PROCES DINK : LA PRESSE DENONCE UNE FAILLITE DU SYSTEME JUDICIAIRE TURC
Stephane
armenews.com
vendredi 20 janvier 2012
De nombreux journaux turcs ont denonce mercredi une faillite du système
judiciaire après l'abandon la veille par un tribunal d'Istanbul des
charges de complot pesant sur les participants supposes a l'assassinat
il y a cinq ans du journaliste d'origine armenienne Hrant Dink.
"Ils ont abattu Hrant une deuxième fois", s'est indigne en "Une"
le quotidien de gauche BirGun, tandis que le journal liberal Taraf
accusait les "Berets blancs de l'Etat", faisant reference au bonnet
blanc que portait l'assassin le jour du crime.
"Le complot etait donc une hallucination", titraient pour leur part les
quotidiens Radikal et HaberTurk, jouant sur le nom de l'instigateur
de l'assassinat, Yasin Hayal ("hayal" signifie reve ou hallucination
en turc), condamne mardi a la reclusion a perpetuite.
La justice turque a deja condamne en juillet dernier a près de 23
ans de prison l'auteur de l'assassinat, Ogun Samast, un chômeur
nationaliste qui avait 17 ans au moment des faits, puis hier son
mentor Yasin Hayal.
Mais pour plusieurs chroniqueurs, elle s'est contentee de faire
payer les "lampistes" et s'est bien gardee d'enqueter plus avant sur
les ramifications du crime au sein des rouages de l'Etat, une thèse
defendue par les avocats de la famille Dink.
"Ont-ils (les procureurs et les juges) vraiment cherche un complot ?
Je ne pense pas. S'ils l'avaient cherche l'auraient-ils trouve ? Je
ne pense pas. S'ils l'avaient trouve l'auraient-ils poursuivi ? Je
ne pense toujours pas", ecrit ainsi Rusen Cakir dans le journal
populaire Vatan.
"Cet Etat veut nous faire croire que Hrant Dink a ete tue par quelques
jeunes qui s'ennuyaient", commente Yasemin Congar dans Taraf. "Et le
gouvernement ne voit pas que le procès Dink est une grande opportunite
pour nettoyer au grand jour le noir visage de cet Etat."
Hrant Dink a ete abattu le 19 janvier 2007 a Istanbul devant les
locaux de son hebdomadaire bilingue turc-armenien, un crime qui a
bouleverse la Turquie.
Dink oeuvrait a la reconciliation entre les Turcs et les Armeniens au
regard de leur passe sanglant, mais les nationalistes lui en voulaient
d'avoir employe pour le massacre des Armeniens sous l'Empire ottoman
le terme de genocide, qu'Ankara rejette farouchement.
From: A. Papazian
Stephane
armenews.com
vendredi 20 janvier 2012
De nombreux journaux turcs ont denonce mercredi une faillite du système
judiciaire après l'abandon la veille par un tribunal d'Istanbul des
charges de complot pesant sur les participants supposes a l'assassinat
il y a cinq ans du journaliste d'origine armenienne Hrant Dink.
"Ils ont abattu Hrant une deuxième fois", s'est indigne en "Une"
le quotidien de gauche BirGun, tandis que le journal liberal Taraf
accusait les "Berets blancs de l'Etat", faisant reference au bonnet
blanc que portait l'assassin le jour du crime.
"Le complot etait donc une hallucination", titraient pour leur part les
quotidiens Radikal et HaberTurk, jouant sur le nom de l'instigateur
de l'assassinat, Yasin Hayal ("hayal" signifie reve ou hallucination
en turc), condamne mardi a la reclusion a perpetuite.
La justice turque a deja condamne en juillet dernier a près de 23
ans de prison l'auteur de l'assassinat, Ogun Samast, un chômeur
nationaliste qui avait 17 ans au moment des faits, puis hier son
mentor Yasin Hayal.
Mais pour plusieurs chroniqueurs, elle s'est contentee de faire
payer les "lampistes" et s'est bien gardee d'enqueter plus avant sur
les ramifications du crime au sein des rouages de l'Etat, une thèse
defendue par les avocats de la famille Dink.
"Ont-ils (les procureurs et les juges) vraiment cherche un complot ?
Je ne pense pas. S'ils l'avaient cherche l'auraient-ils trouve ? Je
ne pense pas. S'ils l'avaient trouve l'auraient-ils poursuivi ? Je
ne pense toujours pas", ecrit ainsi Rusen Cakir dans le journal
populaire Vatan.
"Cet Etat veut nous faire croire que Hrant Dink a ete tue par quelques
jeunes qui s'ennuyaient", commente Yasemin Congar dans Taraf. "Et le
gouvernement ne voit pas que le procès Dink est une grande opportunite
pour nettoyer au grand jour le noir visage de cet Etat."
Hrant Dink a ete abattu le 19 janvier 2007 a Istanbul devant les
locaux de son hebdomadaire bilingue turc-armenien, un crime qui a
bouleverse la Turquie.
Dink oeuvrait a la reconciliation entre les Turcs et les Armeniens au
regard de leur passe sanglant, mais les nationalistes lui en voulaient
d'avoir employe pour le massacre des Armeniens sous l'Empire ottoman
le terme de genocide, qu'Ankara rejette farouchement.
From: A. Papazian