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La lutte contre la corruption, arme à double tranchant pour Poutine

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    RUSSIE
    La lutte contre la corruption, arme à double tranchant pour Poutine


    La multiplication inédite des scandales de corruption ces dernières
    semaines en Russie suggère qu'une opération `mains propres` a été
    déclenchée dans le pays, mais certains analystes avertissent que cette
    campagne pourrait se retourner contre le Kremlin.

    Le limogeage début novembre du ministre de la Défense Anatoli
    Serdioukov, éclaboussé par un scandale de fraude dans la vente de
    biens publics, a fait sensation.

    Jusqu'alors, le président Vladimir Poutine s'était en effet toujours
    montré réticent à congédier des fonctionnaires de ce rang.

    Peu après, une chaîne publique de télévision diffusait un film sur
    cette affaire, au ton très accusateur à l'encontre du ministre déchu.

    `Une lutte sans merci, qui ne fera aucun compromis, a commencé`, a
    annoncé le journaliste Arkadi Mamontov, considéré comme étant proche
    du Kremlin.

    Depuis, il ne s'est quasiment pas passé un jour sans qu'une nouvelle
    affaire de détournement de fonds publics par des fonctionnaires véreux
    ne soit révélée.

    La Cour des Comptes a indiqué que plus de 15 milliards de roubles (373
    millions d'euros) avaient été détournés ou dépensés à mauvais escient
    entre 2008 et 2012 pour la préparation du sommet de coopération
    économique Asie-Pacifique (Apec) en septembre à Vladivostok
    (Extrême-Orient russe).

    Une autre affaire, dans le secteur spatial cette fois, a abouti au
    limogeage d'un responsable chargé du système de navigation par
    satellite Glonass, un projet stratégique qui se veut un concurrent du
    GPS américain.

    Mardi, la télévision russe diffusait un nouveau film, dans lequel une
    ex-ministre de l'Agriculture est accusée d'être impliquée dans le
    détournement de 39 milliards de roubles (970 millions d'euros) du
    budget d'une entreprise dÉtat.

    L'omniprésence de la corruption en Russie est une des causes qui ont
    poussé des milliers de Russes à descendre dans la rue depuis près d'un
    an. Les manifestants reprochent à M. Poutine de n'avoir guère amélioré
    la situation depuis son arrivée au pouvoir en 2000.

    L'une des figures les plus charismatiques du mouvement de contestation
    du régime est d'ailleurs l'avocat et blogueur Alexeï Navalny, qui
    s'est consacré à la lutte contre ce fléau.

    Pour l'analyste politique Stanislav Belkovski, M. Poutine, 60 ans,
    tente avec cette nouvelle campagne de regagner le cur de la classe
    moyenne russe, en première ligne dans les protestations.

    `Poutine veut se réconcilier avec la frange active de la société
    russe`, a-t-il déclaré à l'AFP.

    Le dernier sondage de l'institut de sondage indépendant Levada montre
    que la cote de popularité de M. Poutine est passée de 67% des
    personnes interrogées en octobre à 63% en novembre.

    Même s'ils sembleraient bons dans un pays d'Europe occidentale, ces
    chiffres figurent parmi les plus bas enregistrés depuis que le centre
    Levada a commencé à suivre la cote de popularité de M. Poutine, a
    expliqué le directeur de l'institut, Lev Goudkov.

    `Cela va continuer à baisser. De telles tendances sont irréversibles`,
    a-t-il estimé.

    Selon M. Belkovski, cette campagne vient trop tard et va `mener à la
    révélation de nombreuses informations sur l'étendue et le niveau de la
    corruption, ce qui va discréditer M. Poutine lui-même`.

    Par ailleurs, les Russes paraissent sceptiques sur les réelles
    motivations de cette opération : selon l'institut de sondage VTsIOM,
    contrôlé par le pouvoir, 45% des personnes interrogées estiment que
    les récents scandales ne sont que le fruit de luttes de clans et de
    règlements de comptes au sein du pouvoir.

    Gueorgui Satarov, du fonds Indem, affirme de son côté que cette
    campagne viole un pacte tacite du Kremlin avec les élites du pays, qui
    les autorisait à s'enrichir en échange de leur loyauté.

    `Si elles se sentent menacées et perdent leur sens de la loyauté,
    elles feront tout pour se protéger`, a écrit cet ancien conseiller du
    président Boris Eltsine, sur un journal politique en ligne.

    `La violation du pacte avec les élites est l'un des facteurs clés
    menant à la chute d'un empire`, a-t-il souligné.

    dimanche 2 décembre 2012,
    Stéphane ©armenews.com

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