DANEMARK
Le débat sur l'exposition alternative sur le génocide arménien fait
rage au Danemark
Depuis quelques jours, un débat s'est instauré dans les médias danois
à propos d'une exposition organisée par la Bibliothèque Royale du
Danemark (Copenhague). La Bibliothèque Royale de Copenhague avait
décidé en collaboration avec l'ambassade d'Arménie d'organiser
jusqu'au 15 décembre à l'université de Copenhague de cette année une
exposition intitulée : Le génocide arménien et la réaction en
Scandinavie.
Le mot de génocide a provoqué l'ire de l'ambassade de Turquie et
l'ambassadeur, qui après avoir eu une rencontre avec le directeur de
la Bibliothèque Royale Erland Kolding Nielsen, ont obtenu la
collaboration de la Bibliothèque Royale pour une exposition
alternative intitulée « Le prétendu génocide arménien ».
Cette exposition de l'ambassade turque est en préparation mais n'a pas
encore eu lieu.
Cette décision a entraîné des réactions dans la presse, dans les
partis politiques et chez des historiens. L'historien et spécialiste
des génocides au Danish Institute for Study Abroad Mattghias Bjørnlund
a déclaré au journal Kristeligt Dagblad (accessible par Internet) : «
L'ambassade de Turquie, d'Arménie et d'autres ambassades peuvent
organiser toutes les expositions qu'elles désirent, mais cela doit se
faire sans la collaboration d'institutions de recherches officielles
danoises. À partir de là, que tout le monde puisse faire son
exposition avec son interprétation de l'histoire. Par exemple, les
néonazis danois doivent avoir le droit d'organiser une exposition sur
l'Occupation allemande » ajoutant « Si l'on pense que toutes les
interprétations de l'histoire sont aussi bonnes les unes que les
autres, alors l'institution de recherches a saboté son rôle. C'était
un génocide et toute autre interprétation n'est pas vraie » .
Le directeur de la Bibliothèque Royale, interrogé sur ce sujet à Radio
Danemark, a répondu que ce n'était pas du tout comparable.
Sur le site de kristeligt Dagblad. Henrik Ertner Rasmussen, théologien
en poste à la Commission européenne du Danemark et qui a l'expérience
de plusieurs projets en Arménie, n'apprécie pas le procédé de la
Bibliothèque Royale.
Søren Espersen, député porte-parole pour les Affaires Étrangères de
Danske Folkeparti (Parti du Peuple Danois) dénonce l'affaire comme une
mise à genoux devant les Turcs : « Sans comparer les deux événements,
cela correspond à une exposition des néonazis sur l'Holocauste ».
Le 4 décembre le directeur de la Bibliothèque Royale Erland Kolding
Nielsen a déclaré « On ne peut pas faire pression sur nous, et nous
n'avons parlé de supprimer l'exposition en cours, on leur (l'ambassade
de Turquie) a seulement donné l'occasion d'exposer leur interprétation
alternative. C'est une affaire dont on discute parmi les historiens et
en tant qu'institution qui traite de tels faits de cette nature, je ne
vois pas le problème ».
La journaliste Helle Schøler Kjær, auteur du livre Témoins danois du
génocide arménien est interviewée sur le sujet et a expliqué
l'arrière-plan historique dans le journal Kristeligt Dagblad.
Le gouvernement danois (son ministre de la culture, lequel vient de
démissionner mais pas pour cette affaire) a exprimé sa confiance au
directeur de la Bibliothèque Royale. Et le porte-parole de la culture
(Mogens Jensen) a exprimé sa confiance dans la qualité de
l'exposition. le directeur de la Bibliothèque Royale s'est fait
traiter précédemment dans la presse d'islamiste de placard
(Skabsislamist) et de relativiste de la culture (kulturrelativist).
Selon Gérard Lehmann, professeur à l'Université de Syddansk au
Danemark « Cet événement a donné l'opportunité d'évoquer dans les
médias le génocide arménien et le négationnisme officiel de la
Turquie. Et la position, entre autres, de la France ».
L'Ambassadeur d'Arménie au Danemark Hrachya Aghajanyan a également
exprimé son espoir que la Bibliothèque Royale de Copenhague
n'organisera une exposition avec ce titre.
De son côté le plus grand parti de l'opposition Venstre [parti
Libéral] a demandé que le ministère de la culture interdise de tenir
un tel événement négationniste.
vendredi 14 décembre 2012,
Stéphane ©armenews.com
Le débat sur l'exposition alternative sur le génocide arménien fait
rage au Danemark
Depuis quelques jours, un débat s'est instauré dans les médias danois
à propos d'une exposition organisée par la Bibliothèque Royale du
Danemark (Copenhague). La Bibliothèque Royale de Copenhague avait
décidé en collaboration avec l'ambassade d'Arménie d'organiser
jusqu'au 15 décembre à l'université de Copenhague de cette année une
exposition intitulée : Le génocide arménien et la réaction en
Scandinavie.
Le mot de génocide a provoqué l'ire de l'ambassade de Turquie et
l'ambassadeur, qui après avoir eu une rencontre avec le directeur de
la Bibliothèque Royale Erland Kolding Nielsen, ont obtenu la
collaboration de la Bibliothèque Royale pour une exposition
alternative intitulée « Le prétendu génocide arménien ».
Cette exposition de l'ambassade turque est en préparation mais n'a pas
encore eu lieu.
Cette décision a entraîné des réactions dans la presse, dans les
partis politiques et chez des historiens. L'historien et spécialiste
des génocides au Danish Institute for Study Abroad Mattghias Bjørnlund
a déclaré au journal Kristeligt Dagblad (accessible par Internet) : «
L'ambassade de Turquie, d'Arménie et d'autres ambassades peuvent
organiser toutes les expositions qu'elles désirent, mais cela doit se
faire sans la collaboration d'institutions de recherches officielles
danoises. À partir de là, que tout le monde puisse faire son
exposition avec son interprétation de l'histoire. Par exemple, les
néonazis danois doivent avoir le droit d'organiser une exposition sur
l'Occupation allemande » ajoutant « Si l'on pense que toutes les
interprétations de l'histoire sont aussi bonnes les unes que les
autres, alors l'institution de recherches a saboté son rôle. C'était
un génocide et toute autre interprétation n'est pas vraie » .
Le directeur de la Bibliothèque Royale, interrogé sur ce sujet à Radio
Danemark, a répondu que ce n'était pas du tout comparable.
Sur le site de kristeligt Dagblad. Henrik Ertner Rasmussen, théologien
en poste à la Commission européenne du Danemark et qui a l'expérience
de plusieurs projets en Arménie, n'apprécie pas le procédé de la
Bibliothèque Royale.
Søren Espersen, député porte-parole pour les Affaires Étrangères de
Danske Folkeparti (Parti du Peuple Danois) dénonce l'affaire comme une
mise à genoux devant les Turcs : « Sans comparer les deux événements,
cela correspond à une exposition des néonazis sur l'Holocauste ».
Le 4 décembre le directeur de la Bibliothèque Royale Erland Kolding
Nielsen a déclaré « On ne peut pas faire pression sur nous, et nous
n'avons parlé de supprimer l'exposition en cours, on leur (l'ambassade
de Turquie) a seulement donné l'occasion d'exposer leur interprétation
alternative. C'est une affaire dont on discute parmi les historiens et
en tant qu'institution qui traite de tels faits de cette nature, je ne
vois pas le problème ».
La journaliste Helle Schøler Kjær, auteur du livre Témoins danois du
génocide arménien est interviewée sur le sujet et a expliqué
l'arrière-plan historique dans le journal Kristeligt Dagblad.
Le gouvernement danois (son ministre de la culture, lequel vient de
démissionner mais pas pour cette affaire) a exprimé sa confiance au
directeur de la Bibliothèque Royale. Et le porte-parole de la culture
(Mogens Jensen) a exprimé sa confiance dans la qualité de
l'exposition. le directeur de la Bibliothèque Royale s'est fait
traiter précédemment dans la presse d'islamiste de placard
(Skabsislamist) et de relativiste de la culture (kulturrelativist).
Selon Gérard Lehmann, professeur à l'Université de Syddansk au
Danemark « Cet événement a donné l'opportunité d'évoquer dans les
médias le génocide arménien et le négationnisme officiel de la
Turquie. Et la position, entre autres, de la France ».
L'Ambassadeur d'Arménie au Danemark Hrachya Aghajanyan a également
exprimé son espoir que la Bibliothèque Royale de Copenhague
n'organisera une exposition avec ce titre.
De son côté le plus grand parti de l'opposition Venstre [parti
Libéral] a demandé que le ministère de la culture interdise de tenir
un tel événement négationniste.
vendredi 14 décembre 2012,
Stéphane ©armenews.com