LES TUTSIS INTERPELLENT LES CANDIDATS A LA PRESIDENTIELLE
Ara
armenews.com
vendredi 6 avril 2012
Ibuka France rappelle que voici dix huit ans, un genocide a ete commis
contre les Tutsi du Rwanda. Il se deroula d'avril a juillet 1994,
sous l'autorite d'un gouvernement reconnu par la France et dont des
ministres furent recus a Paris. Parmi ses perpetrateurs, des elements
de l'armee, de la gendarmerie et de nombreux civils, en particulier
une milice encadree par les forces de l'ordre et supervisee par les
cadres de l'administration territoriale. L'implacable tuerie des
Tutsi par armes a feu (50% des tues) fut " completee " par des hommes
armes de machettes, de gourdins, de massues cloutees. Elle fit plus
d'un million de victimes en cent jours. Aujourd'hui un grand nombre
de corps gisent encore dans des fosses communes improvisees, de plus
en plus difficiles a identifier.
Les meurtres ont ete commis en plein jour, au vu de tous. Tous les
Rwandais savaient qu'ils etaient en gestation depuis deux ans. Les
appels a la haine et a l'extermination des Tutsi etaient publics.
Depuis octobre 1990, les Hutu etaient invites a " cesser d'avoir pitie
des Tutsi ". Un document du Haut commandement militaire qualifiait
cette categorie de citoyens rwandais d' " ennemi interieur ". Une
presse proche du pouvoir les accusait de nourrir des projets de
restauration de la monarchie et d'extermination des Hutu. L'impact de
cette campagne etait devastateur sur une opinion publique dresse a "
obeir aux autorites ". Entre 1990 et 1993, des pogromes a repetition
ont touche des Batutsi du Rwanda, notamment les pasteurs Bagogwe du
Nord ouest, les Batutsi du Bugesera et ceux de la region du Mutara.
Les choix politiques et la logique raciste qui ont preside au
genocide des Tutsi sont aujourd'hui escamotes, voire occultes par une
classe d'intellectuels qui privilegient l'ethnographie des massacres
recurrents entre tribus africaines. En depit des jugements du TPIR,
le negationnisme s'exprime ouvertement et en toute liberte. Enfin,
devant les tribunaux francais, la lenteur a juger les hommes soupconnes
de complicite dans le genocide des Tutsi est percue comme une garantie
de l'impunite. Des plaintes deposees voici 17 ans n'ont pas encore
donne lieu a un audiencement de procès.
Nous interpellons les candidats aux elections presidentielles pour
que chacun s'engage, en cas de victoire a :
reprendre et achever le travail de clarification et de verite
timidement ouvert par la Mission d'information parlementaire en 1998
accelerer le travail de la justice en attribuant aux magistrats et
enqueteurs les ressources necessaires,
Attribuer au genocide des Tutsi un lieu de memoire a Paris
Introduire reellement l'enseignement du genocide des Tutsi dans les
manuels scolaires.
Après le genocide des Armeniens et la Shoah, le genocide des Tutsi
a ete le 3è du siècle dernier. Sa banalisation et sa negation
augureraient mal du XXIè siècle.
Ara
armenews.com
vendredi 6 avril 2012
Ibuka France rappelle que voici dix huit ans, un genocide a ete commis
contre les Tutsi du Rwanda. Il se deroula d'avril a juillet 1994,
sous l'autorite d'un gouvernement reconnu par la France et dont des
ministres furent recus a Paris. Parmi ses perpetrateurs, des elements
de l'armee, de la gendarmerie et de nombreux civils, en particulier
une milice encadree par les forces de l'ordre et supervisee par les
cadres de l'administration territoriale. L'implacable tuerie des
Tutsi par armes a feu (50% des tues) fut " completee " par des hommes
armes de machettes, de gourdins, de massues cloutees. Elle fit plus
d'un million de victimes en cent jours. Aujourd'hui un grand nombre
de corps gisent encore dans des fosses communes improvisees, de plus
en plus difficiles a identifier.
Les meurtres ont ete commis en plein jour, au vu de tous. Tous les
Rwandais savaient qu'ils etaient en gestation depuis deux ans. Les
appels a la haine et a l'extermination des Tutsi etaient publics.
Depuis octobre 1990, les Hutu etaient invites a " cesser d'avoir pitie
des Tutsi ". Un document du Haut commandement militaire qualifiait
cette categorie de citoyens rwandais d' " ennemi interieur ". Une
presse proche du pouvoir les accusait de nourrir des projets de
restauration de la monarchie et d'extermination des Hutu. L'impact de
cette campagne etait devastateur sur une opinion publique dresse a "
obeir aux autorites ". Entre 1990 et 1993, des pogromes a repetition
ont touche des Batutsi du Rwanda, notamment les pasteurs Bagogwe du
Nord ouest, les Batutsi du Bugesera et ceux de la region du Mutara.
Les choix politiques et la logique raciste qui ont preside au
genocide des Tutsi sont aujourd'hui escamotes, voire occultes par une
classe d'intellectuels qui privilegient l'ethnographie des massacres
recurrents entre tribus africaines. En depit des jugements du TPIR,
le negationnisme s'exprime ouvertement et en toute liberte. Enfin,
devant les tribunaux francais, la lenteur a juger les hommes soupconnes
de complicite dans le genocide des Tutsi est percue comme une garantie
de l'impunite. Des plaintes deposees voici 17 ans n'ont pas encore
donne lieu a un audiencement de procès.
Nous interpellons les candidats aux elections presidentielles pour
que chacun s'engage, en cas de victoire a :
reprendre et achever le travail de clarification et de verite
timidement ouvert par la Mission d'information parlementaire en 1998
accelerer le travail de la justice en attribuant aux magistrats et
enqueteurs les ressources necessaires,
Attribuer au genocide des Tutsi un lieu de memoire a Paris
Introduire reellement l'enseignement du genocide des Tutsi dans les
manuels scolaires.
Après le genocide des Armeniens et la Shoah, le genocide des Tutsi
a ete le 3è du siècle dernier. Sa banalisation et sa negation
augureraient mal du XXIè siècle.