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    Syrie
    Les Arméniens à Nouveau en Fuite Tandis que les Combats font Rage en Syrie

    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=85352

    C/ Diana Markosian

    Des jeunes Arméniens de Syrie déplacés à l'École Cilicienne
    nouvellement ouverte à Erevan, Arménie

    Par Alia Malek

    Publié le 11 décembre 2012

    Erevan, Arménie - A l'École Cilicienne nouvellement ouverte dans cette
    ancienne république soviétique, les livres de classe sont en arabe,
    photocopiés à partir d'un ouvrage unique rapporté de Syrie. Le cours
    est syrien, le drapeau sur le bureau du directeur est syrien, et les
    enseignants et les élèves sont tous des Syriens. En lien avec : Les
    USA devraient reconnaître les rebelles Syriens a dit Obama (le 12
    décembre 2012)

    The New York Times

    Ils sont aussi Arméniens d'origine, poussés par la guerre civile de
    Syrie vers une hypothétique patrie à peine connue.

    ` Ceux qui viennent ici veulent clairement s'en retourner `, dit le
    directeur de l'école, Noura Pilibosyan, arrivé d'Alep, Syrie, cet été.
    ` L'Arménien est notre langue, mais notre culture est syrienne. C'est
    dur de se retrouver ici `.

    Leurs ancêtres ont fui le Génocide arménien dans ce qui est à présent
    la Turquie il y a près d'un siècle et ils se sont installés en Syrie,
    revitalisant l'un des nombreux groupes qui ont longtemps coexisté
    là-bas.

    Et maintenant, la fuite des Arméniens de Syrie - l'une des nombreuses
    répercussions dont on se soucie peu, même si elles peuvent transformer
    des pays éloignés de la Syrie - pose des questions sur le futur de la
    diversité syrienne. Et cela force l'Arménie, qui compte sur ses fortes
    communautés en diaspora pour ajouter à son poids géopolitique
    relativement modeste, à se lancer dans des calculs délicats pour
    l'encouragement ou le ralentissement de l'exode.

    Pour l'instant, l'Arménie se prépare à toute éventualité. Elle envoie
    de l'aide aux Arméniens en Syrie les aidant à rester et à survivre.
    Mais elle les aide aussi à venir en Arménie, temporairement ou
    définitivement, par l'attribution rapide de visas, de permis de
    résidence, et de citoyenneté.

    ` Notre politique est de les aider de la façon qu'ils nous disent de
    les aider `, nous dit Viguen Sargsyan, le chef de cabinet du président
    de l'Arménie, Serge Sargsyan. Près de 6 000 Syriens ont trouvé refuge
    en Arménie tandis qu'Alep sombre dans les combats, Alep, la plus
    grande ville de Syrie, où on estime que vivent 80 000 des 120 000
    Arméniens de Syrie. Ils sont plus nombreux à arriver chaque semaine
    tandis que peu s'en retournent, incapables de s'habituer à Erevan ou
    de vivre loin de leur maison et lieux de travail, laissés sans
    surveillance derrière eux en Syrie.

    Les Arméniens d'origine constituent une part de la marée de Syriens en
    fuite dont on pense que le nombre atteindra 700 000 vers la fin de
    l'année, principalement vers la Turquie, la Jordanie et le Liban. Mais
    comme les Arméniens, contrairement aux autres Syriens, peuvent
    aisément acquérir une autre nationalité, la Syrie pourrait voir l'une
    de ses communautés vivantes diminuer définitivement.

    Les Arméniens de Syrie sont connus pour leur artisanat de l'or et de
    l'argent et leur cuisine excellente. Ils constituent également une
    composante importante, s'agissant des liens avec la Russie et
    l'Occident, tenant des rôles d'intermédiaires du fait de leurs
    relations avec la diaspora arménienne à travers le monde.

    Alep est le dernier vestige de l'Arménie de l'ouest, qui a été
    historiquement séparée de ce qui est l'Arménie d'aujourd'hui par le
    mont Ararat, une séparation qui au cours de l'histoire a donné lieu à
    différentes langues et cultures.

    Tandis que les Arméniens de Syrie sont restés officiellement neutres
    dans la guerre civile syrienne, beaucoup sont, comme Chrétiens,
    méfiants sur les tendances islamistes des rebelles, et comme
    Arméniens, suspicieux sur les soutien des rebelles par la Turquie.
    L'École Cilicienne, avec ses 250 élèves, reflète ici l'ambivalence des
    Arméniens de Syrie : beaucoup veulent retourner dans leur vie en
    diaspora, même s'il sont accueillis dans leur patrie historique.

    ` L'Arménie a toujours dit, ' venez chez vous '. Ils nous ont toujours
    demandé de revenir , dit un homme disant s'appeler Harout qui visitait
    un nouveau club d'Arméniens de Syrie ici à Erevan, la capitale.
    Honnêtement, j'aime l'Arménie, mais je ne voudrais pas quitter la
    Syrie. Je prie uniquement pour retourner `.

    Pour l'Arménie, l'arrivée des Syriens rallume le débat sur la façon de
    gérer les relations avec les Arméniens de la Diaspora : les encourager
    à immigrer ou les laisser où ils se trouvent, depuis les USA jusqu'au
    Moyen Orient, généreux en apports et engagé dans les groupes de
    pression à l'étranger dans l'intérêt de l'Arménie.

    Les partisans de la réinstallation soutiennent que la perte de la
    Syrie pourrait finalement être un gain pour l'Arménie. Ils ne veulent
    pas seulement protéger les compatriotes arméniens, ils veulent que les
    Arméniens de Syrie, souvent expérimentés, fortunés, éduqués et
    entreprenants - viennent aider dans le combat l'économique
    postsoviétique, soutenir une immigration importante et apporter des
    idées nouvelles.

    ` De telles diversités ne font qu'enrichir une nation `, nous dit Vahé
    Yacoubian, un avocat basé en Californie qui investit en Arménie et a
    conseillé le gouvernement. Le gouvernement essaie donc de favoriser la
    réinstallation. Les Syriens en Arménie peuvent employer valablement
    leur permis de conduire, accéder à des soins médicaux gratuits et
    s'inscrire dans les universités.

    Les groupes gouvernementaux et privés aident les Arméniens de Syrie à
    trouver des emplois et à transférer leur activité en Arménie.

    Une minorité véhémente joue sur les peurs de la violence en Syrie - et
    sur le souvenir du Génocide ottoman - pour proposer un objectif
    nationaliste plus élevé, le retour de tous les Arméniens au pays.

    ` Ceci est notre terre - pas Los Angeles, pas New York, pas la Syrie
    `, nous a dit Vartan Marashlyan, ancien vice-ministre de la diaspora
    et directeur exécutif de Repat Armenia, une association fondée en Août
    pour ` promouvoir activement ` ce qu'elle appelle ` rapatriement ` des
    Arméniens du monde entier.

    Les Arméniens de Syrie à qui la Syrie manque ` veulent être dans
    l'Alep d'il y a un an `, une situation de coexistence paisible qui ne
    pourra plus se reproduire, dit-il. Parlant des morts du Génocide, il
    ajouta, ` nous avons perdu un million et demi de personnes parce que
    nous avons cru que cela était possible `.

    Mais les Arméniens qui ont le mal du pays trouvent la réinstallation
    difficile à envisager. Ils relèvent que les nationalistes tels M.
    Marashlyan sont venus en Arménie par choix, et non pour fuir la
    violence.

    `Ils veulent me mettre sous l'étiquette ' repat ' ` ; nous dit Harout
    Ekmanian, un Arménien de Syrie d'Alep. ` Je suis un Syrien en exil `.

    Peu d'Arméniens de Syrie ont porté attention par le passé aux appels à
    immigrer, même après l'indépendance d'avec l'Union Soviétique de 1991.
    Ils se considéraient eux-mêmes comme Syriens, parlant en arabe et en
    arménien occidental, pas l'arménien oriental parlé en Arménie.

    Mais ils ont été tout de même nombreux à contribuer en argent et en
    soutien à l'état à part entière, spécialement pendant la guerre
    territoriale contre l'Azerbaïdjan qui se termina en 1991 et qui
    continue ses soubresauts.

    L'Arménie a aussi besoin de sa Diaspora du Moyen Orient pour se frayer
    un chemin dans la région malgré les tensions, nous dit Salpi
    Ghazarian, la directrice de la Fondation Civitas d'Erevan et ancienne
    fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères. Elle dit que les
    Arméniens des pays arabes et d'Iran ont aidé à éviter que l'opposition
    entre l'Arménie, un pays majoritairement chrétien, et l'Azerbaïdjan,
    qui est majoritairement musulman, ne devienne un problème
    pan-musulmans, en faisant pression sur leur gouvernement pour qu'il ne
    prenne pas position.

    La communauté arménienne de Téhéran participe aussi, de façon
    cruciale, au développement des affaires avec les voisins de l'Iran,
    dit-elle. L'Arménie est un pays enclavé, et ses frontières avec
    l'Azerbaïdjan et son allié la Turquie, sont fermées, faisant de l'Iran
    une ouverture vitale. ` Si ces communautés disparaissaient, ces
    relations humains disparaîtraient aussi `, dit Mme Ghazarian. ` Il ne
    restera alors plus de bons amis `. L'Arménie est restée neutre sur le
    soulèvement en Syrie et a travaillé dur pour aider les personnes à
    l'intérieur de la Syrie. Dans les mois qui viennent de s'écouler,
    trois avions cargo transportant des aliments et des dons d'Arméniens
    ont joint Erevan à Alep ; après d'intenses négociations avec à la fois
    la Syrie, qui a sévèrement limité l'aide extérieure, et la Turquie,
    qui normalement interdit son espace aérien aux cargos arméniens.
    L'aide a été distribuée dans les quartiers Arméniens, mais
    indépendamment de la nationalité ou de l'appartenance à une
    communauté.

    ` Nous considérons la Syrie comme notre voisin `, dit Vahan
    Hovhanissyan, un membre du Parlement qui a piloté cette opération. `
    Les Arméniens ont de la gratitude envers la Syrie , dit-il, parce
    qu'après le Génocide, ` la Syrie leur a permis de reprendre vie `. Le
    gouvernement reconnaît que la Syrie est le seul asile que plusieurs
    générations d'Arméniens de Syrie aient connu. Elle a approuvé le
    programme des cours de syrien de l'École Cilicienne et ceux d'arménien
    de l'ouest. Un parti politique arménien s'est chargé de ses dépenses.
    L'enseignement est gratuit.

    ` Ils se sentent comme chez eux en Syrie `, dit Amalia Qocharyan, une
    fonctionnaire de l'éducation arménienne. ` Mais la réalité est qu'ils
    ont deux patries, la Syrie et l'Arménie `. A l'école, on a demandé à
    une classe de septième à qui manquait la Syrie. Ils ont répondu à
    l'unisson et en arabe : ` Ana `, ` moi `.

    Lorsqu'on leur a parlé de la vie à Erevan, ils sont devenus plus
    calmes. Ils disaient regretter leur maison et leurs amis ; l'un
    d'entre eux dit qu'il ne pouvait être heureux devant les images de
    combats à Alep. ` A Alep, j'étais habituée au drapeau arménien, et je
    voulais m'y rendre `, dit Vana, onze ans. ` Ici, quand je vois le
    drapeau Syrien, j'ai envie de retourner à la maison `.

    Cet article a été financé en partie par le Centre Pulitzer de
    Reportage sur les Crises

    Traduction Gilbert Béguian pour Armenews

    vendredi 14 décembre 2012,
    Jean Eckian ©armenews.com

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