LA POSITION DE HOLLANDE SUR LA TURQUIE : ENTRE OUVERTURE ET FERMETE
Par Sylvia Zappi
Le Monde
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/04/12/la-position-de-hollande-sur-la-turquie-entre-ouverture-et-fermete_1684445_1471069.html
April 12 2012
France
Il n'y aura pas d'adhesion de la Turquie a l'Union europeenne lors du
prochain mandat presidentiel. Francois Hollande l'a redit, mercredi
11 avril, sur le plateau de Des paroles et des actes sur France 2 :
"Aujourd'hui, il y a un processus de negociation qui est en cours
depuis d'ailleurs des annees" mais "aucune condition majeure n'est
reunie, et donc, dans le prochain quinquennat, il n'y aura pas
d'adhesion de la Turquie a l'Union europeenne". Relance par les
journalistes, M. Hollande a insiste : "Ca ne se fera pas durant le
prochain quinquennat", s'il est elu le 6 mai.
Les declarations du candidat socialiste interviennent alors que le
processus de negociations entre Ankara et l'UE pietine, notamment
du fait du refus de la Turquie d'appliquer l'union douanière a la
partie grecque de l'île divisee de Chypre, membre de l'UE depuis
2004, que la Turquie ne reconnaît pas. Le ministre turc des affaires
europeennes avait denonce, voici huit jours lors d'une visite a
Bucarest, les "obstacles et les difficultes" de la Turquie dans son
procesus d'adhesion.
BLOCAGE SUR CHYPRE
La position sur ce dossier du depute de Corrèze n'est pas nouvelle.
Depuis plusieurs jours M. Hollande laissait entendre que s'il etait
elu, les negociations seraient "très longues", notamment a cause du
blocage sur Chypre. Si plusieurs reponsables socialistes, influents sur
les questions internationales, comme Pierre Moscovisci ou Jean-Louis
Bianco plaident depuis longtemps pour une approche plus ouverte,
le candidat, lui, maintient sa position ferme.
Des 2004, alors que son parti se divisait entre partisans et opposants
a l'adhesion de la Turquie a l'UE, Francois Hollande avait pose ses
conditions. A l'occasion d'une rencontre avec le premier ministre
Erdogan en juillet 2004, celui qui etait alors premier secretaire du
PS avait dit qu'il etait "favorable" au principe de l'adhesion turque,
"a condition que les critères d'adhesion soient respectes ", citant
notamment "la question des droits de l'homme et la reconnaissance du
genocide armenien".
RECONNAISSANCE DU GENOCIDE ARMENIEN
Deux mois plus tard, il signait avec Mourad Papazian, president
du Parti socialiste armenien, un texte commun appelant la Turquie
a reconnaître le genocide armenien. Car, peut etre plus que la
question chypriote, c'est la non reconnaissance par Ankara du genocide
armenien de 1915 qui a suscite la position de M. Hollande. Le candidat
s'interesse depuis longtemps a l'Armenie et s'est demene pour que
son parti soit en pointe dans la bataille pour le reconnaissance de
ce geneocide.
Plus recemment, alors que les groupes socialistes du Senat et
de l'Assemblee nationale semblaient cafouiller sur le vote de la
proposition de loi reprimant la negation du genocide armenien de
1915, presentee a l'initiative de la majorite de Nicolas Sarkozy,
il s'etait prononce personnellement pour son adoption. Il n'a jamais
varie sur ce sujet de tension majeure entre Paris et Ankara.
Par Sylvia Zappi
Le Monde
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/04/12/la-position-de-hollande-sur-la-turquie-entre-ouverture-et-fermete_1684445_1471069.html
April 12 2012
France
Il n'y aura pas d'adhesion de la Turquie a l'Union europeenne lors du
prochain mandat presidentiel. Francois Hollande l'a redit, mercredi
11 avril, sur le plateau de Des paroles et des actes sur France 2 :
"Aujourd'hui, il y a un processus de negociation qui est en cours
depuis d'ailleurs des annees" mais "aucune condition majeure n'est
reunie, et donc, dans le prochain quinquennat, il n'y aura pas
d'adhesion de la Turquie a l'Union europeenne". Relance par les
journalistes, M. Hollande a insiste : "Ca ne se fera pas durant le
prochain quinquennat", s'il est elu le 6 mai.
Les declarations du candidat socialiste interviennent alors que le
processus de negociations entre Ankara et l'UE pietine, notamment
du fait du refus de la Turquie d'appliquer l'union douanière a la
partie grecque de l'île divisee de Chypre, membre de l'UE depuis
2004, que la Turquie ne reconnaît pas. Le ministre turc des affaires
europeennes avait denonce, voici huit jours lors d'une visite a
Bucarest, les "obstacles et les difficultes" de la Turquie dans son
procesus d'adhesion.
BLOCAGE SUR CHYPRE
La position sur ce dossier du depute de Corrèze n'est pas nouvelle.
Depuis plusieurs jours M. Hollande laissait entendre que s'il etait
elu, les negociations seraient "très longues", notamment a cause du
blocage sur Chypre. Si plusieurs reponsables socialistes, influents sur
les questions internationales, comme Pierre Moscovisci ou Jean-Louis
Bianco plaident depuis longtemps pour une approche plus ouverte,
le candidat, lui, maintient sa position ferme.
Des 2004, alors que son parti se divisait entre partisans et opposants
a l'adhesion de la Turquie a l'UE, Francois Hollande avait pose ses
conditions. A l'occasion d'une rencontre avec le premier ministre
Erdogan en juillet 2004, celui qui etait alors premier secretaire du
PS avait dit qu'il etait "favorable" au principe de l'adhesion turque,
"a condition que les critères d'adhesion soient respectes ", citant
notamment "la question des droits de l'homme et la reconnaissance du
genocide armenien".
RECONNAISSANCE DU GENOCIDE ARMENIEN
Deux mois plus tard, il signait avec Mourad Papazian, president
du Parti socialiste armenien, un texte commun appelant la Turquie
a reconnaître le genocide armenien. Car, peut etre plus que la
question chypriote, c'est la non reconnaissance par Ankara du genocide
armenien de 1915 qui a suscite la position de M. Hollande. Le candidat
s'interesse depuis longtemps a l'Armenie et s'est demene pour que
son parti soit en pointe dans la bataille pour le reconnaissance de
ce geneocide.
Plus recemment, alors que les groupes socialistes du Senat et
de l'Assemblee nationale semblaient cafouiller sur le vote de la
proposition de loi reprimant la negation du genocide armenien de
1915, presentee a l'initiative de la majorite de Nicolas Sarkozy,
il s'etait prononce personnellement pour son adoption. Il n'a jamais
varie sur ce sujet de tension majeure entre Paris et Ankara.