NEGATIONNISME - ENQUETE SUR UN MINISTRE TURC
Jean Eckian
armenews.com
lundi 6 fevrier 2012
Par ses prises de parole lors du Forum economique mondial et a Zurich,
Egemen Bagis aurait viole la norme antiracisme
Egemen Bagis est le responsable du gouvernement turc pour les
negociations avec l'UE. Il a participe au Forum economique mondial de
Davos en tant que ministre pour les rapports europeens. Il a profite
de son sejour en Suisse pour se livrer a une une provocation qui a
peu a voir avec sa fonction. Comme rapporte par les medias turcs a
la fin du mois de Janvier, Bagis a declare aux journalistes a Davos :
"Nous sommes maintenant en Suisse, et je dis que les evenements de 1915
n'etaient pas un genocide contre les Armeniens. Venez m'arreter. "
Il aurait repete la meme declaration un peu plus tard lors d'un
concert d'une chanteuse turque a Zurich.
Apparemment le ministre aurait voulu violer intentionnellement la norme
suisse antiracisme. Selon cette loi, la negation du crime de genocide
est une infraction officielle. Depuis 2005, plusieurs personnes ont
ete condamnees pour avoir nie le genocide des Armeniens.
Le cas le plus frappant est celui du politicien turc Dogu Perincek,
dont le procès a fait sensation pour son verdict et qu'a ete confirme
par le Tribunal federal. Dans ce contexte, la provocation de Bagis
doit sans doute etre vue comme une protestation contre une nouvelle
loi en France qui veut faire de la negation du genocide armenien une
infraction punissable, comme c'est deja le cas en Suisse. La loi a
ete adoptee au Senat en janvier. Il s'agit maintenant d'en verifier
la constitutionnalite. À Ankara, la decision du Senat a ete prise
comme un outrage : La Turquie rejette le point de vue qui prevaut au
niveau international, selon lequel les massacres des Armeniens aurait
constitue un genocide. De 1915 a 1917, selon des sources armeniennes,
quelque 1,5 million d'Armeniens auraient ete tues par les troupes
turques.
Immunite diplomatique
Bien que Bagis ait quitte la Suisse depuis longtemps, l'Association
Suisse-Armenie n'entend pas laisser passer la chose : elle a signale
l'affaire au bureau du procureur general de Zurich. " Ce que perturbe
dans ce cas, n'est pas tellement la rhetorique provocatrice de toute
evidence, plutôt que l'insensibilite demonstrative et confiante a
l'encontre des generations successive du genocide ", explique Andreas
Dreisiebner de l'Association Suisse - Armenie. Les externations
de Bagis demontrent un " manque de respect pour le pays hôte ",
ce qui devrait etre puni en consequence. De facon equivalente s'est
exprime Sarkis Shahinian, secretaire du Groupe parlementaire Suisse -
Armenie : " Si le ministre Bagis pense qu'il peut par sa provocation
ridiculiser la justice suisse, il risque de se reveiller avec une
mauvaise surprise. "
Effectivement, le procureur de la Republique de Zurich verifie
actuellement cette assertion : " Dans l'affaire de M. Bagis, nous
avons lance une enquete preliminaire ", affirme le procureur Andrej
Gnehm repondant a notre question. Entre autres, l'enquete de police
permettra de clarifier où et dans quelle mesure Bagis aurait fait les
pretendues declarations. Il est possible que la presentation d'une
plainte se produise a l'office du procureur general des Grisons. De
sa part, le Departement federal des Affaires etrangères (DFAE) est
aussi implique : Il clarifie le statut du sejour de Bagis de Davos et a
Zurich, en particulier s'il a beneficie d'une immunite diplomatique. "
Celle ci n'est pas automatiquement donne dans tous les cas pour
un ministre etrange " a declare Gnehm. L'enquete preliminaire sera
achevee dans les semaines a venir. C'est après qu'on pourra decider
si une procedure est ouverte contre Bagis.
Avocat experimente
Pour le procureur Gnehm le sujet n'est pas nouveau : en 2008 il avait
plaide contre les responsables d'un evenement pendant lequel un orateur
avait nie le genocide, ce qui lui avait valu une condamnation pour
discrimination raciale. Deja en 2004, Gnehm avait enquete contre un
eminent historien turc, qui avait egalement nie, dans un discours en
Suisse, le genocide des Armeniens. A cette epoque, l'enquete avait
mene a une rupture diplomatique entre Berne et Ankara. Gnehm avait
meme fait l'objet d'un mandat d'arrestation provisoire de la part
des autorites turques.
C'est probablement en raison de son experience, que les cercles
armeniens se sont tournes vers lui pour les charges retenues contre
Bagis. Cependant, Gnehm a transmis l'affaire au bureau du procureur
superieur, qui de son côte l'a transmis a l'office du Procureur general
superieur competent pour les affaires speciales - où Gnehm travaille
actuellement. Pour le moment, toutefois, l'enquete preliminaire est
conduite par une collègue du procureur experimente.
Selon Gnehm, la competence sera definitivement decidee dans un
deuxième temps.
From: Baghdasarian
Jean Eckian
armenews.com
lundi 6 fevrier 2012
Par ses prises de parole lors du Forum economique mondial et a Zurich,
Egemen Bagis aurait viole la norme antiracisme
Egemen Bagis est le responsable du gouvernement turc pour les
negociations avec l'UE. Il a participe au Forum economique mondial de
Davos en tant que ministre pour les rapports europeens. Il a profite
de son sejour en Suisse pour se livrer a une une provocation qui a
peu a voir avec sa fonction. Comme rapporte par les medias turcs a
la fin du mois de Janvier, Bagis a declare aux journalistes a Davos :
"Nous sommes maintenant en Suisse, et je dis que les evenements de 1915
n'etaient pas un genocide contre les Armeniens. Venez m'arreter. "
Il aurait repete la meme declaration un peu plus tard lors d'un
concert d'une chanteuse turque a Zurich.
Apparemment le ministre aurait voulu violer intentionnellement la norme
suisse antiracisme. Selon cette loi, la negation du crime de genocide
est une infraction officielle. Depuis 2005, plusieurs personnes ont
ete condamnees pour avoir nie le genocide des Armeniens.
Le cas le plus frappant est celui du politicien turc Dogu Perincek,
dont le procès a fait sensation pour son verdict et qu'a ete confirme
par le Tribunal federal. Dans ce contexte, la provocation de Bagis
doit sans doute etre vue comme une protestation contre une nouvelle
loi en France qui veut faire de la negation du genocide armenien une
infraction punissable, comme c'est deja le cas en Suisse. La loi a
ete adoptee au Senat en janvier. Il s'agit maintenant d'en verifier
la constitutionnalite. À Ankara, la decision du Senat a ete prise
comme un outrage : La Turquie rejette le point de vue qui prevaut au
niveau international, selon lequel les massacres des Armeniens aurait
constitue un genocide. De 1915 a 1917, selon des sources armeniennes,
quelque 1,5 million d'Armeniens auraient ete tues par les troupes
turques.
Immunite diplomatique
Bien que Bagis ait quitte la Suisse depuis longtemps, l'Association
Suisse-Armenie n'entend pas laisser passer la chose : elle a signale
l'affaire au bureau du procureur general de Zurich. " Ce que perturbe
dans ce cas, n'est pas tellement la rhetorique provocatrice de toute
evidence, plutôt que l'insensibilite demonstrative et confiante a
l'encontre des generations successive du genocide ", explique Andreas
Dreisiebner de l'Association Suisse - Armenie. Les externations
de Bagis demontrent un " manque de respect pour le pays hôte ",
ce qui devrait etre puni en consequence. De facon equivalente s'est
exprime Sarkis Shahinian, secretaire du Groupe parlementaire Suisse -
Armenie : " Si le ministre Bagis pense qu'il peut par sa provocation
ridiculiser la justice suisse, il risque de se reveiller avec une
mauvaise surprise. "
Effectivement, le procureur de la Republique de Zurich verifie
actuellement cette assertion : " Dans l'affaire de M. Bagis, nous
avons lance une enquete preliminaire ", affirme le procureur Andrej
Gnehm repondant a notre question. Entre autres, l'enquete de police
permettra de clarifier où et dans quelle mesure Bagis aurait fait les
pretendues declarations. Il est possible que la presentation d'une
plainte se produise a l'office du procureur general des Grisons. De
sa part, le Departement federal des Affaires etrangères (DFAE) est
aussi implique : Il clarifie le statut du sejour de Bagis de Davos et a
Zurich, en particulier s'il a beneficie d'une immunite diplomatique. "
Celle ci n'est pas automatiquement donne dans tous les cas pour
un ministre etrange " a declare Gnehm. L'enquete preliminaire sera
achevee dans les semaines a venir. C'est après qu'on pourra decider
si une procedure est ouverte contre Bagis.
Avocat experimente
Pour le procureur Gnehm le sujet n'est pas nouveau : en 2008 il avait
plaide contre les responsables d'un evenement pendant lequel un orateur
avait nie le genocide, ce qui lui avait valu une condamnation pour
discrimination raciale. Deja en 2004, Gnehm avait enquete contre un
eminent historien turc, qui avait egalement nie, dans un discours en
Suisse, le genocide des Armeniens. A cette epoque, l'enquete avait
mene a une rupture diplomatique entre Berne et Ankara. Gnehm avait
meme fait l'objet d'un mandat d'arrestation provisoire de la part
des autorites turques.
C'est probablement en raison de son experience, que les cercles
armeniens se sont tournes vers lui pour les charges retenues contre
Bagis. Cependant, Gnehm a transmis l'affaire au bureau du procureur
superieur, qui de son côte l'a transmis a l'office du Procureur general
superieur competent pour les affaires speciales - où Gnehm travaille
actuellement. Pour le moment, toutefois, l'enquete preliminaire est
conduite par une collègue du procureur experimente.
Selon Gnehm, la competence sera definitivement decidee dans un
deuxième temps.
From: Baghdasarian