ETAT DE GUERRE PERMANENT DANS LE HAUT-KARABAKH
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=84875
Le mensuel Le Monde diplomatique du mois de decembre publie deux
pleines pages, signees Philippe Descamps, sur la situation
conflictuelle qui prevaut entre l'Azerbaïdjan et le Haut-Karabakh.
" Vingt ans après la prise de Chouchi par les troupes armeniennes, le
9 mai 1992, le cessez-le-feu est plus precaire que jamais dans les
montagnes du Haut-Karabakh. Le rearmement rapide de l'Azerbaïdjan
depuis 2010 laisse craindre une reprise des combats aux consequences
incalculables pour l'ensemble du Caucase. les deux peuples payent au
prix fort l'impase politique et diplomatique. ", ecrit Philippe
Descamps en preambule de sa longue enquete sur le terrain.
" Ne regardez pas plus de quinze secondes. Après, il faut baisser la
tete. " Une meurtrière en beton permet d'apercevoir furtivement une
rangee de fils de fer barbeles et, a moins de deux cents mètres, la
première ligne de soldats azeris. Au fond de cette tranchee du secteur
d'Askeran, côte armenien, tout rappelle une scène de la première
guerre mondiale : de modestes casemates, des sacs de sable, un petit
poele a bois pour l'hiver et quelques derisoires boîtes de conserve
rouillees destinees a signaler une intrusion nocturne. Les trois
soldats de ce poste ont 20 ans. Ils viennent d'Erevan. Leur officier
trouve le front relativement calme aujourd'hui...
cliquer sur le document pour agrandir
" Hier, l'ennemi a viole dix-huit fois le cessez-le-feu, et nous une
fois ", assure le lieutenant-general Movses Hakobian, ministre de la
defense du Haut-Karabakh. Sur les trois cents kilomètres de la ligne
de front, dès qu'une tete depasse, ils peuvent tirer. Tous les jours,
nous sommes en guerre. " Debut juin, les echanges de tirs ont fait
huit morts en deux jours. Après le dernier cessez-le-feu, signe a
Moscou le 16 mai 1994, les lignes n'ont plus bouge ; les troupes se
sont enterrees. A l'epoque, les autorites de Bakou avaient accepte
l'arret des combats pour eviter une deroute. Les Armeniens venaient
d'arracher le contrôle de l'ancienne region autonome du Haut-Karabakh
et de vastes territoires adjacents, soit environ 13 %du territoire de
l'ancienne republique sovietique d'Azerbaïdjan. Depuis, soldats et
tireurs d'elite s'epient jour et nuit, parfois a moins de cent mètres
les uns des autres.
Les escarmouches rythment les rencontres internationales. Elles se
sont multipliees ces derniers mois, alors que la Russie avait organise
plusieurs sommets entre les presidents armenien et azerbaïdjanais.
L'alliance entre l'Armenie et la Russie d'un côte, les liens etroits
entre l'Azerbaïdjan turcophone et la Turquie de l'autre font de ce
conflit un foyer de tension internationale majeur.
" Les Armeniens ", explique Philippe Descamps, " invoquent
l'histoire...ancienne. A sept kilomètres au nord d'Agdam, ils ont
trouve un site majeur de l'epoque helleniste, vite rebpatise
Tigranakert. " Un renard avait creuse un terrier, raconte le gardien
du site en se rememorant sa decouverte, en 2005. Par ce trou, on
apercevait un mur. Je l'ai montre a Hamlet Petrossian, le directeur de
l'Insttitut d'archeologie. Ils ont creuse, et ils ont trouve ces
vestiges d'une basilique amenienne du VIème siècle. " Une grande
enceinte du 1er siècle avant notre ère a egalement ete mise au jour.
Elle attesterait qu'il s'agit la d'une cite fondee a l'epoque de
Tigrane II le Grand (95-54 av.J.-C), a l'apogee de l'Armenie antique.
cliquer sur le document pour agrandir
Ne dans la diaspora francaise et installe a Chouchi depuis huit ans,
le jeune Armen Rakedjian pense que l'avenir passe par l'emergence
d'une societe civile, qu'il tente d'organiser a son echelle avec une
association locale d'entraide. Dans l'immediat, il faut selon lui
commencer par instaurer un minimum de confiance en soi et envers les
autres : " Dans mon quartier, une famille a eu sson fils tue par les
Azeris il y a un an. Tu ne peux pas expliquer a cette famille te a ses
proches que les Azeris sont de bons voisins avec lesquels il faut
faire la paix. "
Le premier signe de detente ne pourra venir que du front : achever les
echanges de depouilles et de prisonniers, faire reculer les lignes,
mettre en place un mecanisme de contrôle du cessez-le-feu, accepter de
se parler autrement que dans les conferences diplomatiques, conclut
Philippe Descamps.
Lire l'article en son entier : vente en kiosque (4,90 euros)
Le Monde diplomatique est tire a 230 000 exemplaires en francais, et
traduit par soixante-dix editions etrangères, dans vingt-six langues.
l'article en version electronique payante par abonnement annuel (34
euros), voir lien plus bas
jeudi 29 novembre 2012,
Jean Eckian ©armenews.com
From: A. Papazian
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=84875
Le mensuel Le Monde diplomatique du mois de decembre publie deux
pleines pages, signees Philippe Descamps, sur la situation
conflictuelle qui prevaut entre l'Azerbaïdjan et le Haut-Karabakh.
" Vingt ans après la prise de Chouchi par les troupes armeniennes, le
9 mai 1992, le cessez-le-feu est plus precaire que jamais dans les
montagnes du Haut-Karabakh. Le rearmement rapide de l'Azerbaïdjan
depuis 2010 laisse craindre une reprise des combats aux consequences
incalculables pour l'ensemble du Caucase. les deux peuples payent au
prix fort l'impase politique et diplomatique. ", ecrit Philippe
Descamps en preambule de sa longue enquete sur le terrain.
" Ne regardez pas plus de quinze secondes. Après, il faut baisser la
tete. " Une meurtrière en beton permet d'apercevoir furtivement une
rangee de fils de fer barbeles et, a moins de deux cents mètres, la
première ligne de soldats azeris. Au fond de cette tranchee du secteur
d'Askeran, côte armenien, tout rappelle une scène de la première
guerre mondiale : de modestes casemates, des sacs de sable, un petit
poele a bois pour l'hiver et quelques derisoires boîtes de conserve
rouillees destinees a signaler une intrusion nocturne. Les trois
soldats de ce poste ont 20 ans. Ils viennent d'Erevan. Leur officier
trouve le front relativement calme aujourd'hui...
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" Hier, l'ennemi a viole dix-huit fois le cessez-le-feu, et nous une
fois ", assure le lieutenant-general Movses Hakobian, ministre de la
defense du Haut-Karabakh. Sur les trois cents kilomètres de la ligne
de front, dès qu'une tete depasse, ils peuvent tirer. Tous les jours,
nous sommes en guerre. " Debut juin, les echanges de tirs ont fait
huit morts en deux jours. Après le dernier cessez-le-feu, signe a
Moscou le 16 mai 1994, les lignes n'ont plus bouge ; les troupes se
sont enterrees. A l'epoque, les autorites de Bakou avaient accepte
l'arret des combats pour eviter une deroute. Les Armeniens venaient
d'arracher le contrôle de l'ancienne region autonome du Haut-Karabakh
et de vastes territoires adjacents, soit environ 13 %du territoire de
l'ancienne republique sovietique d'Azerbaïdjan. Depuis, soldats et
tireurs d'elite s'epient jour et nuit, parfois a moins de cent mètres
les uns des autres.
Les escarmouches rythment les rencontres internationales. Elles se
sont multipliees ces derniers mois, alors que la Russie avait organise
plusieurs sommets entre les presidents armenien et azerbaïdjanais.
L'alliance entre l'Armenie et la Russie d'un côte, les liens etroits
entre l'Azerbaïdjan turcophone et la Turquie de l'autre font de ce
conflit un foyer de tension internationale majeur.
" Les Armeniens ", explique Philippe Descamps, " invoquent
l'histoire...ancienne. A sept kilomètres au nord d'Agdam, ils ont
trouve un site majeur de l'epoque helleniste, vite rebpatise
Tigranakert. " Un renard avait creuse un terrier, raconte le gardien
du site en se rememorant sa decouverte, en 2005. Par ce trou, on
apercevait un mur. Je l'ai montre a Hamlet Petrossian, le directeur de
l'Insttitut d'archeologie. Ils ont creuse, et ils ont trouve ces
vestiges d'une basilique amenienne du VIème siècle. " Une grande
enceinte du 1er siècle avant notre ère a egalement ete mise au jour.
Elle attesterait qu'il s'agit la d'une cite fondee a l'epoque de
Tigrane II le Grand (95-54 av.J.-C), a l'apogee de l'Armenie antique.
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Ne dans la diaspora francaise et installe a Chouchi depuis huit ans,
le jeune Armen Rakedjian pense que l'avenir passe par l'emergence
d'une societe civile, qu'il tente d'organiser a son echelle avec une
association locale d'entraide. Dans l'immediat, il faut selon lui
commencer par instaurer un minimum de confiance en soi et envers les
autres : " Dans mon quartier, une famille a eu sson fils tue par les
Azeris il y a un an. Tu ne peux pas expliquer a cette famille te a ses
proches que les Azeris sont de bons voisins avec lesquels il faut
faire la paix. "
Le premier signe de detente ne pourra venir que du front : achever les
echanges de depouilles et de prisonniers, faire reculer les lignes,
mettre en place un mecanisme de contrôle du cessez-le-feu, accepter de
se parler autrement que dans les conferences diplomatiques, conclut
Philippe Descamps.
Lire l'article en son entier : vente en kiosque (4,90 euros)
Le Monde diplomatique est tire a 230 000 exemplaires en francais, et
traduit par soixante-dix editions etrangères, dans vingt-six langues.
l'article en version electronique payante par abonnement annuel (34
euros), voir lien plus bas
jeudi 29 novembre 2012,
Jean Eckian ©armenews.com
From: A. Papazian