LA FRANCOPHONIE EN QUESTION : UNE JOURNEE DE COLLOQUE ORGANISEE PAR L'UFAR.
Ara
armenews.com
mardi 3 avril 2012
Dans le cadre de la Francophonie, l'UFAR a accueilli une journee
entière de colloque sur le thème de la francophonie economique. Les
discussions ont tourne autour du defi de diffuser la francophonie a
l'heure de la mondialisation et de la necessite pour cela de renforcer
les liens entre les pays membres ou observateurs de l'Organisation
Internationale de la Francophonie (OIF).
Autour de la table, de nombreux experts etaient presents, notamment
Yves Montenay, President de l'Institut Culture, Economie et
Geopolitique, Christian Philip, Recteur de l'Academie de Montpellier,
ou encore Serge Regourd, habitue de l'Armenie depuis l'instauration
du master portant sur les activites touristiques et culturelles,
partenariat entre Toulouse 1 et l'UFAR qu'il a mis en place deux ans
auparavant. L'ambassadeur Henri Reynaud a entame la conference par un
discours d'ouverture très optimiste sur la force des francophones sur
la scène internationale. Dans un monde de plus en plus porte sur le
multilinguisme, savoir se differencier en parlant francais devient
d'autant plus essentiel et payant pour s'integrer dans les grandes
entreprises internationales.
L'idee generale du colloque fut que pour que la Francophonie puisse
continuer a exister, il fallait agir, et ne pas se contenter de se
reunir deux fois par an lors des forums mondiaux. En effet, l'emprise
sans precedent de la langue anglaise dans l'univers de la finance,
des affaires publiques et de la politique internationale met a mal
la Francophonie et oblige l'OIF a faire des efforts de plus en plus
importants pour lutter contre cette uniformisation culturelle.
De plus, la question des liens entre les 75 Etats de l'OIF, tous
très differents, est souvent liee au projet encore lointain d'un visa
francophone, afin d'ameliorer la mobilite des differents acteurs et
donc de promouvoir la Francophonie par l'echange et le partage. Mais
ceci ne doit pas etre en contradiction avec les politiques migratoires
des Etats, d'où le blocage de plusieurs pays tels que la France.
D'après les participants, une plus grande ouverture vers les pays
francophones du Sud est pourtant necessaire au developpement de la
Francophonie. Une idee defendue par Philippe Pejo, ancien conseiller
du secretaire d'Etat a la Francophonie, qui cite Senghor et Bourguiba,
pères fondateurs de la Francophonie, comme des exemples d'integration
par la mobilite. De meme, Selim el Sayegh, maître de conference a
Paris-Sud 11 parle d'une cooperation integrative, en integrant les pays
qui en feraient la demande selon certains critères. Ceci permettrait
de structurer l'innovation et de ne pas laisser la Francophonie
uniquement aux mains des experts venant des pays les plus developpes.
L'anglais a egalement ete mis a mal lors du colloque, de nombreux
intervenants se sont penches sur la perte de son monopole, notamment
Pierre Geny, secretaire perpetuel de l'Academie des Sciences
d'Outre-Mer, qui a affirme que dans le monde desormais defini, et
donc clos, il n'y avait plus rien a decouvrir et que par consequent,
l'uniformite devait laisser place a la diversite. Philippe Pejo a,
lui, cite Claude Hagège, linguiste reconnu qui critique l'anglais
pour le mauvais usage qui en est fait dans le monde et pour les
approximations souvent excessives du langage. Et comme preuve ultime
de la superiorite intrinsèque du francais sur l'anglais, lors de la
remarque d'un etudiant disant que l'anglais l'avait enormement aide
pour apprendre le francais, Serge Regourd conclut sur le constat
que le seul interet de l'anglais etait d'etre une passerelle vers le
francais !
Toutes ces reflexions ont eu le merite de donner confiance en l'avenir
de la Francophonie, les participants ont evoque le droit au bonheur,
le respect et le partage a une heure où la mondialisation pousse
uniquement a l'efficacite, a l'employabilite et au profit. Sans pour
autant ignorer ces aspects, le colloque a mis en avant l'interet
strategique de la Francophonie sur la scène internationale, autant
par son succès grandissant dans la diversite vers laquelle s'engage
le monde que par les valeurs d'ouverture et d'integration qu'elle
transmet.
Ara
armenews.com
mardi 3 avril 2012
Dans le cadre de la Francophonie, l'UFAR a accueilli une journee
entière de colloque sur le thème de la francophonie economique. Les
discussions ont tourne autour du defi de diffuser la francophonie a
l'heure de la mondialisation et de la necessite pour cela de renforcer
les liens entre les pays membres ou observateurs de l'Organisation
Internationale de la Francophonie (OIF).
Autour de la table, de nombreux experts etaient presents, notamment
Yves Montenay, President de l'Institut Culture, Economie et
Geopolitique, Christian Philip, Recteur de l'Academie de Montpellier,
ou encore Serge Regourd, habitue de l'Armenie depuis l'instauration
du master portant sur les activites touristiques et culturelles,
partenariat entre Toulouse 1 et l'UFAR qu'il a mis en place deux ans
auparavant. L'ambassadeur Henri Reynaud a entame la conference par un
discours d'ouverture très optimiste sur la force des francophones sur
la scène internationale. Dans un monde de plus en plus porte sur le
multilinguisme, savoir se differencier en parlant francais devient
d'autant plus essentiel et payant pour s'integrer dans les grandes
entreprises internationales.
L'idee generale du colloque fut que pour que la Francophonie puisse
continuer a exister, il fallait agir, et ne pas se contenter de se
reunir deux fois par an lors des forums mondiaux. En effet, l'emprise
sans precedent de la langue anglaise dans l'univers de la finance,
des affaires publiques et de la politique internationale met a mal
la Francophonie et oblige l'OIF a faire des efforts de plus en plus
importants pour lutter contre cette uniformisation culturelle.
De plus, la question des liens entre les 75 Etats de l'OIF, tous
très differents, est souvent liee au projet encore lointain d'un visa
francophone, afin d'ameliorer la mobilite des differents acteurs et
donc de promouvoir la Francophonie par l'echange et le partage. Mais
ceci ne doit pas etre en contradiction avec les politiques migratoires
des Etats, d'où le blocage de plusieurs pays tels que la France.
D'après les participants, une plus grande ouverture vers les pays
francophones du Sud est pourtant necessaire au developpement de la
Francophonie. Une idee defendue par Philippe Pejo, ancien conseiller
du secretaire d'Etat a la Francophonie, qui cite Senghor et Bourguiba,
pères fondateurs de la Francophonie, comme des exemples d'integration
par la mobilite. De meme, Selim el Sayegh, maître de conference a
Paris-Sud 11 parle d'une cooperation integrative, en integrant les pays
qui en feraient la demande selon certains critères. Ceci permettrait
de structurer l'innovation et de ne pas laisser la Francophonie
uniquement aux mains des experts venant des pays les plus developpes.
L'anglais a egalement ete mis a mal lors du colloque, de nombreux
intervenants se sont penches sur la perte de son monopole, notamment
Pierre Geny, secretaire perpetuel de l'Academie des Sciences
d'Outre-Mer, qui a affirme que dans le monde desormais defini, et
donc clos, il n'y avait plus rien a decouvrir et que par consequent,
l'uniformite devait laisser place a la diversite. Philippe Pejo a,
lui, cite Claude Hagège, linguiste reconnu qui critique l'anglais
pour le mauvais usage qui en est fait dans le monde et pour les
approximations souvent excessives du langage. Et comme preuve ultime
de la superiorite intrinsèque du francais sur l'anglais, lors de la
remarque d'un etudiant disant que l'anglais l'avait enormement aide
pour apprendre le francais, Serge Regourd conclut sur le constat
que le seul interet de l'anglais etait d'etre une passerelle vers le
francais !
Toutes ces reflexions ont eu le merite de donner confiance en l'avenir
de la Francophonie, les participants ont evoque le droit au bonheur,
le respect et le partage a une heure où la mondialisation pousse
uniquement a l'efficacite, a l'employabilite et au profit. Sans pour
autant ignorer ces aspects, le colloque a mis en avant l'interet
strategique de la Francophonie sur la scène internationale, autant
par son succès grandissant dans la diversite vers laquelle s'engage
le monde que par les valeurs d'ouverture et d'integration qu'elle
transmet.