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La Loi Censuree, Sarkozy En Veut Une Nouvelle

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    LA LOI CENSUREE, SARKOZY EN VEUT UNE NOUVELLE
    Ara

    armenews.com
    mercredi 29 fevrier 2012

    PARIS, 28 fev 2012 (AFP) - Le Conseil constitutionnel a censure
    mardi la loi penalisant la negation du genocide armenien en 1915, a
    l'origine d'une brouille entre Paris et Ankara, la jugeant contraire a
    la liberte d'expression, mais Nicolas Sarkozy qui soutenait ce texte
    en a promis un nouveau.

    Le chef de l'Etat "a charge le gouvernement de preparer un nouveau
    texte, prenant en compte la decision du Conseil constitutionnel",
    a annonce l'Elysee. Une mission confiee au ministère de la Justice
    qui n'a pas precise de calendrier alors que le Parlement achève ses
    travaux normalement le 6 ou le 7 mars.

    Nicolas Sarkozy, qui soutenait ce texte controverse, qualifie
    d'"electoraliste" dans l'opposition, "mesure l'immense deception
    et la profonde tristesse de tous ceux qui avaient accueilli avec
    reconnaissance et espoir l'adoption de cette loi destinee a les
    proteger contre le negationnisme (...) menace contre notre communaute
    nationale", a ajoute la presidence. Pour sa part, le gouvernement
    turc a immediatement salue la decision qui "a evite une probable grave
    crise entre la France et la Turquie", selon le vice-Premier ministre
    Bulent Arinc.

    Le vote du texte, definitivement adopte par le Parlement francais le
    23 janvier, avait entraîne une brouille diplomatique et commerciale
    entre Paris et Ankara.

    La genocide armenien est reconnu par une loi francaise de 2001. Mais
    le Conseil constitutionnel a juge "qu'en reprimant la contestation de
    l'existence et de la qualification juridique de crimes qu'il aurait
    lui-meme reconnus et qualifies comme tels, le legislateur a porte une
    atteinte inconstitutionnelle a l'exercice de la liberte d'expression
    et de communication".

    La loi prevoyait de punir d'un an de prison et de 45.000 euros
    d'amende toute negation publique d'un genocide reconnu par la
    loi francaise. Pour la censurer, les Sages, selon un communique
    (www.conseil-constitutionnel.fr), se sont appuyes notamment sur
    l'article XI de la Declaration des droits de l'homme et du citoyen
    de 1789 stipulant que "la liberte de communication des pensees et
    des opinions est un des droits les plus precieux de l'homme".

    Ils precisent que leur decision ne remet pas en cause la loi de 2001
    sur la reconnaissance du genocide armenien, ni la loi Gayssot de
    1990, qui reprime la negation de la Shoah en s'appuyant sur le droit
    international de l'après Seconde guerre mondiale ou l'existence de
    jugements de condamnation pour negationnisme.

    Francois Hollande, candidat PS a la presidentielle, s'est engage a
    reprendre, s'il est elu, cette question "dans l'apaisement et dans
    la conciliation". "C'etait une loi qui devait reconcilier mais elle
    n'etait pas presentee forcement au meilleur moment", a-t-il juge en
    marge du salon de l'agriculture.

    Le depute UMP Claude Goasguen, president du groupe d'amitie
    France-Israël, a deplore la decision, craignant que la loi Gayssot
    soit a son tour "attaquee", et que desormais on puisse "dire n'importe
    quoi en matière de negationnisme".

    Mais son collègue UMP Michel Diefenbacher, un des signataires de la
    saisine du Conseil, lui a indirectement repondu en considerant que la
    loi Gayssot etait "de toute autre nature", n'ayant fait que transposer
    dans le droit francais la "decision juridictionnelle rendue par la
    Cour internationale de Nuremberg" en 1945-46.

    "Dans le cas du genocide armenien, il n'y a aucune decision
    juridictionnelle, c'etait une initiative du Parlement qui n'a pas de
    competence pour intervenir dans ce domaine", a-t-il ajoute.

    Avec Jacques Myard, egalement UMP, M. Diefenbacher a assene que "la
    verite historique ne peut etre etablie que par la recherche, en aucun
    cas par la loi". Et pour Francois Bayrou, candidat MoDem a l'Elysee,
    "la relance de cette procedure par Nicolas Sarkozy traduit aujourd'hui
    une obstination dangereuse dont on comprend bien l'inspiration en
    periode electorale".

    La deputee UMP qui avait defendu le texte, Valerie Boyer, elue de
    Marseille où vit une forte communaute armenienne, s'est declaree
    "triste et determinee" après la censure. "Aujourd'hui en droit
    francais, nous avons deux sortes de victimes et de descendants
    de victimes", a-t-elle affirme parlant d'"une grave inegalite de
    traitement" entre Armeniens et juifs.

    Neuf (bien neuf) deputes UMP deplorant la decision du Conseil ont
    depose mardi une proposition de resolution pour "reaffirmer la lutte
    contre la contestation de l'existence des genocides".

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