L'Orient-Le Jour, Liban
23 aout 2012
Des milliers de Syro-Arméniens se réfugient sur leur terre ancestrale
Selon certaines évaluations, de 60 000 à 100 000 chrétiens originaires
d'Arménie sont établis en Syrie.
« On entendait des tirs et des bombardements toute la nuit », raconte
Yenok Soulahian, qui a fui les combats en Syrie pour se réfugier en
Arménie, la terre de ses ancêtres, comme l'ont fait aussi des milliers
d'autres Syro-Arméniens depuis le début du conflit. « Dieu merci, vous
êtes arrivés sains et saufs ! » disent en larmes des Arméniens venus
accueillir à l'aéroport d'Erevan des proches syro-arméniens en
provenance d'Alep, capitale économique et enjeu crucial du conflit en
Syrie. Les combats s'étant intensifiés ces dernières semaines, les
chrétiens d'origine arménienne ont de plus en plus peur en Syrie : «
Les autorités nous mettaient en garde tout le temps et nous
conseillaient de ne pas quitter nos maisons pour ne pas être tués »,
raconte M. Soulahian.
Plus de 3 000 Syro-Arméniens sont arrivés en Arménie, une ancienne
république soviétique, depuis le début du conflit en Syrie en mars
2011. Cependant, de nombreux réfugiés, comme M. Soulahian, comptent
bien retourner chez eux en Syrie dès que la paix aura été rétablie
dans ce pays. « Fin août, si tout va bien, nous prévoyons de retourner
à Alep pour la rentrée des classes », dit-il, faisant preuve d'un
optimisme qui ne semble pourtant pas de mise.
Selon certaines évaluations, de 60 000 à 100 000 chrétiens originaires
d'Arménie sont établis en Syrie. Il s'agit de descendants de ceux qui
ont fui les massacres d'Arméniens dans l'Empire ottoman au cours de la
Première Guerre mondiale.
Certains réfugiés redoutent des problèmes en Syrie si le président
Bachar el-Assad, dont le gouvernement entretient des relations
amicales avec l'Arménie, est renversé et remplacé par un régime
islamiste. « Cette incertitude nous fait bien sûr très peur. Comment
tout cela va-t-il finir et que va-t-il se passer pour la minorité
chrétienne si Assad s'en va ? » se demande à l'aéroport d'Erevan une
vieille femme en provenance d'Alep, qui refuse de décliner son
identité. D'autres Syro-Arméniens arrivés d'Alep se disent inquiets
pour leurs proches et leurs amis restés sur place. « Nous sommes très
inquiets pour nos proches et pas seulement pour eux, nous sommes aussi
inquiets pour la sécurité de nos voisins arabes. Nous avons vécu
pacifiquement à leurs côtés depuis notre naissance », dit Vrej
Kyurmlian, un bijoutier syro-arménien. « Nous n'avons jamais eu de
problèmes » en Syrie, dit-il.
À Erevan, les autorités ont pris des mesures pour faciliter le retour
des Syro-Arméniens sur leur terre ancestrale, en simplifiant le
processus d'obtention de visa et en leur permettant d'obtenir un
passeport au consulat d'Arménie à Alep. « Jusqu'ici, nous ne pouvons
pas appeler cela un processus de migration de masse. Nombre
d'Arméniens ne veulent pas quitter leurs maisons et leurs entreprises
», assure cependant Firdus Zakarian, un responsable de la commission
du ministère de la Diaspora arménienne, chargée, entre autres, des
Syro-Arméniens. Plus de 3 000 Syro-Arméniens ont déposé une demande
pour obtenir la citoyenneté arménienne au cours des six derniers mois,
signe de l'incertitude grandissante concernant leur avenir en Syrie.
Le ministère de la Diaspora insiste sur le fait que la situation n'est
pas encore critique et qu'aucune évacuation de masse n'est prévue.
« Il n'y a aujourd'hui en Syrie ni hystérie antiarménienne ni réelle
menace pour l'existence à long terme de l'ancienne communauté
arménienne », dit M. Zakarian. Mais « si la situation devient
critique, l'Arménie est prête à assister tous nos compatriotes »,
ajoute-t-il.
(Source : AFP)
http://www.lorientlejour.com/category/Moyen+Orient+et+Monde/article/774485/Des_milliers_de_Syro-Armeniens_se_refugient_sur_leur_terre_ancestrale_. html
23 aout 2012
Des milliers de Syro-Arméniens se réfugient sur leur terre ancestrale
Selon certaines évaluations, de 60 000 à 100 000 chrétiens originaires
d'Arménie sont établis en Syrie.
« On entendait des tirs et des bombardements toute la nuit », raconte
Yenok Soulahian, qui a fui les combats en Syrie pour se réfugier en
Arménie, la terre de ses ancêtres, comme l'ont fait aussi des milliers
d'autres Syro-Arméniens depuis le début du conflit. « Dieu merci, vous
êtes arrivés sains et saufs ! » disent en larmes des Arméniens venus
accueillir à l'aéroport d'Erevan des proches syro-arméniens en
provenance d'Alep, capitale économique et enjeu crucial du conflit en
Syrie. Les combats s'étant intensifiés ces dernières semaines, les
chrétiens d'origine arménienne ont de plus en plus peur en Syrie : «
Les autorités nous mettaient en garde tout le temps et nous
conseillaient de ne pas quitter nos maisons pour ne pas être tués »,
raconte M. Soulahian.
Plus de 3 000 Syro-Arméniens sont arrivés en Arménie, une ancienne
république soviétique, depuis le début du conflit en Syrie en mars
2011. Cependant, de nombreux réfugiés, comme M. Soulahian, comptent
bien retourner chez eux en Syrie dès que la paix aura été rétablie
dans ce pays. « Fin août, si tout va bien, nous prévoyons de retourner
à Alep pour la rentrée des classes », dit-il, faisant preuve d'un
optimisme qui ne semble pourtant pas de mise.
Selon certaines évaluations, de 60 000 à 100 000 chrétiens originaires
d'Arménie sont établis en Syrie. Il s'agit de descendants de ceux qui
ont fui les massacres d'Arméniens dans l'Empire ottoman au cours de la
Première Guerre mondiale.
Certains réfugiés redoutent des problèmes en Syrie si le président
Bachar el-Assad, dont le gouvernement entretient des relations
amicales avec l'Arménie, est renversé et remplacé par un régime
islamiste. « Cette incertitude nous fait bien sûr très peur. Comment
tout cela va-t-il finir et que va-t-il se passer pour la minorité
chrétienne si Assad s'en va ? » se demande à l'aéroport d'Erevan une
vieille femme en provenance d'Alep, qui refuse de décliner son
identité. D'autres Syro-Arméniens arrivés d'Alep se disent inquiets
pour leurs proches et leurs amis restés sur place. « Nous sommes très
inquiets pour nos proches et pas seulement pour eux, nous sommes aussi
inquiets pour la sécurité de nos voisins arabes. Nous avons vécu
pacifiquement à leurs côtés depuis notre naissance », dit Vrej
Kyurmlian, un bijoutier syro-arménien. « Nous n'avons jamais eu de
problèmes » en Syrie, dit-il.
À Erevan, les autorités ont pris des mesures pour faciliter le retour
des Syro-Arméniens sur leur terre ancestrale, en simplifiant le
processus d'obtention de visa et en leur permettant d'obtenir un
passeport au consulat d'Arménie à Alep. « Jusqu'ici, nous ne pouvons
pas appeler cela un processus de migration de masse. Nombre
d'Arméniens ne veulent pas quitter leurs maisons et leurs entreprises
», assure cependant Firdus Zakarian, un responsable de la commission
du ministère de la Diaspora arménienne, chargée, entre autres, des
Syro-Arméniens. Plus de 3 000 Syro-Arméniens ont déposé une demande
pour obtenir la citoyenneté arménienne au cours des six derniers mois,
signe de l'incertitude grandissante concernant leur avenir en Syrie.
Le ministère de la Diaspora insiste sur le fait que la situation n'est
pas encore critique et qu'aucune évacuation de masse n'est prévue.
« Il n'y a aujourd'hui en Syrie ni hystérie antiarménienne ni réelle
menace pour l'existence à long terme de l'ancienne communauté
arménienne », dit M. Zakarian. Mais « si la situation devient
critique, l'Arménie est prête à assister tous nos compatriotes »,
ajoute-t-il.
(Source : AFP)
http://www.lorientlejour.com/category/Moyen+Orient+et+Monde/article/774485/Des_milliers_de_Syro-Armeniens_se_refugient_sur_leur_terre_ancestrale_. html