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Turquie : Les Parents Des Kurdes Tues Par L'armee Crient Au Massacre

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    TURQUIE : LES PARENTS DES KURDES TUES PAR L'ARMEE CRIENT AU MASSACRE
    Stephane

    armenews.com
    vendredi 13 janvier 2012

    "Ils nous ont deliberement massacres. Pourquoi tout ce sang a ete
    verse ? Ils doivent nous repondre" : les larmes aux yeux, Kitan Encu,
    qui a perdu onze parents dans le bombardement près de son village
    kurde par l'aviation turque, ne cache pas sa revolte.

    Le raid aerien dans la nuit de mercredi a jeudi près du village
    d'Ortasu, proche de la frontière avec l'Irak, visait officiellement
    des rebelles separatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan
    (PKK, interdit) qui tentaient de s'infiltrer en Turquie.

    Le bombardement a fait au total 35 morts et le parti au pouvoir a
    Ankara n'a pas exclu "une bavure de l'armee".

    Selon les autorites locales, les victimes, des jeunes pour la plupart,
    faisaient de la contrebande de cigarettes entre l'Irak et la Turquie,
    pays voisins, avec des mules et des ânes.

    "J'ai vu les corps pour les identifier. Ils etaient tous complètement
    brûles, en morceaux", raconte Kitan Encu, au chevet de sa mère de
    75 ans a l'hôpital de la ville d'Uludere, a 20 km de la frontière
    irakienne.

    "Le plus vieux avait la vingtaine", dit cette jeune femme de 33 ans :
    "ils etaient tous etudiants".

    Dans le sous-sol de l'hôpital, où les corps des victimes ont ete
    amenes pour etre autopsies et identifies, les familles se pressent, a
    la recherche de nouvelles, ou dans l'attente de recuperer la depouille
    d'un des leurs.

    "Je suis le père d'un martyr. Mehmet Ali Tosun etait son nom. Il avait
    23 ans", dit un homme de 50 ans, qui refuse de decliner son identite :
    "il etait au chômage. Comme on est pauvres, on fait du commerce",
    ajoute-t-il, en reference a la contrebande de cigarettes, de gaz,
    ou de sucre entre la Turquie et l'Irak.

    "Ici, la vie vaut 60 livres"

    "Ici, la vie vaut 60 livres" turques (moins de 30 euros), soit
    le salaire d'une très bonne journee de trafic, explique un jeune
    contrebandier de 19 ans, originaire du village voisin de Yemisli. Il
    a participe aux recherches des cadavres et, selon lui, les victimes
    "ont ete tuees volontairement".

    Un autre jeune contrabandier de Yemisli assure qu'il faisait partie
    du groupe qui a traverse la frontière irakienne mercredi soir avec
    principalement du gaz et des cigarettes.

    "On a commence a rebrousser chemin, on a marche ensemble environ 10 km,
    après on a pris la direction de notre village et eux celle" d'Ortasu.

    "Plus tard, les soldats ont telephone au chef du village et lui
    ont dit que tous les contrebandiers etaient morts. Ils lui ont dit
    de venir et de prendre les cadavres. Comment pouvaient-ils savoir
    que les morts etaient des contrebandiers s'il s'agit d'une erreur",
    s'interroge le jeune homme, qui souhaite garder l'anonymat.

    L'armee turque, qui bombarde regulièrement les repaires du PKK dans
    le Kurdistan irakien, fait face depuis l'ete a une flambee de violence
    des rebelles qui utilisent leur bases arrières en Irak pour lancer des
    attaques contre des objectifs en territoire turc, près de la frontière.

    Le PKK, considere comme une organisation terroriste par de nombreux
    pays, a pris les armes en 1984 et le conflit a fait au moins 45.000
    morts.

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