LA CHRONIQUE INTERNATIONALE: LA NEGATION DU GENOCIDE ARMENIEN
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=66261
Publie le : 09-08-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le mardi 7 août 2012,
"La chronique internationale", emission quotidienne de Frederic Encel
du lundi au vendredi de 7h47 a 7h51 sur France Inter, a ete consacree a
la loi de penalisation de la negation du genocide armenien Le Collectif
VAN vous invite a (Re)ecouter cette emission disponible sur le site
de France Inter jusqu'au 03/05/2015 07h47.
France-Inter
l'emission du mardi 7 août 2012
La loi de penalisation de la negation du genocide armenien
Un vrai debat democratique et citoyen necessite l'expression d'idees
contradictoires. Or, a chaque reapparition du debat sur la loi de
penalisation de la negation du genocide armenien, on lit et on entend
surtout ceux qui s'y opposent. Pourtant a chaque bon argument deploye
par les nombreux adversaires du texte, on peut opposer un argument
au moins aussi valable.
Premier argument : " ce n'est pas au parlement de dire l'Histoire ".
Parfaitement exact ! Sauf que l'histoire du genocide armenien de 1915
a deja ete dite par ses contemporains, en l'occurrence des milliers
de rescapes, des diplomates, des militaires, des journalistes,
des intellectuels et meme des juges ! Il s'agit la simplement de
proteger une tragique realite historique de sa negation outrancière ;
pourquoi pas par le truchement de la loi qui incarne - selon la formule
consacree - " l'expression de la volonte generale ". C'est donc bien
au nom du peuple francais que ses representants legifèreront. Ajoutons
que les historiens disent certes l'histoire mais sans en etre les
proprietaires exclusifs.
Deuxième argument : " cette loi empechera les historiens de travailler
sereinement ". Cette crainte paraît sans fondement ; après tout
la loi Gayssot de 1990, qui punit la negation du genocide commis
par les nazis, n'a jamais empeche un historien de faire son metier
librement, et aucun d'eux ne s'est d'ailleurs plaint d'une entrave
intellectuelle. Et c'est logique, puisque sauf - et pour cause -
les faussaires negationnistes du genocide juif, nul historien
ne conteste l'evidence de la Shoah. Des centaines d'entre eux
travaillent actuellement sur les multiples aspects de ce genocide,
pourquoi en serait-il differemment avec le genocide armenien ? Et
s'il y a plainte abusive contre des historiens serieux, la Justice
tranchera evidemment en leur faveur.
Troisième argument : " on risque d'ouvrir la boite de Pandore ".
L'inflation de textes est une preoccupation legitime, mais en
l'occurrence la loi en souffrance ne concernera sans doute que " les
genocides reconnus par la France ". C'est a dire les seuls genocides
juif et armenien.
Et la Turquie dans tout cela ?C'est la grande absente du texte adopte
en janvier puis invalide par le conseil constitutionel. Non seulement
elle n'y est pas mentionnee, mais meme le regime precedent, celui
qui perpetra le genocide en 1915, c'est-a-dire l'empire ottoman,
n'est pas cite non plus ! Dans ces conditions, il apparaît tout de
meme difficile de parler de stigmatisation...
Enfin les menaces de represailles commerciales turques ne doivent
pas impressionner ; si la Turquie est souveraine, la France l'est
tout autant et sa representation nationale legitimee repetons-le a
legiferer au nom du peuple francais ; donc ni cynisme, ni lâchete ! De
toute facon, des represailles risqueraient d'entraîner une replique
europeenne et de coûter au final très cher a Ankara.
En definitive, une chose est sure ; le negationnisme est un fleau
a combattre, autant lorsqu'il provient d'Etats que de groupes ou
d'individus. La loi Gayssot constitue depuis vingt ans une arme
efficace, pourquoi celle protegeant la memoire du genocide armenien
ne le serait-elle pas ?...
Retour a la rubrique
Source/Lien : France-Inter
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=66261
Publie le : 09-08-2012
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"La chronique internationale", emission quotidienne de Frederic Encel
du lundi au vendredi de 7h47 a 7h51 sur France Inter, a ete consacree a
la loi de penalisation de la negation du genocide armenien Le Collectif
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France-Inter
l'emission du mardi 7 août 2012
La loi de penalisation de la negation du genocide armenien
Un vrai debat democratique et citoyen necessite l'expression d'idees
contradictoires. Or, a chaque reapparition du debat sur la loi de
penalisation de la negation du genocide armenien, on lit et on entend
surtout ceux qui s'y opposent. Pourtant a chaque bon argument deploye
par les nombreux adversaires du texte, on peut opposer un argument
au moins aussi valable.
Premier argument : " ce n'est pas au parlement de dire l'Histoire ".
Parfaitement exact ! Sauf que l'histoire du genocide armenien de 1915
a deja ete dite par ses contemporains, en l'occurrence des milliers
de rescapes, des diplomates, des militaires, des journalistes,
des intellectuels et meme des juges ! Il s'agit la simplement de
proteger une tragique realite historique de sa negation outrancière ;
pourquoi pas par le truchement de la loi qui incarne - selon la formule
consacree - " l'expression de la volonte generale ". C'est donc bien
au nom du peuple francais que ses representants legifèreront. Ajoutons
que les historiens disent certes l'histoire mais sans en etre les
proprietaires exclusifs.
Deuxième argument : " cette loi empechera les historiens de travailler
sereinement ". Cette crainte paraît sans fondement ; après tout
la loi Gayssot de 1990, qui punit la negation du genocide commis
par les nazis, n'a jamais empeche un historien de faire son metier
librement, et aucun d'eux ne s'est d'ailleurs plaint d'une entrave
intellectuelle. Et c'est logique, puisque sauf - et pour cause -
les faussaires negationnistes du genocide juif, nul historien
ne conteste l'evidence de la Shoah. Des centaines d'entre eux
travaillent actuellement sur les multiples aspects de ce genocide,
pourquoi en serait-il differemment avec le genocide armenien ? Et
s'il y a plainte abusive contre des historiens serieux, la Justice
tranchera evidemment en leur faveur.
Troisième argument : " on risque d'ouvrir la boite de Pandore ".
L'inflation de textes est une preoccupation legitime, mais en
l'occurrence la loi en souffrance ne concernera sans doute que " les
genocides reconnus par la France ". C'est a dire les seuls genocides
juif et armenien.
Et la Turquie dans tout cela ?C'est la grande absente du texte adopte
en janvier puis invalide par le conseil constitutionel. Non seulement
elle n'y est pas mentionnee, mais meme le regime precedent, celui
qui perpetra le genocide en 1915, c'est-a-dire l'empire ottoman,
n'est pas cite non plus ! Dans ces conditions, il apparaît tout de
meme difficile de parler de stigmatisation...
Enfin les menaces de represailles commerciales turques ne doivent
pas impressionner ; si la Turquie est souveraine, la France l'est
tout autant et sa representation nationale legitimee repetons-le a
legiferer au nom du peuple francais ; donc ni cynisme, ni lâchete ! De
toute facon, des represailles risqueraient d'entraîner une replique
europeenne et de coûter au final très cher a Ankara.
En definitive, une chose est sure ; le negationnisme est un fleau
a combattre, autant lorsqu'il provient d'Etats que de groupes ou
d'individus. La loi Gayssot constitue depuis vingt ans une arme
efficace, pourquoi celle protegeant la memoire du genocide armenien
ne le serait-elle pas ?...
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