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Gazprom lance la construction de son gazoduc South Stream vers l'UE

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    RUSSIE
    Gazprom lance la construction de son gazoduc South Stream vers l'UE


    Le géant gazier russe Gazprom lance vendredi, en présence du président
    russe Vladimir Poutine, les travaux de construction du gazoduc South
    Stream, destiné à livrer du gaz russe à l'Union européenne via la mer
    Noire en évitant l'Ukraine.

    Le groupe public a convié plus de cent journalistes et officiels sur
    les hauteurs de la station balnéaire d'Anapa, au bord de la mer Noire,
    où la cérémonie officielle devait débuter à 11H00 GMT, sous haute
    sécurité.

    L'emplacement, au milieu des vignes recouvertes vendredi par la brume,
    constitue le point de départ du gazoduc.

    M. Poutine, le patron de Gazprom Alexeï Miller et celui du consortium
    South Stream, Marcel Kramer, doivent y prononcer un discours.

    Le projet, dont le coût total est estimé à 16,5 milliards d'euros,
    doit à terme permettre à Moscou de livrer 63 milliards de mètres cubes
    de gaz par an à l'Europe via un tuyau de 2.380 kilomètres de long.
    Cela représente 10% de la consommation prévue de l'UE en 2020, selon
    les projections de l'Agence internationale de l'Energie (AIE).

    Le tracé, via les fonds de la mer Noire, puis la Bulgarie, la Serbie,
    la Hongrie, la Slovénie, jusqu'à l'Italie, évite soigneusement le
    territoire de l'Ukraine, jusqu'ici principal pays de transit.

    Mais les disputes répétées entre Moscou et Kiev sur le prix du gaz,
    qui ont perturbé à plusieurs reprises les approvisionnements au coeur
    de l'hiver, ont poussé Gazprom, allié avec les électriciens européens,
    à chercher d'autres voies de livraisons.

    La partie sous-marine du gazoduc est ainsi portée par un consortium
    détenu outre Gazprom (50%), par l'italien Eni (20%), le français EDF
    (15%) et l'allemand Wintershall (15%), filiale de BASF.

    Au nord, le géant public russe a déjà ouvert les vannes de Nord Stream
    entre la Russie et l'Allemagne via la mer Baltique. Lancé en novembre
    2011, ce tuyau de 1.220 kilomètres a vu sa capacité passer à 55
    milliards de m3 par an grce à la mise en service début octobre d'une
    seconde conduite.

    Pour autant, le lancement des travaux du pendant sud de la toile
    gazière russe vers l'Europe intervient à un moment difficile pour
    Gazprom sur le marché européen.

    La crise économique a fait chuter la consommation de l'UE d'environ
    11%, selon l'AIE, qui estime que le mouvement s'est poursuivi cette
    année.

    L'organisation internationale, qui représente les intérêts des pays
    consommateurs, ne s'attend à voir la demande retrouver ses niveaux de
    2010 qu'à la fin de la décennie actuelle.

    La situation a poussé de nombreux clients de Gazprom à contester les
    termes très contraignants des contrats à long terme de livraisons,
    poussant le groupe russe à accorder des rabais à plusieurs d'entre
    eux, parmi lesquels le français GDF Suez.

    Politiquement aussi, les relations se sont tendues. Gazprom est la
    cible d'une enquête de la Commission européenne pour entrave à la
    concurrence.

    `S'il y a des conséquences pour nous, il y aura des conséquences pour
    eux`, a sèchement lché fin novembre le vice-Premier ministre russe
    Arkadi Dvorkovitch, citant le risque d'une hausse de prix si le groupe
    russe réduisait ses livraisons.

    Peu avant, le vice-président de Gazprom, Alexandre Medvedev, disait se
    demander si Bruxelles voulait recevoir du gaz en quantités croissantes
    dans les années à venir.

    Présente à Anapa, la directrice de l'AIE, Maria van der Hoeven, s'est
    dit confiante dans les perspectives de croissance à long terme de la
    demande européenne, qui selon elle devrait passer de 340 milliards de
    mètres cubes par an actuellement à 500 milliards en 2035.

    `C'est plus que suffisant pour que l'Europe garde sa place de premier
    marché pour l'importation de gaz dans le monde`, a-t-elle déclaré lors
    d'une conférence de presse.

    Mais `le marché ne sera pas dirigé par les mêmes certitudes auxquelles
    sont habitués les exportateurs`, a-t-elle prévenu, citant la
    concurrence de la Norvège, de l'Algérie, voire de l'Amérique du Nord
    grce au gaz de schiste.

    Gazprom cherche actuellement à s'orienter, à coups d'investissements
    massifs, vers le marché asiatique, où les prix sont relativement
    élevés et la demande plus solide.

    samedi 8 décembre 2012,
    Stéphane ©armenews.com

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