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Les Témoins de Jéhovah et l'armée arménienne

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  • Les Témoins de Jéhovah et l'armée arménienne

    ARMENIE-SECTES
    Les Témoins de Jéhovah et l'armée arménienne
    La publication des Témoins de Jéhovah sur un adepte arménien condamné
    pour avoir refusé d'effectuer son service militaire en Arménie

    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=85758

    « La Tour de Garde », le mensuel des Témoins de Jéhovah publié en 195
    langues (dont l'arménien et l'arménien oriental ainsi que l'azéri et
    l'azéri cyrillique) et plus de 42 millions d'exemplaires, a consacré
    dans son numéro de novembre 2012 trois pages sur l'affaire d'un
    arménien, Vahan Bayatyan, adepte des Témoins de Jéhovah en Arménie et
    qui a été emprisonné pour refus d'effectuer son service militaire au
    nom de « ses convictions religieuses ». « La Tour de Garde » revient
    sur cette affaire qui a vu la condamnation de l'Arménie par la Cour
    Européenne qui garantit le droit à l'objection de conscience. « La
    Tour de Garde » qui à notre connaissance n'a pas dégainé consacrer un
    quelconque article sur l'Eglise arménienne et l'Arménie, premier Etat
    chrétien au monde, diffuse aujourd'hui sa communication en visant les
    pratiques d'Erévan. Dans une Arménie qui est en guerre face à
    l'Azerbaïdjan où le service militaire pour la défense des frontières
    face à un ennemi agressif est une question de vie et de mort pour
    l'ensemble de sa population. Ci-dessous l'article de « La Tour de
    Garde » titrée « La Cour européenne garantit le droit à l'objection de
    conscience ». K.A.

    « Les Témoins de Jéhovah sont connus mondialement pour leur neutralité
    dans la politique et les guerres entre nations. Ils sont fermement
    convaincus qu'il leur fait « forger leurs épées en socs » et cesser
    d'apprendre la guerre (Isaïe 2 :4). Mais quand d'autres font le choix
    de servir dans l'armée, ils ne s'en mêlent pas. Par contre, que se
    passe-t-il si la conscience d'un Témoin ne lui permet pas d'accomplir
    le service militaire alors qu'il est obligatoire dans son pays ? C'est
    ce qui est arrivé à un jeune homme nommé Vahan Bayatyan.

    Le Contexte de l'affaire

    Vahan est né en Arménie en avril 1983. Lui et des membres de sa
    famille ont commencé à étudier la Bible avec les Témoins de Jéhovah en
    1996. Il s'est fait baptiser à l'ge de 16 ans. En étudiant la Bible,
    il a acquis une grande estime pour les enseignements de Jésus Christ,
    de même que pour l'instruction que Jésus a donné à ses disciples de ne
    pas prendre les armes (Mathieu 26 :52). C'est ainsi que, peu après son
    baptême, Vahan s'est trouvé devant une décision importante. En
    Arménie, la loi rend le service militaire obligatoire pour tous les
    jeunes hommes qui atteignent l'ge de 18 ans. S'ils refusent
    d'accomplir ce service, ils peuvent être condamnés à des peines
    d'emprisonnement allant jusqu'à trois ans. Vahan souhaitait servir ses
    concitoyens. D'une autre côté, il ne voulait pas violer sa conscience
    éduquée par la Bible. Qu'a-t-il donc décidé ?

    En 2011, dès qu'il a été en ge de faire son service militaire, il a
    commencé à écrire aux autorités arméniennes. Dans ses lettres, il
    expliquait qu'accomplir un tel service violerait sa conscience et ses
    convictions religieuses, mais qu'il était prêt à effectuer un service
    civil de remplacement. Pendant plus d'un an il a demandé aux autorités
    de reconnaître son refus de participer au service militaire pour
    raison de conscience. Pourtant, en septembre 2002, il a été arrêté.
    Plus tard, il a été accusé de se soustraire à l'incorporation et
    condamné à 18 mois de prison. Mais le procureur n'était pas satisfait
    de cette peine. Un mois seulement après la condamnation, il a formé un
    appel devant la cour pour obtenir une peine plus lourde. Il prétendait
    que les motifs invoqués par Vahan étaient « infondés et dangereux ».
    La cour d'appel a accédé à sa requête, portant la peine à deux ans et
    demi.

    Vahan a contesté cette décision devant la plus haute juridiction du
    pays. En janvier 2003, la Cour de cassation ayant confirmé le jugement
    de la cour d'appel, il a été transféré dans un établissement
    pénitentiaire où il s'est retrouvé au milieu de meurtriers, de
    trafiquants de drogue et de violeurs.

    L'affaire devant la Cour européenne

    Depuis 2001, l'Arménie est membre du Conseil de l'Europe. Ses citoyens
    ont donc le droit de porter des affaires devant la Cour européenne des
    droits de l'homme (CEDH) une fois qu'ils ont épuisé tous les recours
    nationaux. C'est ce que Vahan a décidé de faire. Il a soutenu que sa
    condamnation violait l'article 9 de la Convention européenne des
    droits de l'homme. Et il a demandé que son droit à refuser le service
    militaire pour objection de conscience soit protégé par cet article.
    Jusque-là, la Cour n'avait jamais accédé à ce type de requête.

    Le 27 octobre 2009, la CEDH a rendu son jugement. Elle a statué que,
    compte tenu de la jurisprudence, la liberté de conscience telle
    qu'elle est définie dans l'article 9 de la Convention européenne ne
    protège pas les droits des objecteurs de conscience qui refusent
    d'accomplir leur service militaire.

    A ce moment-là, Vahan était sorti de prison depuis longtemps ; il
    était marié et avait un petit garçon. Le jugement de la Cour l'a déçu.
    Il avait alors le choix d'abandonner les poursuites ou de saisir la
    Grande Chambre de la CEDH, qui siège en France, à Strasbourg. Il a
    opté pour la deuxième solution. La Grande Chambre n'acceptant
    d'examiner que certaines affaires, Vahan a été heureux qu'elle veuille
    bien examiner la sienne.

    Finalement, le 7 juillet 2011, la Grande Chambre a rendu sa décision.
    Elle a conclu, à une écrasante majorité de 16 voix contre 1, qu'en
    condamnant et en emprisonnant Vahan Bayatyan en raison de son refus
    d'accomplir son service militaire pour objection de conscience,
    l'Arménie avait violé son droit à la liberté de conscience. La seule à
    avoir émis un vote défavorable est la juge arménienne.

    Pourquoi cette décision est-elle marquante ? Parce que c'st la
    première fois dans l'histoire du CEDH que le droit à l'objection de
    conscience au service militaire est considéré comme étant entièrement
    garanti par l'article 9 de la Convention. Ainsi, pour la Cour,
    emprisonner un objecteur de conscience est, dans une société
    démocratique, une violation des droits fondamentaux.

    Evoquant les croyances des Témoins de Jéhovah, elle fait cette
    observation : « La Cour n'a aucune raison de douter que l'objection du
    requérant au service militaire fût motivée par des convictions
    religieuses sincères qui entraient en conflit, de manière sérieuse et
    insurmontable, avec son obligation d'effectuer le service militaire ».

    Réaction à la décision

    Ces vingt dernières années, plus de 450 objecteurs de conscience
    Témoins de Jéhovah ont été condamnés en Arménie. Lorsque cet article
    était en cours de rédaction, 58 jeunes Témoins de Jéhovah étaient en
    prison. Cinq d'entre eux ont été incarcérés après l'arrêt historique
    de l'affaire « Bayatyan c.Arménie ». L'un de ces jeunes objecteurs de
    conscience a déposé une requête pour que le procureur abandonne ses
    poursuites, mais celle-ci a été rejetée. Dans sa réponse, le procureur
    a écrit : « l'arrêt du 7 juillet 2011 de la Cour européenne dans
    l'affaire Bayatyan c.Arménie ne s'applique pas en l'espèce, car il est
    évident que les circonstances des deux affaires sont différentes ».

    Pourquoi cette réaction du procureur ? Au moment où Vahan Bayatyan a
    été mis en accusation, il n'existait pas de service civil de
    remplacement. Le gouvernement arménien assure que, comme une loi
    prévoyant une telle mesure a été adoptée depuis, ceux qui sont contre
    le service militaire ont maintenant la possibilité d'accomplir un
    service civil. Toutefois, ce service civil est sous le contrôle de
    l'armée. Nombre des objecteurs de conscience qui sont aujourd'hui
    appelés pour leur devoir militaire ne peuvent donc pas l'accepter.

    Vahan Bayatyan est ravi de la décision historique qui a été prise en
    sa faveur. L'arrêt de la CEDH oblige l'Arménie à cesser de poursuivre
    et d'emprisonner les individus dont les convictions religieuses
    profondes ne leur permettent pas de prendre part au service militaire.

    Les Témoins de Jéhovah ne cherchent pas à apporter des réformes au
    système juridique de quelque pays que ce soit. Cependant, comme Vahan
    Bayatyan, ils s'efforcent de faire valider leurs droits en s'appuyant
    sur les lois qui régissent les pays dans lesquels ils vivent. Dans
    quel but ? Afin de pouvoir continuer à vivre en paix et à obéir
    librement aux commandements de leur Guide, Jésus Christ. »

    « La Tour de Garde » 1er novembre 2012

    Par ailleurs l'article est illustré de plusieurs photos dont l'une
    représente « Vahan Bayatyan devant la prison de Noubarashen en Arménie
    ».

    Krikor Amirzayan


    La Tour de Garde-novembre 2012

    La Tour de Garde-novembre 2012

    La Tour de Garde-novembre 2012
    dimanche 30 décembre 2012,
    Kriko

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