UN JOYAU DE L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE MEDIEVALE EN PERIL EN GEORGIE
Stephane
armenews.com
lundi 16 janvier 2012
La cathedrale Bagrati a Koutaïssi, deuxième ville de Georgie, souffre
autant de l'usure du temps que de travaux de restauration qui risquent
de denaturer ce joyau de l'architecture medievale inscrit au patrimoine
mondial de l'Unesco.
Construite peu après l'an 1000 par Bagrat III, premier roi de la
Georgie unifiee, la cathedrale est devenue un des symboles du pays a
l'independance retrouvee depuis la chute du regime sovietique en 1991.
Soucieuse de satisfaire les autorites influentes de l'Eglise
orthodoxe locale qui veut y reprendre des services, le gouvernement
de l'ex-republique sovietique a defie l'Unesco en entreprenant sans
son aval de grands travaux dans cette cathedrale du XIe siècle.
L'edifice a ete très endommage pendant l'invasion ottomane au XVIIe
siècle, et sa degradation rendait des travaux urgents.
Mais en fait de restauration, le gouvernement georgien a lance des
travaux de reconstruction de cet edifice, situe a 200 kilomètres au
nord-ouest de Tbilissi, suscitant des protestations d'experts locaux
et de l'Unesco.
"La reconstruction de Bagrati va lui faire perdre son authenticite. Il
est davantage question de construire un nouveau bâtiment plutôt que
de reconstruire un monument historique", a critique un expert en
architecture, David Khochtaria.
Le president georgien, Mikheïl Saakachvili, avait pourtant promis
de faire appel aux "meilleurs specialistes etrangers pour que tout
soit fait dans les règles", a l'occasion du lancement en 2009 de
l'ambitieux projet de renovation de Koutaïssi.
consequences "irreversibles"
Mais l'annee suivante, l'Unesco a denonce les consequences
"irreversibles" de la reconstruction, dont elle a reclame la
suspension.
L'organisation dependant des Nations unies a alors place la cathedrale
de Bagrati, ainsi que le monastère de Ghelati, près de Koutaïssi,
sur sa liste du Patrimoine mondial en peril, exprimant sa "vive
inquietude" face au projet de reconstruction de ces sites.
L'Unesco estimait que "ce projet (affecterait) l'integrite et
l'authenticite du bien et qu'il (convenait) d'y mettre un terme
sans delai".
La pression exercee par l'Unesco a conduit le gouvernement georgien
a suspendre la reconstruction de la cathedrale de Bagrati, pour
permettre aux experts de trouver une solution qui prenne en compte
les observations de l'organisation.
Une experte internationale qui assiste le gouvernement georgien dans
cette demarche, Joukka Jokilehto, a notamment juge que la construction
de nouveaux piliers et de nouvelles voûtes a l'interieur de la
cathedrale n'etait pas justifiee.
"Quelles que soient les initiatives entreprises a Bagrati, les
autorites georgiennes garantissent que l'authenticite de la cathedrale
sera preservee", a assure un responsable du ministère de la Culture
charge des monuments historiques, Rouska Mirzikachvili.
Mais certains experts estiment que la volonte de Tbilissi d'apaiser
l'influente Eglise orthodoxe georgienne, favorable a la poursuite des
travaux en l'etat, pourrait etre plus forte que la volonte de conserver
le patrimoine culturel du pays en suivant les conseils de l'Unesco.
Des habitants de Koutaïssi, où le gouvernement veut construire le
nouveau siège du parlement, se montrent ainsi satisfaits des travaux
de restauration de l'edifice qui domine la ville.
Comme Naili Dzotsenidze qui estime que "Bagrati est un lieu saint et
le principal point de repère de Koutaïssi, il faut le restaurer pour
pouvoir organiser de nouveau des offices dans la cathedrale".
From: A. Papazian
Stephane
armenews.com
lundi 16 janvier 2012
La cathedrale Bagrati a Koutaïssi, deuxième ville de Georgie, souffre
autant de l'usure du temps que de travaux de restauration qui risquent
de denaturer ce joyau de l'architecture medievale inscrit au patrimoine
mondial de l'Unesco.
Construite peu après l'an 1000 par Bagrat III, premier roi de la
Georgie unifiee, la cathedrale est devenue un des symboles du pays a
l'independance retrouvee depuis la chute du regime sovietique en 1991.
Soucieuse de satisfaire les autorites influentes de l'Eglise
orthodoxe locale qui veut y reprendre des services, le gouvernement
de l'ex-republique sovietique a defie l'Unesco en entreprenant sans
son aval de grands travaux dans cette cathedrale du XIe siècle.
L'edifice a ete très endommage pendant l'invasion ottomane au XVIIe
siècle, et sa degradation rendait des travaux urgents.
Mais en fait de restauration, le gouvernement georgien a lance des
travaux de reconstruction de cet edifice, situe a 200 kilomètres au
nord-ouest de Tbilissi, suscitant des protestations d'experts locaux
et de l'Unesco.
"La reconstruction de Bagrati va lui faire perdre son authenticite. Il
est davantage question de construire un nouveau bâtiment plutôt que
de reconstruire un monument historique", a critique un expert en
architecture, David Khochtaria.
Le president georgien, Mikheïl Saakachvili, avait pourtant promis
de faire appel aux "meilleurs specialistes etrangers pour que tout
soit fait dans les règles", a l'occasion du lancement en 2009 de
l'ambitieux projet de renovation de Koutaïssi.
consequences "irreversibles"
Mais l'annee suivante, l'Unesco a denonce les consequences
"irreversibles" de la reconstruction, dont elle a reclame la
suspension.
L'organisation dependant des Nations unies a alors place la cathedrale
de Bagrati, ainsi que le monastère de Ghelati, près de Koutaïssi,
sur sa liste du Patrimoine mondial en peril, exprimant sa "vive
inquietude" face au projet de reconstruction de ces sites.
L'Unesco estimait que "ce projet (affecterait) l'integrite et
l'authenticite du bien et qu'il (convenait) d'y mettre un terme
sans delai".
La pression exercee par l'Unesco a conduit le gouvernement georgien
a suspendre la reconstruction de la cathedrale de Bagrati, pour
permettre aux experts de trouver une solution qui prenne en compte
les observations de l'organisation.
Une experte internationale qui assiste le gouvernement georgien dans
cette demarche, Joukka Jokilehto, a notamment juge que la construction
de nouveaux piliers et de nouvelles voûtes a l'interieur de la
cathedrale n'etait pas justifiee.
"Quelles que soient les initiatives entreprises a Bagrati, les
autorites georgiennes garantissent que l'authenticite de la cathedrale
sera preservee", a assure un responsable du ministère de la Culture
charge des monuments historiques, Rouska Mirzikachvili.
Mais certains experts estiment que la volonte de Tbilissi d'apaiser
l'influente Eglise orthodoxe georgienne, favorable a la poursuite des
travaux en l'etat, pourrait etre plus forte que la volonte de conserver
le patrimoine culturel du pays en suivant les conseils de l'Unesco.
Des habitants de Koutaïssi, où le gouvernement veut construire le
nouveau siège du parlement, se montrent ainsi satisfaits des travaux
de restauration de l'edifice qui domine la ville.
Comme Naili Dzotsenidze qui estime que "Bagrati est un lieu saint et
le principal point de repère de Koutaïssi, il faut le restaurer pour
pouvoir organiser de nouveau des offices dans la cathedrale".
From: A. Papazian