout obstacle devant les
droits electoraux, les droits de representation et d'organisation du
peuple kurde. Les representants elus du peuple kurde doivent pouvoir
representer la volonte du peuple kurde dans l'Assemblee nationale et
dans les conseils locaux, sans subir aucune oppression ni humiliation.
"Le problème kurde" ne peut etre mis a l'ecart avec des mensonges et
des tricheries imposes a l'intellectuel kurde, a l'artiste kurde,
au politicien kurde qui ont appris a defendre leur dignite humaine
en payant un tribut très lourd. Les tortures les plus inimaginables
ont ete essayees sur eux. Dans l'enfer dit "centre de rehabilitation"
de Diyarbakir, ils ont ete obliges de vivre de dures epreuves, tout
nu entre les murs constelles de slogans tels que "Parle en turc,
parle le beaucoup", "Heureux celui qui se dit Turc", etc.
Au nom de "l'ouverture kurde", des tricheries telles que "l'unite
et l'union nationale" ne peuvent pas etre imposees. Le peuple kurde
souhaite aussi vivre dignement au meme titre que les autres peuples
qui ont leurs droits et libertes naturelles.
La condition sine qua non de la solution, le premier pas qu'il faut
faire, (si on part du principe qu'avoir honte est une qualite humaine
que meme nos dirigeants peuvent avoir) est de demander pardon au peuple
kurde pour les crimes commis contre l'humanite ; pour avoir utilise
l'exil et les massacres comme solution, comme tentative d'elimination
du peuple kurde, comme destruction de sa fierte humaine.
Le premier pas a faire, c'est de dedommager moralement et
materiellement les dizaines de milliers d'affliges.
"Le problème kurde" n'est pas un problème qui peut etre resolu aussi
par le système 'Koruculuk' qui n'est autre que l'heritage des forces
'Hamidiye', la main et l'ongle de l'Etat genocidaire [Nota CVAN :
les "Korucus" sont des Kurdes auxquels l'Etat donne des armes et des
pouvoirs illimites pour exercer le pouvoir de l'Etat central. Ce sont
donc des Kurdes utilises par le pouvoir pour opprimer sur le terrain
le peuple kurde. Le terme 'Hamidiye' fait reference aux regiments
kurdes hamidiye, mis en place par le Sultan Abdul Hamid, qui ont
servi a exterminer 300 000 Armeniens durant les massacres de 1895/96].
La condition sine qua non de la solution, le premier pas indispensable,
est de cesser de faire massacrer les Kurdes par les Kurdes. Il faut
detruire immediatement le système du Koruculuk qui n'est autre que
l'heritage du genocide des chretiens anatoliens (les peuples armenien,
assyro-chaldeen, grec).
"Le problème kurde" n'est pas un problème qu'on peut resoudre avec
l'octroi de quelques miettes tels que la TRT-ses où la politique
officielle de l'Etat est proposee aux Kurdes dans "une langue inconnue"
[Nota CVAN: dans le cadre des travaux d'integration a l'Union
europeenne, l'Etat turc a dû ouvrir une chaîne de tele diffusee en
langue kurde, la 'TRT-ses,' qui, bien entendu, fonctionne avec beaucoup
d'interdits et ne peut sortir des cadres definis par le pouvoir].
La condition sine qua non de la solution, le premier pas indispensable
est de reconnaître l'egalite des langues et de garantir ceci dans
la Constitution. Il faut enlever tous les interdits qui empechent
l'utilisation de la langue kurde dans tous les domaines de la vie
(au Senat, a l'ecole, dans les bureaux de la fonction publique,
dans la litterature, dans l'art).
L'Etat a envoye a la retraite quelques generaux putschistes mais
a leur place il a affecte a la tete de l'Etat-major, un general
qui est beaucoup plus impitoyable que ces predecesseurs. (Voir :
http://www.youtube.com/watch?v=sDR_6YcUC_E). Le fait d'annoncer cette
action comme "la victoire de la democratie" ne peut avoir pour but
que de tromper l'opinion publique.
En meme temps, pour decourager le peuple et pour pouvoir le dominer, il
[l'Etat] a mis en action des bandes de criminels appelees "ozel tim"
[Nota CVAN: equipe speciale], comme s'il souhaitait saboter toute
bonne volonte. Cela montre qu'il insiste toujours sur le concept base
sur la negation et la destruction, mises en oeuvre depuis 1915.
Ceux qui ont l'intention de resoudre "le problème kurde" doivent
laisser tomber la negation du passe obscur et sanguinaire de la
tradition d'un Etat qui a un antecedent criminel de genocide. Ils
doivent abandonner l'ideologie unioniste, c'est a dire qu'ils doivent
resoudre en priorite le problème du nationalisme turc, qui est a
l'origine de tous les maux.
Ceux qui sont soucieux d'une vie commune en paix, doivent d'abord
rendre compte pour les crimes contre l'humanite et les crimes de
guerres, les coupables doivent etre condamnes comme ils le meritent.
Des pas convaincants doivent etre faits pour neutraliser l'hysterie
commune provoquee a l'aide de la propagande menee contre le peuple
kurde depuis cent ans, avec les etiquettes maudites qui lui sont
attribuees (ennemi, bandit, separatiste, terroriste, etc.).
Il faut raconter a la communaute turque que le Kurde aussi est un etre
digne de droits et de libertes. Autrement dit, l'autorite etatique
doit initier un combat decisif pour eliminer et prendre sous son
contrôle le monstre qu'il avait lui meme cree (la haine, l'animosite,
fruit des prejuges et du racisme).
Depuis le jour de sa creation, la Republique turque a laisse un seul
choix au peuple kurde : se defendre a tout prix pour proteger sa
fierte humaine, pour garder son espoir de liberte et d'egalite, pour
ne pas etre victime d'un nouveau genocide et subir des souffrances
insupportables. Les Kurdes ont entièrement raison de resister et
de defendre leurs droits avec toutes leurs forces. Ceux qui veulent
discrediter ce combat legitime du peuple kurde, ceux qui le qualifie
de "terrorisme" pour satisfaire des attentes politiques diverses,
quelques soient leurs vraies intentions, se trouvent confrontes a la
paix, a une vie commune basee sur des principes d'egalite des droits
et des libertes.
Ýl est evident, qu'a ce jour, l'equilibre des forces est contre le
peuple kurde. Pour les allies de l'Etat de la Republique turque,
les interets signifient tout, tandis que les droits de l'homme et
la liberte ne sont que des moyens de camouflage de ces interets ;
ceci etait vrai hier et cette situation n'a pu etre changee jusqu'a
ce jour. Par contre le monde est de plus en plus "petit", les
communications entre les hommes ont evolue d'une facon exceptionnelle,
tout se sait partout, cela facilite la mise en lumière des crimes
contre l'humanite commis par les regimes dictatoriaux. L'existence
du Kurde n'est plus une plaisanterie fantastique marxiste, elle est
devenue une realite d'un peuple qui se bat pour sa dignite et sa
liberte. Croire que ce desequilibre restera toujours en defaveur
du peuple kurde, est une erreur colossale. De plus, la capacite
d'organisation du peuple kurde, son experience du combat, le niveau
de ses relations sur le plan international, sont incomparables avec
leur niveau d'il y a 40-50 ans. Ce qui derange le plus l'Etat, c'est
l'acceleration de cette evolution en faveur du peuple kurde.
On peut comprendre, jusqu'a un certain point, cette gene de l'Etat
; par contre il est difficile de comprendre pourquoi cela derange
l'opposition [en Turquie] qui se qualifie de liberale, de croyante,
de conservatrice et meme de gauche. Deux points sont a l'origine de
cette gene. D'abord en pretendant rester "objective" pour expliquer
cet etat de guerre, le meme degre de responsabilite est attribue aux
deux parties. On ne prend pas du tout en consideration les dommages que
l'organe d'un Etat organise a fait payer au peuple kurde. Au premier
abord, cela ressemble a une vision "naïve" qui d'un seul coup attribue
la meme responsabilite a l'assassin et a sa victime, au violeur et
a la personne qui subit le viol. Les efforts de la victime de viol
pour se defendre, sa demande de justice, sont consideres comme une
"provocation" visant a perturber le processus de democratisation.
Cette opposition [en Turquie] qui refuse de comprendre qu'elle doit
son existence au combat du peuple kurde, a une attitude hautaine
et orgueilleuse.
Le deuxième point concerne toujours les discours des memes groupes
de personnes qui disent que "le problème du peuple kurde" ne peut
pas etre resolu par le combat arme. Ils developpent des perspectives
de solutions "brillantes" selon lesquelles il faut cesser de prendre
les armes, qu'il faut faire descendre des montagnes les guerilleros,
qu'il faut les "integrer" a nouveau dans la societe. En conclusion
on se retrouve a un point où il s'agit d'eliminer le peu de moyens
d'auto-defense que le peuple kurde possède. On ne sait pas pourquoi
mais pour une solution "pacifique" du "problème kurde" ceux qui
veulent depouiller la partie kurde ne sont pas du tout interesses par
la pacification de l'armee turque. Ils ne sont meme pas interesses
de savoir qui va diriger l'armee turque et ses armes. Ils ne pensent
meme pas qu'une paix reelle et juste n'est possible que par le retrait
total de l'armee turque du Kurdistan.
Le peuple kurde est conscient du danger face auquel il se trouve.
L'experience de longues annees lui a appris la patience et la
responsabilite mais aussi que l'arme mal utilisee peut se retourner
contre lui. Ceux qui croient que le peuple kurde, qui se bat pour
les droits et les libertes, peut se faire mener par des fetichistes
d'armes a l'esprit derange, se trompent.
Le vrai etat de fait est que le fetichisme des armes et l'adoration des
armes est la maladie societale la plus dangereuse que l'Etat impose au
peuple turc. L'expression populaire "Chaque turc est un soldat inne",
n'est-elle pas le fruit d'une mentalite atteinte de cette maladie? Le
peuple turc est aujourd'hui aussi, tout comme hier, dirige par des
malades mentaux fetichistes d'armes et amateurs de violence. Pour
cette raison, le pouvoir d'Etat a maintes fois fait couler le sang
des peuples innocents. A tel point qu'il a lui meme peur de ses
propres "oeuvres". C'est pourquoi, il nie les verites historiques,
ses crimes. Aussi longtemps que cette mentalite ne sera pas changee,
le pouvoir de l'Etat turc representera un potentiel danger pour
l'humanite. Il serait souhaitable que nos adversaires qui ont si
peur de "l'armement" du peuple kurde, reflechissent un petit peu a
ce point de vue de l'affaire.
Malgre tout, pour une vie juste et pour une paix definitive, pour
que cesse le bruit des armes!
Frankfort, 6 Septembre 2011
Ali Ertem
Association allemande contre les Genocides
(c)Traduction du turc S.C pour le Collectif VAN - 27 septembre 2011 -
07:30 - www.collectifvan.org
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27-09-2011
Le problème kurde" n'est pas un problème qu'on peut resoudre en pillant
la patrie du peuple kurde (Kurdistan) parce qu'il refuse d'accepter
l'identite d'esclave qu'on lui impose au nom de la turcite et qu'il
refuse d'abandonner entièrement ses droits nationaux et son droit a
la liberte. La condition sine qua non de la solution, le premier pas
qu'il faut franchir, c'est l'arret immediat du terrorisme d'Etat. Car
le terrorisme d'Etat, base sur la negation de l'existence du peuple
kurde et sur sa destruction, est le plus grand obstacle a une vie
commune basee sur des principes egaux de droits et de libertes. >>
Le Collectif VAN vous propose la traduction d'un communique en turc,
date du 6 Septembre 2011, de l'Association contre les Genocides basee
a Frankfort, Allemagne.
Verein der Volkermordgegner e.V. Frankfurt / Main Soykirim Karsitlari
Dernegi (SKD); Kontakt: Ali Ertem Tel.: 0049/69/5970813 E-Mail:
[email protected]
Association contre les Genocides
"Le problème kurde" de ceux qui ne veulent pas vivre sans problème
"Le problème kurde" n'est pas un problème qu'on peut resoudre en
pillant la patrie du peuple kurde (Kurdistan) parce qu'il refuse
d'accepter l'identite d'esclave qu'on lui impose au nom de la turcite
et qu'il refuse d'abandonner entièrement ses droits nationaux et son
droit a la liberte.
La condition sine qua non de la solution, le premier pas qu'il
faut franchir, c'est l'arret immediat du terrorisme d'Etat. Car le
terrorisme d'Etat, base sur la negation de l'existence du peuple
kurde et sur sa destruction, est le plus grand obstacle a une vie
commune basee sur des principes egaux de droits et de libertes.
"Le problème kurde" ne peut etre resolu en fermant les champs
politiques par des "barrages" imagines avec des ruses et des
intrigues. Il est absurde de parler de solutions emanant de ceux qui
enferment dans les prisons les representants elus du peuple kurde, qui
tentent de les lyncher. Depuis la creation de la Republique [turque],
la volonte du peuple kurde n'a jamais ete representee librement,
que ce soit dans les instances locales ou dans la Grande Assemblee
nationale turque (TBMM). Le terrorisme d'Etat, l'oppression, la peur,
ont toujours ete a l'ordre du jour.
La solution n'est possible qu'en enlevant tout obstacle devant les
droits electoraux, les droits de representation et d'organisation du
peuple kurde. Les representants elus du peuple kurde doivent pouvoir
representer la volonte du peuple kurde dans l'Assemblee nationale et
dans les conseils locaux, sans subir aucune oppression ni humiliation.
"Le problème kurde" ne peut etre mis a l'ecart avec des mensonges et
des tricheries imposes a l'intellectuel kurde, a l'artiste kurde,
au politicien kurde qui ont appris a defendre leur dignite humaine
en payant un tribut très lourd. Les tortures les plus inimaginables
ont ete essayees sur eux. Dans l'enfer dit "centre de rehabilitation"
de Diyarbakir, ils ont ete obliges de vivre de dures epreuves, tout
nu entre les murs constelles de slogans tels que "Parle en turc,
parle le beaucoup", "Heureux celui qui se dit Turc", etc.
Au nom de "l'ouverture kurde", des tricheries telles que "l'unite
et l'union nationale" ne peuvent pas etre imposees. Le peuple kurde
souhaite aussi vivre dignement au meme titre que les autres peuples
qui ont leurs droits et libertes naturelles.
La condition sine qua non de la solution, le premier pas qu'il faut
faire, (si on part du principe qu'avoir honte est une qualite humaine
que meme nos dirigeants peuvent avoir) est de demander pardon au peuple
kurde pour les crimes commis contre l'humanite ; pour avoir utilise
l'exil et les massacres comme solution, comme tentative d'elimination
du peuple kurde, comme destruction de sa fierte humaine.
Le premier pas a faire, c'est de dedommager moralement et
materiellement les dizaines de milliers d'affliges.
"Le problème kurde" n'est pas un problème qui peut etre resolu aussi
par le système 'Koruculuk' qui n'est autre que l'heritage des forces
'Hamidiye', la main et l'ongle de l'Etat genocidaire [Nota CVAN :
les "Korucus" sont des Kurdes auxquels l'Etat donne des armes et des
pouvoirs illimites pour exercer le pouvoir de l'Etat central. Ce sont
donc des Kurdes utilises par le pouvoir pour opprimer sur le terrain
le peuple kurde. Le terme 'Hamidiye' fait reference aux regiments
kurdes hamidiye, mis en place par le Sultan Abdul Hamid, qui ont
servi a exterminer 300 000 Armeniens durant les massacres de 1895/96].
La condition sine qua non de la solution, le premier pas indispensable,
est de cesser de faire massacrer les Kurdes par les Kurdes. Il faut
detruire immediatement le système du Koruculuk qui n'est autre que
l'heritage du genocide des chretiens anatoliens (les peuples armenien,
assyro-chaldeen, grec).
"Le problème kurde" n'est pas un problème qu'on peut resoudre avec
l'octroi de quelques miettes tels que la TRT-ses où la politique
officielle de l'Etat est proposee aux Kurdes dans "une langue inconnue"
[Nota CVAN: dans le cadre des travaux d'integration a l'Union
europeenne, l'Etat turc a dû ouvrir une chaîne de tele diffusee en
langue kurde, la 'TRT-ses,' qui, bien entendu, fonctionne avec beaucoup
d'interdits et ne peut sortir des cadres definis par le pouvoir].
La condition sine qua non de la solution, le premier pas indispensable
est de reconnaître l'egalite des langues et de garantir ceci dans
la Constitution. Il faut enlever tous les interdits qui empechent
l'utilisation de la langue kurde dans tous les domaines de la vie
(au Senat, a l'ecole, dans les bureaux de la fonction publique,
dans la litterature, dans l'art).
L'Etat a envoye a la retraite quelques generaux putschistes mais
a leur place il a affecte a la tete de l'Etat-major, un general
qui est beaucoup plus impitoyable que ces predecesseurs. (Voir :
http://www.youtube.com/watch?v=sDR_6YcUC_E). Le fait d'annoncer cette
action comme "la victoire de la democratie" ne peut avoir pour but
que de tromper l'opinion publique.
En meme temps, pour decourager le peuple et pour pouvoir le dominer, il
[l'Etat] a mis en action des bandes de criminels appelees "ozel tim"
[Nota CVAN: equipe speciale], comme s'il souhaitait saboter toute
bonne volonte. Cela montre qu'il insiste toujours sur le concept base
sur la negation et la destruction, mises en oeuvre depuis 1915.
Ceux qui ont l'intention de resoudre "le problème kurde" doivent
laisser tomber la negation du passe obscur et sanguinaire de la
tradition d'un Etat qui a un antecedent criminel de genocide. Ils
doivent abandonner l'ideologie unioniste, c'est a dire qu'ils doivent
resoudre en priorite le problème du nationalisme turc, qui est a
l'origine de tous les maux.
Ceux qui sont soucieux d'une vie commune en paix, doivent d'abord
rendre compte pour les crimes contre l'humanite et les crimes de
guerres, les coupables doivent etre condamnes comme ils le meritent.
Des pas convaincants doivent etre faits pour neutraliser l'hysterie
commune provoquee a l'aide de la propagande menee contre le peuple
kurde depuis cent ans, avec les etiquettes maudites qui lui sont
attribuees (ennemi, bandit, separatiste, terroriste, etc.).
Il faut raconter a la communaute turque que le Kurde aussi est un etre
digne de droits et de libertes. Autrement dit, l'autorite etatique
doit initier un combat decisif pour eliminer et prendre sous son
contrôle le monstre qu'il avait lui meme cree (la haine, l'animosite,
fruit des prejuges et du racisme).
Depuis le jour de sa creation, la Republique turque a laisse un seul
choix au peuple kurde : se defendre a tout prix pour proteger sa
fierte humaine, pour garder son espoir de liberte et d'egalite, pour
ne pas etre victime d'un nouveau genocide et subir des souffrances
insupportables. Les Kurdes ont entièrement raison de resister et
de defendre leurs droits avec toutes leurs forces. Ceux qui veulent
discrediter ce combat legitime du peuple kurde, ceux qui le qualifie
de "terrorisme" pour satisfaire des attentes politiques diverses,
quelques soient leurs vraies intentions, se trouvent confrontes a la
paix, a une vie commune basee sur des principes d'egalite des droits
et des libertes.
Ýl est evident, qu'a ce jour, l'equilibre des forces est contre le
peuple kurde. Pour les allies de l'Etat de la Republique turque,
les interets signifient tout, tandis que les droits de l'homme et
la liberte ne sont que des moyens de camouflage de ces interets ;
ceci etait vrai hier et cette situation n'a pu etre changee jusqu'a
ce jour. Par contre le monde est de plus en plus "petit", les
communications entre les hommes ont evolue d'une facon exceptionnelle,
tout se sait partout, cela facilite la mise en lumière des crimes
contre l'humanite commis par les regimes dictatoriaux. L'existence
du Kurde n'est plus une plaisanterie fantastique marxiste, elle est
devenue une realite d'un peuple qui se bat pour sa dignite et sa
liberte. Croire que ce desequilibre restera toujours en defaveur
du peuple kurde, est une erreur colossale. De plus, la capacite
d'organisation du peuple kurde, son experience du combat, le niveau
de ses relations sur le plan international, sont incomparables avec
leur niveau d'il y a 40-50 ans. Ce qui derange le plus l'Etat, c'est
l'acceleration de cette evolution en faveur du peuple kurde.
On peut comprendre, jusqu'a un certain point, cette gene de l'Etat
; par contre il est difficile de comprendre pourquoi cela derange
l'opposition [en Turquie] qui se qualifie de liberale, de croyante,
de conservatrice et meme de gauche. Deux points sont a l'origine de
cette gene. D'abord en pretendant rester "objective" pour expliquer
cet etat de guerre, le meme degre de responsabilite est attribue aux
deux parties. On ne prend pas du tout en consideration les dommages que
l'organe d'un Etat organise a fait payer au peuple kurde. Au premier
abord, cela ressemble a une vision "naïve" qui d'un seul coup attribue
la meme responsabilite a l'assassin et a sa victime, au violeur et
a la personne qui subit le viol. Les efforts de la victime de viol
pour se defendre, sa demande de justice, sont consideres comme une
"provocation" visant a perturber le processus de democratisation.
Cette opposition [en Turquie] qui refuse de comprendre qu'elle doit
son existence au combat du peuple kurde, a une attitude hautaine
et orgueilleuse.
Le deuxième point concerne toujours les discours des memes groupes
de personnes qui disent que "le problème du peuple kurde" ne peut
pas etre resolu par le combat arme. Ils developpent des perspectives
de solutions "brillantes" selon lesquelles il faut cesser de prendre
les armes, qu'il faut faire descendre des montagnes les guerilleros,
qu'il faut les "integrer" a nouveau dans la societe. En conclusion
on se retrouve a un point où il s'agit d'eliminer le peu de moyens
d'auto-defense que le peuple kurde possède. On ne sait pas pourquoi
mais pour une solution "pacifique" du "problème kurde" ceux qui
veulent depouiller la partie kurde ne sont pas du tout interesses par
la pacification de l'armee turque. Ils ne sont meme pas interesses
de savoir qui va diriger l'armee turque et ses armes. Ils ne pensent
meme pas qu'une paix reelle et juste n'est possible que par le retrait
total de l'armee turque du Kurdistan.
Le peuple kurde est conscient du danger face auquel il se trouve.
L'experience de longues annees lui a appris la patience et la
responsabilite mais aussi que l'arme mal utilisee peut se retourner
contre lui. Ceux qui croient que le peuple kurde, qui se bat pour
les droits et les libertes, peut se faire mener par des fetichistes
d'armes a l'esprit derange, se trompent.
Le vrai etat de fait est que le fetichisme des armes et l'adoration des
armes est la maladie societale la plus dangereuse que l'Etat impose au
peuple turc. L'expression populaire "Chaque turc est un soldat inne",
n'est-elle pas le fruit d'une mentalite atteinte de cette maladie? Le
peuple turc est aujourd'hui aussi, tout comme hier, dirige par des
malades mentaux fetichistes d'armes et amateurs de violence. Pour
cette raison, le pouvoir d'Etat a maintes fois fait couler le sang
des peuples innocents. A tel point qu'il a lui meme peur de ses
propres "oeuvres". C'est pourquoi, il nie les verites historiques,
ses crimes. Aussi longtemps que cette mentalite ne sera pas changee,
le pouvoir de l'Etat turc representera un potentiel danger pour
l'humanite. Il serait souhaitable que nos adversaires qui ont si
peur de "l'armement" du peuple kurde, reflechissent un petit peu a
ce point de vue de l'affaire.
Malgre tout, pour une vie juste et pour une paix definitive, pour
que cesse le bruit des armes!
Frankfort, 6 Septembre 2011
Ali Ertem
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(c)Traduction du turc S.C pour le Collectif VAN - 27 septembre 2011 -
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