LA TURQUIE ET LES DROITS DES MINORITéS
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=69383
Publié le : 30-11-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Il semble nécessaire pour
un accusé de se défendre avec les meilleures armes possibles. La
première de celles-ci reste l'expression. Or, en Turquie, où vivent
de nombreuses communautés issues de diverses ethnies, le droit a
la défense et le droit a l'éducation dans la langue maternelle ne
sont pas reconnus officiellement : seuls quelques cours optionnels
sont proposés. Si ces droits semblent primordiaux, l'article invite
toutefois le lecteur a cerner les limites de leur champ d'application
: outre la nécessité de prendre certaines mesures pour pallier
la difficulté technique de traduction des termes juridiques qui
n'existent pas dans certains dialectes, le débat actuel est centré
sur les Kurdes, de telle sorte qu'il pourrait sembler que ces droits
leur sont exclusivement destinés. Le Collectif VAN vous invite a
lire la traduction d'un article en anglais de Vercihan Ziflioglu,
paru le 19 novembre 2012 sur Hurriyet Daily News.
Les minorités soutiennent le droit a la défense dans la langue
maternelle
ISTANBUL - Hurriyet Daily News
19 Novembre 2012
Vercihan Ziflioglu
Le débat concernant la défense juridique en langue kurde, qui est
actuellement l'un des sujets les plus controversés en Turquie,
s'étend a la défense dans la langue maternelle pour d'autres
communautés ethniques.
S'adressant a Hurriyet Daily News, Vacid Kadıoglu, le président de
la Fédération des Associations Caucasiennes, a dit : Â" Le droit a
la défense et a l'éducation dans la langue maternelle est le droit
de chacun. Manipuler ce droit a des fins politiques est une mauvaise
action. Â"
Â" Ils nous ont fait oublier notre propre langue maternelle, la langue
circassienne. Nous ne pouvons donc pas inscrire la défense dans la
langue maternelle a l'ordre du jour Â" a dit Kadıoglu.
Â" Tout d'abord, nous exigeons le retour de notre droit a avoir accès
a une éducation dans notre langue maternelle. Le gouvernement a mis en
application la loi sur la langue maternelle et les dialectes proposés
en cours optionnels, mais il a également fixé comme condition un
quota de 10 personnes. Il n'est pas sincère Â" a dit Kadıoglu.
La langue maternelle : Â" un droit Â"
Le président de l'Association de la Culture Laze, l'avocat Mehmet
Ali BeÅ~_li, a abordé un aspect différent de la question : Â"
La langue maternelle est un droit, et la capacité de se défendre
dans sa langue maternelle, celle que l'on parle le plus efficacement,
joue un rôle capital. Les gens devraient se défendre dans la langue
a travers laquelle ils peuvent le mieux s'exprimer Â" a dit BeÅ~_li. Â"
L'Etat a mis en Å"uvre des cours de langue maternelle dans les écoles
et a ouvert une chaîne de télévision en langue kurde ; cependant,
il n'accepte pas la défense dans la langue maternelle devant les
tribunaux. Ce n'est pas compréhensible Â"
Si le droit a la défense dans la langue maternelle entre en vigueur,
les traducteurs seront assignés deux fois a ceux qui ne peuvent pas
parler turc. Ceux qui parlent turc mais qui demandent a se défendre
dans leur langue maternelle devront amener leur traducteurs avec eux.
Se référant a cette décision, BeÅ~_li a demandé : Â" Comment
le tribunal déterminera-t-il les compétences d'une personne en
grammaire turque ; comment pourrait-on les mesurer ? Â"
Il a ajouté : Â" Les droits a la langue maternelle ne devraient pas
être faconnés seulement par les Kurdes. Â"
Le fondateur de l'Association de la Recherche et de la Culture
Anatolienne (AKADAER), Altan Acıkdilli, qui a présenté un dossier
intitulé Â" Recherche sur la constitution des peuples Â" a Ankara
il y a quelques mois, a dit qu'il soutenait pleinement le droit a la
défense dans la langue maternelle.
Acıkdilli a également commenté la condition de traducteur pour
ceux qui demandent a se défendre dans leur langue maternelle.
Â" Cela illustre clairement une mentalité de négociation. La liberté
n'a pas de condition. Une personne se défend dans sa langue maternelle
ou ne le fait pas Â" a-t-il dit. Acıkdilli a également dit que
certains problèmes techniques pouvaient survenir, en ajoutant que
certaines mesures devraient être prises contre cela.
Â" La traduction de différents dialectes nécessite une
expertise. Et la, il y a un point crucial ; les termes juridiques
n'ont pas d'équivalents dans certains dialectes, une formation
de courte durée sera donc nécessaire pour les traducteurs Â"
a dit Acıkdilli. Acıkdilli a également abordé le fait que
les débats concernant la langue maternelle se font en se fondant
uniquement sur les Kurdes : Â" Le public se trompe de débat ; le
gouvernement présente les droits concernant la langue maternelle
comme une chose qui sera donnée uniquement aux Kurdes ; cependant,
diverses communautés de différentes ethnies vivent dans ce pays Â"
a dit Acıkdilli.
Â" Les droits de ces communautés ne devraient pas être faconnés
a travers les politiques mises en Å"uvre concernant les Kurdes Â"
a dit Acıkdilli.
Le président de l'Association Hadig HemÅ~_in Culture Sustenance,
Hikmet Akcicek, a également exprimé la même inquiétude : Â" Quand
il s'agit de droits, il faut adopter une perspective qui englobe toutes
les communautés a l'intérieur du pays. La défense et l'éducation
dans la langue maternelle sont le droit de chacun. Â"
©Traduction de l'anglais Tigran Mheryan pour le Collectif VAN -
30 novembre 2012 - 06:00 - www.collectifvan.org
Retour a la rubrique
Source/Lien : Hurriyet Daily News
From: Baghdasarian
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=69383
Publié le : 30-11-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Il semble nécessaire pour
un accusé de se défendre avec les meilleures armes possibles. La
première de celles-ci reste l'expression. Or, en Turquie, où vivent
de nombreuses communautés issues de diverses ethnies, le droit a
la défense et le droit a l'éducation dans la langue maternelle ne
sont pas reconnus officiellement : seuls quelques cours optionnels
sont proposés. Si ces droits semblent primordiaux, l'article invite
toutefois le lecteur a cerner les limites de leur champ d'application
: outre la nécessité de prendre certaines mesures pour pallier
la difficulté technique de traduction des termes juridiques qui
n'existent pas dans certains dialectes, le débat actuel est centré
sur les Kurdes, de telle sorte qu'il pourrait sembler que ces droits
leur sont exclusivement destinés. Le Collectif VAN vous invite a
lire la traduction d'un article en anglais de Vercihan Ziflioglu,
paru le 19 novembre 2012 sur Hurriyet Daily News.
Les minorités soutiennent le droit a la défense dans la langue
maternelle
ISTANBUL - Hurriyet Daily News
19 Novembre 2012
Vercihan Ziflioglu
Le débat concernant la défense juridique en langue kurde, qui est
actuellement l'un des sujets les plus controversés en Turquie,
s'étend a la défense dans la langue maternelle pour d'autres
communautés ethniques.
S'adressant a Hurriyet Daily News, Vacid Kadıoglu, le président de
la Fédération des Associations Caucasiennes, a dit : Â" Le droit a
la défense et a l'éducation dans la langue maternelle est le droit
de chacun. Manipuler ce droit a des fins politiques est une mauvaise
action. Â"
Â" Ils nous ont fait oublier notre propre langue maternelle, la langue
circassienne. Nous ne pouvons donc pas inscrire la défense dans la
langue maternelle a l'ordre du jour Â" a dit Kadıoglu.
Â" Tout d'abord, nous exigeons le retour de notre droit a avoir accès
a une éducation dans notre langue maternelle. Le gouvernement a mis en
application la loi sur la langue maternelle et les dialectes proposés
en cours optionnels, mais il a également fixé comme condition un
quota de 10 personnes. Il n'est pas sincère Â" a dit Kadıoglu.
La langue maternelle : Â" un droit Â"
Le président de l'Association de la Culture Laze, l'avocat Mehmet
Ali BeÅ~_li, a abordé un aspect différent de la question : Â"
La langue maternelle est un droit, et la capacité de se défendre
dans sa langue maternelle, celle que l'on parle le plus efficacement,
joue un rôle capital. Les gens devraient se défendre dans la langue
a travers laquelle ils peuvent le mieux s'exprimer Â" a dit BeÅ~_li. Â"
L'Etat a mis en Å"uvre des cours de langue maternelle dans les écoles
et a ouvert une chaîne de télévision en langue kurde ; cependant,
il n'accepte pas la défense dans la langue maternelle devant les
tribunaux. Ce n'est pas compréhensible Â"
Si le droit a la défense dans la langue maternelle entre en vigueur,
les traducteurs seront assignés deux fois a ceux qui ne peuvent pas
parler turc. Ceux qui parlent turc mais qui demandent a se défendre
dans leur langue maternelle devront amener leur traducteurs avec eux.
Se référant a cette décision, BeÅ~_li a demandé : Â" Comment
le tribunal déterminera-t-il les compétences d'une personne en
grammaire turque ; comment pourrait-on les mesurer ? Â"
Il a ajouté : Â" Les droits a la langue maternelle ne devraient pas
être faconnés seulement par les Kurdes. Â"
Le fondateur de l'Association de la Recherche et de la Culture
Anatolienne (AKADAER), Altan Acıkdilli, qui a présenté un dossier
intitulé Â" Recherche sur la constitution des peuples Â" a Ankara
il y a quelques mois, a dit qu'il soutenait pleinement le droit a la
défense dans la langue maternelle.
Acıkdilli a également commenté la condition de traducteur pour
ceux qui demandent a se défendre dans leur langue maternelle.
Â" Cela illustre clairement une mentalité de négociation. La liberté
n'a pas de condition. Une personne se défend dans sa langue maternelle
ou ne le fait pas Â" a-t-il dit. Acıkdilli a également dit que
certains problèmes techniques pouvaient survenir, en ajoutant que
certaines mesures devraient être prises contre cela.
Â" La traduction de différents dialectes nécessite une
expertise. Et la, il y a un point crucial ; les termes juridiques
n'ont pas d'équivalents dans certains dialectes, une formation
de courte durée sera donc nécessaire pour les traducteurs Â"
a dit Acıkdilli. Acıkdilli a également abordé le fait que
les débats concernant la langue maternelle se font en se fondant
uniquement sur les Kurdes : Â" Le public se trompe de débat ; le
gouvernement présente les droits concernant la langue maternelle
comme une chose qui sera donnée uniquement aux Kurdes ; cependant,
diverses communautés de différentes ethnies vivent dans ce pays Â"
a dit Acıkdilli.
Â" Les droits de ces communautés ne devraient pas être faconnés
a travers les politiques mises en Å"uvre concernant les Kurdes Â"
a dit Acıkdilli.
Le président de l'Association Hadig HemÅ~_in Culture Sustenance,
Hikmet Akcicek, a également exprimé la même inquiétude : Â" Quand
il s'agit de droits, il faut adopter une perspective qui englobe toutes
les communautés a l'intérieur du pays. La défense et l'éducation
dans la langue maternelle sont le droit de chacun. Â"
©Traduction de l'anglais Tigran Mheryan pour le Collectif VAN -
30 novembre 2012 - 06:00 - www.collectifvan.org
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