LA COLèRE 'EMPARE DE LA RUE A ISTANBUL
Jean Eckian
armenews.com
vendredi 20 janvier 2012
Hier 19 janvier a Istanbul, devant les locaux d'Agos, Karin Karakaslı
*, journaliste, s'est adressée a l'immense foule venue rendre
hommage a Hrant Dink en ce jour anniversaire de son assassinat, le
19 janvier 2007, et protester contre la clémence incompréhensible
de la justice turque a l'égard des accusés comploteurs, coupables
de préméditation de crime.
Traduit du turc
Le 19 janvier n'est pas une date de commémoration. Et cela ne l'a
jamais été. Toutes les douleurs qu'il y ai pu avoir sur cette terre,
aucune n'a eu de commémoration.
Hrant Dink a été accusé a tord. Il a été déclaré journaliste
ennemi de la Turquie a tord. Et ce journaliste a réussi a nous
réunir au cours de ses funérailles. Parce que Hrant était contre
l'injustice dans tous les domaines.
Tous les suspects était devant nous, le plan Â" Cage Â" était
immergé, et ils n'ont toujours pas réussis a faire le lien avec
Ergenekon.
Ils nous on abreuvé de mensonges. Cela fait 5 ans que ca dure. A la
fin ils nous ont livré deux personnes et ils nous ont dit de nous
contenter de ces deux personnes. Et que c'en était même de trop
pour nous. Ils ont libéré devant nos yeux Erhan Tuncel et d'autres
personnes impliquées.
Nous avons tous perdu Hrant Dink, mais excusez-moi, comme vous le
savez pour nous les Arméniens c'est une perte que l'on ne peut
expliquer. En 1915, le 1er janvier, ils ont exilé a peu près 250
intellectuels Arméniens de la gare de Haydarpasa vers Ayas. Seulement
quelque uns d'entre eux on pu revenir.
Ce que vous devez comprendre c'est qu'ils ont les ont d'abord réduis
au silence. Ces gens la faisaient partie de l'Assemblée ottomane. Il y
avait des écrivains, des journalistes, des traducteurs, des médecins,
des avocats. Ils avaient tous confiance en leur assemblée, mais
c'est pas comme cela que cela s'est passé.
Aujourd'hui je vais vous citer quelque noms parmi ces intellectuels.
Celui qui se reconnaîtra répondra Â" Je suis la Â" : Rupen Sevag,
Siamanto, Taniel Varujan, Diran Kelekyan, Yerukhan, Rupen Zartaryan,
Hampartsum Boyacıyan, Sımpad Purad, Khyan Parsekhyan, Krikor
Zohrab...
Et finalement Hrant Dink.. Hrant Dink faisait partie de ce dernier
maillon intellectuel. Il a réussi a nous transporter tous en 1915...
Donc c'est si facile de tuer les gens comme ca !
A force de renier notre passé nous en sommes arrivé la. Que toutes
les dalles posées sur le sol ici même, soient le symbole de tous ces
intellectuels et autres personnes abattues auxquelles on a interdit
de parler et qui n'ont même pas de tombe. Que toutes c'est dalles
représentent leurs symboles.
L'Ã~Itat n'a que faire de la vie ou de la mort de son citoyen
Arménien.
Puisque il ne sait que faire, eh bien on va lui apprendre !
On nous dit que le dossier est clos. Est-ce qu'il est clôturé ? Hrant
Dink n'est pas un dossier que l'on clos. Hrant Dink est une blessure !
Maintenant nous en sommes a la dernière ligne droite avant de prendre
le chemin de non retour ! Il n'y a pas d'Etat auquel on peut faire
confiance. Il n'y a nulle part où aller vivre ! Le contraire ne serait
que mensonge et un jour tout s'abattra encore une fois sur nos têtes !
Nous serons tous laminés !
C'est pour cela qu'aujourd'hui n'est pas un journée de parole,
mais une journée de promesse !
Est-ce que l'on promet tous ensemble ? Que cette affaire n'est pas
close !
Est-ce que l'on promet tous ensemble ? Que l'humanisme n'est pas mort !
Est-ce que l'on promet tous ensemble ? Que l'Etat rendra des comptes !
Que notre parole soit une promesse. Que vivre dans cette injustice
soit interdit (haram) pour nous.
19.01.2012
* Nouvelliste, traductrice et journaliste. Karin KarakaÅ~_lı, née
a Istanbul en 1972, a étudié l'interprétation et la traduction
a l'Université Bogazici des langues étrangères. De 1996 a 2006,
elle a été éditrice et chef du département de rédaction du
journal hebdomadaire turco-arménien Â" Agos Â", et chroniqueuse
pour les sections turque et arménienne. Elle étudie actuellement
la littérature comparative et travaille comme professeur d'anglais
dans des universités. Auteure du livre Â" Chroniques d'un journaliste
assassiné, Hrant Dink Â"
Jean Eckian
armenews.com
vendredi 20 janvier 2012
Hier 19 janvier a Istanbul, devant les locaux d'Agos, Karin Karakaslı
*, journaliste, s'est adressée a l'immense foule venue rendre
hommage a Hrant Dink en ce jour anniversaire de son assassinat, le
19 janvier 2007, et protester contre la clémence incompréhensible
de la justice turque a l'égard des accusés comploteurs, coupables
de préméditation de crime.
Traduit du turc
Le 19 janvier n'est pas une date de commémoration. Et cela ne l'a
jamais été. Toutes les douleurs qu'il y ai pu avoir sur cette terre,
aucune n'a eu de commémoration.
Hrant Dink a été accusé a tord. Il a été déclaré journaliste
ennemi de la Turquie a tord. Et ce journaliste a réussi a nous
réunir au cours de ses funérailles. Parce que Hrant était contre
l'injustice dans tous les domaines.
Tous les suspects était devant nous, le plan Â" Cage Â" était
immergé, et ils n'ont toujours pas réussis a faire le lien avec
Ergenekon.
Ils nous on abreuvé de mensonges. Cela fait 5 ans que ca dure. A la
fin ils nous ont livré deux personnes et ils nous ont dit de nous
contenter de ces deux personnes. Et que c'en était même de trop
pour nous. Ils ont libéré devant nos yeux Erhan Tuncel et d'autres
personnes impliquées.
Nous avons tous perdu Hrant Dink, mais excusez-moi, comme vous le
savez pour nous les Arméniens c'est une perte que l'on ne peut
expliquer. En 1915, le 1er janvier, ils ont exilé a peu près 250
intellectuels Arméniens de la gare de Haydarpasa vers Ayas. Seulement
quelque uns d'entre eux on pu revenir.
Ce que vous devez comprendre c'est qu'ils ont les ont d'abord réduis
au silence. Ces gens la faisaient partie de l'Assemblée ottomane. Il y
avait des écrivains, des journalistes, des traducteurs, des médecins,
des avocats. Ils avaient tous confiance en leur assemblée, mais
c'est pas comme cela que cela s'est passé.
Aujourd'hui je vais vous citer quelque noms parmi ces intellectuels.
Celui qui se reconnaîtra répondra Â" Je suis la Â" : Rupen Sevag,
Siamanto, Taniel Varujan, Diran Kelekyan, Yerukhan, Rupen Zartaryan,
Hampartsum Boyacıyan, Sımpad Purad, Khyan Parsekhyan, Krikor
Zohrab...
Et finalement Hrant Dink.. Hrant Dink faisait partie de ce dernier
maillon intellectuel. Il a réussi a nous transporter tous en 1915...
Donc c'est si facile de tuer les gens comme ca !
A force de renier notre passé nous en sommes arrivé la. Que toutes
les dalles posées sur le sol ici même, soient le symbole de tous ces
intellectuels et autres personnes abattues auxquelles on a interdit
de parler et qui n'ont même pas de tombe. Que toutes c'est dalles
représentent leurs symboles.
L'Ã~Itat n'a que faire de la vie ou de la mort de son citoyen
Arménien.
Puisque il ne sait que faire, eh bien on va lui apprendre !
On nous dit que le dossier est clos. Est-ce qu'il est clôturé ? Hrant
Dink n'est pas un dossier que l'on clos. Hrant Dink est une blessure !
Maintenant nous en sommes a la dernière ligne droite avant de prendre
le chemin de non retour ! Il n'y a pas d'Etat auquel on peut faire
confiance. Il n'y a nulle part où aller vivre ! Le contraire ne serait
que mensonge et un jour tout s'abattra encore une fois sur nos têtes !
Nous serons tous laminés !
C'est pour cela qu'aujourd'hui n'est pas un journée de parole,
mais une journée de promesse !
Est-ce que l'on promet tous ensemble ? Que cette affaire n'est pas
close !
Est-ce que l'on promet tous ensemble ? Que l'humanisme n'est pas mort !
Est-ce que l'on promet tous ensemble ? Que l'Etat rendra des comptes !
Que notre parole soit une promesse. Que vivre dans cette injustice
soit interdit (haram) pour nous.
19.01.2012
* Nouvelliste, traductrice et journaliste. Karin KarakaÅ~_lı, née
a Istanbul en 1972, a étudié l'interprétation et la traduction
a l'Université Bogazici des langues étrangères. De 1996 a 2006,
elle a été éditrice et chef du département de rédaction du
journal hebdomadaire turco-arménien Â" Agos Â", et chroniqueuse
pour les sections turque et arménienne. Elle étudie actuellement
la littérature comparative et travaille comme professeur d'anglais
dans des universités. Auteure du livre Â" Chroniques d'un journaliste
assassiné, Hrant Dink Â"