LETTRE OUVERTE A JEAN DANIEL DU NOUVEL OBS
Ara
armenews.com
mercredi 18 janvier 2012
Bonjour Monsieur Jean Daniel
Ce n'est pas au Commandeur de la Legion d'honneur, ni au Commandeur
de l'Ordre national du Merite, ni a celui qui porte la Croix de
Guerre 1939-1945, pas plus au Commandeur des Arts et Lettres que je
veux m'adresser.
C'est plutôt a " l'ami " de celui qui disait que " l'injustice est
criante dès qu'elle se manifeste " et " qu'il ne suffisait pas de
denoncer l'injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre "
(Albert Camus dans Les justes) que je viens offrir, en plus des
guillemets de " l'ami " la meditation sur ce que Victor Hugo a fort
bien evoque dans son poème " La Conscience "
Votre Edito du 5 janvier 2012 (de Jean Daniel) est consternant de
trahison vis-a-vis des valeurs qui vous avaient inscrit en amitie avec
Camus et que vous venez de pietiner et, inqualifiable, car comparable
au premier crime qui fut commis dans la triste histoire des hommes ;
celui du meurtre commis par Caïn sur son propre frère.
J'ai du mal, comme sans doute beaucoup d'autres, a comprendre les
raisons objectives, morales et ethiques, des positions negationnistes
que vous exprimez et j'en ai honte pour vous.
Comment avez-vous pu ecrire de telles choses vous l'enfant juif, qui
a connu l'Holocauste, l'enfant de Jules Bensaïd et Rachel Bensimon
vous qui avez marche sur les pas de Leon BLUM.
Garder le silence et votre reserve, dans votre liberte de penser,
dans la cacophonie mediatique de marchand de " papiers " et de
faiseurs et directeurs de conscience, autour de ce projet de loi,
aurait ete pour vous, sans autant de deshonneur, une marque de sagesse.
Vous avez au contraire choisi de crier en faveur de l'injustice,
du deni, en faveur de celui la meme, ce Loup Gris l'ami des nazis,
qui demain surement niera votre propre histoire.
Quand viendra le moment où vous ecrirez : " je veux habiter sous la
terre, comme dans son sepulcre un homme solitaire ; rien ne me verra
plus, je ne verrai plus rien. " - On fera donc une fosse, et comme Caïn
vous direz : " C'est bien ! ". Puis vous descendrez seul sous cette
voûte sombre. Quand vous serez assis sur votre chaise dans l'ombre,
et qu'on aura sur le fronton de votre caveau ferme le souterrain,
l'oeil sera dans votre tombe et vous fixera et vous regardera comme
elle regardait Caïn. (D'après Victor Hugo : La Conscience)
Et Albert Camus, avec moi, a cote de vous, nous vous dirons sans
cesse en armenien et en hebreux : " Mon Frère, il ne suffisait pas
de denoncer l'injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre "
Ara
armenews.com
mercredi 18 janvier 2012
Bonjour Monsieur Jean Daniel
Ce n'est pas au Commandeur de la Legion d'honneur, ni au Commandeur
de l'Ordre national du Merite, ni a celui qui porte la Croix de
Guerre 1939-1945, pas plus au Commandeur des Arts et Lettres que je
veux m'adresser.
C'est plutôt a " l'ami " de celui qui disait que " l'injustice est
criante dès qu'elle se manifeste " et " qu'il ne suffisait pas de
denoncer l'injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre "
(Albert Camus dans Les justes) que je viens offrir, en plus des
guillemets de " l'ami " la meditation sur ce que Victor Hugo a fort
bien evoque dans son poème " La Conscience "
Votre Edito du 5 janvier 2012 (de Jean Daniel) est consternant de
trahison vis-a-vis des valeurs qui vous avaient inscrit en amitie avec
Camus et que vous venez de pietiner et, inqualifiable, car comparable
au premier crime qui fut commis dans la triste histoire des hommes ;
celui du meurtre commis par Caïn sur son propre frère.
J'ai du mal, comme sans doute beaucoup d'autres, a comprendre les
raisons objectives, morales et ethiques, des positions negationnistes
que vous exprimez et j'en ai honte pour vous.
Comment avez-vous pu ecrire de telles choses vous l'enfant juif, qui
a connu l'Holocauste, l'enfant de Jules Bensaïd et Rachel Bensimon
vous qui avez marche sur les pas de Leon BLUM.
Garder le silence et votre reserve, dans votre liberte de penser,
dans la cacophonie mediatique de marchand de " papiers " et de
faiseurs et directeurs de conscience, autour de ce projet de loi,
aurait ete pour vous, sans autant de deshonneur, une marque de sagesse.
Vous avez au contraire choisi de crier en faveur de l'injustice,
du deni, en faveur de celui la meme, ce Loup Gris l'ami des nazis,
qui demain surement niera votre propre histoire.
Quand viendra le moment où vous ecrirez : " je veux habiter sous la
terre, comme dans son sepulcre un homme solitaire ; rien ne me verra
plus, je ne verrai plus rien. " - On fera donc une fosse, et comme Caïn
vous direz : " C'est bien ! ". Puis vous descendrez seul sous cette
voûte sombre. Quand vous serez assis sur votre chaise dans l'ombre,
et qu'on aura sur le fronton de votre caveau ferme le souterrain,
l'oeil sera dans votre tombe et vous fixera et vous regardera comme
elle regardait Caïn. (D'après Victor Hugo : La Conscience)
Et Albert Camus, avec moi, a cote de vous, nous vous dirons sans
cesse en armenien et en hebreux : " Mon Frère, il ne suffisait pas
de denoncer l'injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre "