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Tefan HarabínN" L Slovaquie aA Voté E 20a Penlisation De La Negati

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    TEFAN HARABíN" LA SLOVAQUIE A VOTé EN 2009 LA PéNALISATION DE LA NéGATION DU GéNOCIDE ARMé"
    Krikor Amirzayan

    armenews.com
    samedi 25 février 201

    La Slovaquie est le premier pays européen a avoir voté en
    2009 une loi de pénalisation de la négation des génocides et
    apologies de crimes et de barbarie ainsi que les crimes de régimes
    fascistes. Ashot Grigorian, président du Forum des Associations
    Arméniennes d'Europe a posé quelques questions au Président de
    la Cour suprême de la République slovaque, l'ancien vice-Premier
    ministre et ministre de la Justice, M. tefan Harabin, qui a préparé
    un amendement du Code pénal sur la responsabilité pénale pour la
    négation du génocide. Et donc a l'origine de la loi votée par la
    Slovaquie. Interview qu'il nous a aimablement confié. Krikor Amirzayan

    Ashot Grigorian : En 2009 une loi a été promulguée ajoutant au
    Code pénal des dispositions sur la responsabilité pénale pour la
    négation de la Shoah, le génocide, des crimes de guerre et des
    crimes des régimes fascistes et communistes. Parmi ces crimes,
    quelle est la place réservée au génocide arménien ?

    tefan Harabín : Oui, effectivement, je suis au courant de la
    polémique que le sujet a suscitée. Je vais donc aller plus en
    détail.

    Avant la modification du Code pénal par la loi n° 257/2009 J.O. en
    vigueur depuis le 1er septembre 2009, la législation ne réprimait que
    la négation de la Shoah parmi tous ces agissements négationnistes.

    L'introduction de peines pour la négation des autres génocides
    a été précédée par ma propre initiative législative en tant
    que vice-Premier ministre et ministre de la Justice. Le 19 novembre
    2008 déja, je soutenais devant le Conseil national slovaque au
    nom du gouvernement slovaque une modification du Code pénal que ce
    dernier a ensuite entériné. Ladite loi est entrée en vigueur le
    1er septembre 2009.

    Cette modification consistait a remplacer des dispositions du § 422
    par. 2 du Code pénal par le § 424a qui réprime la justification
    publique, la négation ou la contestation de la gravité non seulement
    de la Shoah mais de tous les génocides, crimes contre l'humanité
    ou crimes de guerre cités dans le Statut de Rome de la CPI et la
    Charte du tribunal militaire international constitué par l'Accord
    de Londres du 8 aoÃ"t 1945. En République slovaque l'auteur de la
    négation du génocide arménien qui est un crime, sera ainsi puni
    d'une peine allant jusqu'a 5 ans de réclusion criminelle.

    Ashot Grigorian : Quel était le motif du Parlement slovaque pour
    donner le feu vert a cette loi ?

    tefan Harabín : Le Conseil national slovaque a adopté le 30 novembre
    2004 sa Résolution No 1341 dans laquelle on lit Â" Le Conseil national
    slovaque reconnait le génocide de la nation arménienne en 1915 qui
    a coÃ"té la vie a des milliers d'Arméniens de l'Empire ottoman et
    considère cet acte comme un crime contre l'humanité Â".

    Comme juge soucieux des affaires publiques, après avoir accepté
    le portefeuille de ministre de la Justice dans le gouvernement du
    Premier ministre Robert Fico, j'étais conscient de la nécessité
    de mettre en pratique la résolution précitée. Je suis d'avis que
    les résolutions doivent être transposées dans la législation
    nationale par des mesures concrètes pour qu'elles acquièrent un
    sens pour l'avenir et le système juridique. Sinon, il ne s'agit que
    de gestes vides menant a la crise morale de la société.

    Ashot Grigorian : N'y a-t-il pas de contradiction entre le droit de
    l'individu d'exprimer son avis et les dispositions du Code pénal
    portant sur la négation de certains faits et surtout ceux peu connus
    dans la société ?

    tefan Harabín : J'admets ouvertement que pour moi la liberté
    d'expression ne prévaut pas sur la valeur de la vie humaine. C'est
    justement a cause de ce postulat qui est le mien que je trouve la
    négation de la Shoah et des génocides odieuse, c'est un signe de
    mépris envers la mémoire des millions de victimes innocentes, femmes
    et enfants compris, ayant perdu la vie sous des régimes tyranniques.

    Dans ce contexte je me suis retrouvé en désaccord avec les
    représentants d'une partie de notre scène politique, avec a leur
    tête le ministre actuel de l'Intérieur Daniel Lipšic. Il a même
    proposé de radier des codes pénaux la notion de la négation de la
    Shoah, et c'est lui qui, en tant que ministre de la Justice, a fait
    cesser le versement des compensations aux descendants des victimes
    de ces atrocités. Celui qui méconnait son propre passé et n'honore
    pas ses ancêtres aura du mal a bâtir un avenir pacifique.

    Ashot Grigoruan : Comment jugez-vous la réaction turque si violente
    a la décision du Sénat francais et pourquoi d'après vous les Turcs
    n'ont-ils pas réagi de la même manière a la norme légale slovaque ?

    tefan Harabín : Je ne suis pas de ceux qui évitent les réponses
    directes, a l'inverse de ce que les hommes politiques ont l'habitude de
    faire, mais je suis juge et non politologue et donc il ne m'appartient
    pas de juger publiquement les réactions des autres Etats.

    Ashot Grigorian : Dans le cas où un représentant officiel turc
    nierait publiquement le génocide arménien sur le territoire slovaque,
    quelle peine encourrait-il ?

    tefan Harabín : Tout citoyen jouissant de ses droits et devoirs,
    responsabilité pénale comprise, a l'exception de celui qui jouit
    de certaines prérogatives comme l'immunité diplomatique, est tenu,
    conformément au droit international, d'observer les lois en vigueur
    sur le territoire slovaque. La même chose vaut pour un séjour aux
    Etats-Unis, en Chine, en Russie, au Brésil, en Arabie Saoudite, en
    Arménie ou pourquoi pas en Turquie. C'est le signe de la maturité
    culturelle et morale des représentants d'un Etat. S'ils manquent
    a cette obligation, leur responsabilité juridique est engagée. En
    Slovaquie tous sont égaux devant la loi, y compris les étrangers.

    Ashot Grigorian : Quel est votre avis sur le résultat de l'examen de
    la loi adopté par le Sénat par le Conseil constitutionnel francais ?

    Peut-il approuver sa teneur ou par contre la modifier ?

    tefan Harabín : Le Sénat francais et le Parlement slovaque ont
    procédé a ce propos analogiquement. Excusez-moi, mais en tant
    que juge je ne fais jamais de commentaire sur les décisions
    de mes collègues et encore moins sur les décisions du Conseil
    constitutionnel d'un Etat souverain. Quelque soit la décision, dans
    un Etat de droit, il faut respecter les décisions des juridictions
    indépendantes.

    Ashot Grigorian : Quelle responsabilité la Turquie actuelle
    devrait-elle porter dans les crimes commis a la fin de l'Empire
    ottoman par le gouvernement turc de l'époque ?

    tefan Harabín : Etre capable de présenter ses excuses pour les fautes
    commises prouve la grandeur et la maturité de chaque nation. En même
    temps je ne suis pas partisan du principe de culpabilité collective ou
    de la pseudo-théorie de la culpabilité des générations suivantes.

    Durant la Seconde guerre mondiale nos concitoyens Juifs, Roms ou
    des personnes ayant un autre avis que l'élite fasciste ont été
    déportés du territoire slovaque. Leurs descendants doivent être
    dédommagés, il faut exprimer nettement notre désaccord avec ces
    crimes. C'est justement ici que la liberté d'expression joue son
    rôle - il faut écrire, parler et surtout dénoncer les agissements
    aberrants de personnes concrètes afin que les générations futures
    réalisent jusqu'où peut aller la négation des droits de l'homme. Une
    personne honnête observe les lois, respecte la vie des autres et
    honore ceux qui ne sont plus parmi les vivants, surtout des victimes
    des crimes ou des génocides.



    From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
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