LE FILS DU MARCHAND D'OLIVES : IL N'Y A PAS D'ARMENIENS ICI...
Stephane
armenews.com
mercredi 11 avril 2012
Le documentaire signe Mathieu Zeitindjioglou, reflechit sur le deni
du genocide armenien.
Cela se passe a Van, ville du nord-est de la Turquie où les Armeniens
vivaient nombreux jusqu'a la Première Guerre mondiale. À un jeune
couple d'aujourd'hui qui cherche trace de leur presence, on repond :
" Desole, il n'y a pas d'Armenien ici. " Et comme si les voyageurs
s'etaient trompes de destination : " Vous n'etes pas en Armenie. "
Certes. Mais pas meme de memoire historique ? Pas meme de mention de
l'antique presence armenienne dans les musees archeologiques ? Cet
effacement de tout un peuple, cette omission programmee, officielle,
non seulement du genocide de 1915 mais de siècles d'histoire, voila
ce que decouvrent Mathieu Zeitindjioglou et sa jeune femme, Anna, dans
leur voyage de noces en Turquie, au pays d u Fils du marchand d'olives.
Implication personnelle Le titre est la traduction du nom de Mathieu,
Zeitindjioglou. Un nom armenien turquifie, qui permit a son grand-père
d'echapper aux massacres. En s'interrogeant sur ce bizarre patronyme
qui est devenu le sien par son mariage, Anna, qui est polonaise, decide
d'entraîner Mathieu a la recherche de son passe familial et national.
Ce documentaire au style original et vivant commence par une petite
fable en forme de dessin anime sur des loups et des moutons, use
d'accelerations humoristiques pour evoquer le contexte particulier
du voyage : c'est a la fois un pèlerinage a des sources evanouies,
et l'affrontement de deuils et de peurs enfouis dans l'inconscient.
Cette implication personnelle donne au film la tonalite affective d'une
irremediable nostalgie, d'un heritage de malheur. Mais le film a aussi
un veritable contenu intellectuel. Au fil d'un voyage-enquete, nourri
de rencontres, de documents d'archives, de paysages, de discussions,
se forge une reflexion critique approfondie sur le mensonge historique
institutionnalise, le negationnisme d'Etat.
Il y a l'ignorance des gens ordinaires. Mais du côte des gens de
savoir, historiens, directeurs de musee, il y a pire : une construction
dogmatique volontaire qui inverse le sens des evenements et fait des
Armeniens les massacreurs des Turcs qui ont voulu les proteger en les
" deplacant ". Double injustice, double peine.
http://www.lefigaro.fr/cinema/2012/04/10/03002-20120410ARTFIG00505-le-fils-du-marchand-d-olives-il-n-y-a-pas-d-armeniens-ici8230.php
Stephane
armenews.com
mercredi 11 avril 2012
Le documentaire signe Mathieu Zeitindjioglou, reflechit sur le deni
du genocide armenien.
Cela se passe a Van, ville du nord-est de la Turquie où les Armeniens
vivaient nombreux jusqu'a la Première Guerre mondiale. À un jeune
couple d'aujourd'hui qui cherche trace de leur presence, on repond :
" Desole, il n'y a pas d'Armenien ici. " Et comme si les voyageurs
s'etaient trompes de destination : " Vous n'etes pas en Armenie. "
Certes. Mais pas meme de memoire historique ? Pas meme de mention de
l'antique presence armenienne dans les musees archeologiques ? Cet
effacement de tout un peuple, cette omission programmee, officielle,
non seulement du genocide de 1915 mais de siècles d'histoire, voila
ce que decouvrent Mathieu Zeitindjioglou et sa jeune femme, Anna, dans
leur voyage de noces en Turquie, au pays d u Fils du marchand d'olives.
Implication personnelle Le titre est la traduction du nom de Mathieu,
Zeitindjioglou. Un nom armenien turquifie, qui permit a son grand-père
d'echapper aux massacres. En s'interrogeant sur ce bizarre patronyme
qui est devenu le sien par son mariage, Anna, qui est polonaise, decide
d'entraîner Mathieu a la recherche de son passe familial et national.
Ce documentaire au style original et vivant commence par une petite
fable en forme de dessin anime sur des loups et des moutons, use
d'accelerations humoristiques pour evoquer le contexte particulier
du voyage : c'est a la fois un pèlerinage a des sources evanouies,
et l'affrontement de deuils et de peurs enfouis dans l'inconscient.
Cette implication personnelle donne au film la tonalite affective d'une
irremediable nostalgie, d'un heritage de malheur. Mais le film a aussi
un veritable contenu intellectuel. Au fil d'un voyage-enquete, nourri
de rencontres, de documents d'archives, de paysages, de discussions,
se forge une reflexion critique approfondie sur le mensonge historique
institutionnalise, le negationnisme d'Etat.
Il y a l'ignorance des gens ordinaires. Mais du côte des gens de
savoir, historiens, directeurs de musee, il y a pire : une construction
dogmatique volontaire qui inverse le sens des evenements et fait des
Armeniens les massacreurs des Turcs qui ont voulu les proteger en les
" deplacant ". Double injustice, double peine.
http://www.lefigaro.fr/cinema/2012/04/10/03002-20120410ARTFIG00505-le-fils-du-marchand-d-olives-il-n-y-a-pas-d-armeniens-ici8230.php