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CP De P. Kaltenbach : La Loi " Tendant A Reprimer La Contestation De

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    CP DE P. KALTENBACH : LA LOI " TENDANT A REPRIMER LA CONTESTATION DE L'EXISTENCE DES GENOCIDES RECONNUS PAR LA LOI " EST BIEN CONSTITUTIONNELLE
    Stephane

    armenews.com
    vendredi 20 janvier 2012

    Philippe Kaltenbach, Senateur des Hauts-de-Seine, qui s'exprimera lundi
    23 janvier au nom du groupe socialiste en faveur de la proposition de
    loi " tendant a reprimer la contestation de l'existence des genocides
    reconnus par la loi " et en replique a la motion d'irrecevabilite
    presentee par le President de la Commission des lois, refute les
    motifs d'inconstitutionnalite avances par celui-ci.

    Philippe Kaltenbach declare : " La commission des lois du Senat a
    vote hier une motion d'irrecevabilite par 23 voix pour, 8 contre
    et 9 abstentions. J'observe que l'avis de la commission n'est plus
    unanime contrairement a celui qui etait le sien lors de l'examen le
    13 avril 2011 de la precedente proposition de loi visant a penaliser
    la negation du genocide armenien et qui a ete rejetee le 4 mai dernier
    par la Haute Assemblee. "

    Il ajoute " La Commission des lois a travaille sans auditions et
    en restant sur le schema de la proposition de loi rejetee en mai
    2011 par le Senat. Pour ma part, avec Luc Carvounas et pour le groupe
    socialiste, nous avons organise des auditions où nous avons entendu des
    juristes exprimant des avis differents sur l'inconstitutionnalite de
    la proposition de loi votee par l'Assemblee Nationale le 22 decembre
    dernier. Certains y voyaient un risque, d'autres non. "

    Le Senateur des Hauts-de-Seine precise : " La proposition de loi "
    Boyer ", si elle repond au meme objectif que celle rejetee par le
    Senat le 4 mai 2011, n'utilise pas le meme mecanisme juridique et ce,
    pour au moins trois raisons " :

    1) Alors que la precedente proposition etait muette sur les elements
    constitutifs du genocide conteste, l'actuelle proposition incrimine
    la contestation ou la minimisation d'un crime de genocide tel que
    defini a l'article 211-1 du Code penal.

    Le fait de renvoyer a une definition penale du genocide lève le
    grief d'inconstitutionnalite fait a la precedente proposition et tire
    d'une violation du principe de legalite des delits. On ne donc plus
    pas accuser le Parlement de vouloir se muer en tribunal car c'est
    seulement le juge qui, sur le fondement de l'article 211-1 du code
    penal, sera amene a qualifier juridiquement les faits. En outre,
    des condamnations ont deja ete prononcees contre des organisateurs
    du genocide par des tribunaux turcs entre 1919 et 1921.

    2) A l'oppose de la proposition precedente, la proposition de loi
    " Boyer " vise a incriminer la contestation ou la minimisation
    d'un genocide quand elle est faite de facon outrancière alors que
    la precedente proposition n'envisageait que la contestation sans
    l'assortir d'un element intentionnel.

    Le fait d'ajouter l'element intentionnel, fondamental en droit
    penal, permet au legislateur de demontrer qu'il ne vise pas tant la
    contestation du genocide en tant que telle, que l'incitation a la
    haine raciale dont elle est porteuse. Le texte ne peut ainsi plus
    etre considere comme une volonte d'entraver la liberte de recherche
    universitaire. En effet, sans intention de nuire, un historien qui
    demontrerait la rigueur de la demarche scientifique de ses recherches
    ne pourrait en aucun cas etre condamne pour les resultats auxquels
    il a abouti.

    3) Enfin, la proposition de loi votee par l'Assemblee Nationale le 22
    decembre 2011 amende la loi de 1881 sur la liberte de la presse en y
    inserant un nouvel article 24ter, alors que la precedente proposition
    amendait la loi de 2001 reconnaissant le genocide armenien de 1915.

    Le fait que la proposition actuelle ne modifie que la loi de 1881 et
    aucune autre loi, en particulier la loi de 2001 portant reconnaissance
    du genocide armenien, les griefs d'inconstitutionnalite faits a
    cette dernière pourraient echapper au contrôle direct du Conseil
    constitutionnel En effet, il s'agit la d'une position suggere
    par la jurisprudence initiee par la decision 85-187 DC du Conseil
    Constitutionnel aux termes de laquelle une loi en vigueur ne peut
    etre contrôlee par voie d'exception qu'a l'occasion " de l'examen
    de dispositions legislatives qui la modifient, la complètent ou
    affectent son domaine ". La loi du 29 janvier 2001 ne serait donc
    pas susceptible de tomber par effet de domino meme si elle reste
    justiciable d'une question prioritaire de constitutionnalite (QPC).

    Philippe Kaltenbach conclut : " L'histoire du genocide armenien a
    deja ete " ecrite " a travers les recherches entreprises par les
    historiens qui ont demontre la realite des faits de genocide commis
    en 1915 et 1916 contre les populations armeniennes dans la Turquie
    ottomane. Il ne sera pas question lundi d'ecrire l'histoire mais de
    tenir compte des faits historiques pour legiferer. Le Parlement,
    en votant ce texte qui vise a proteger la memoire des victimes de
    genocide, n'outrepassera pas ses prerogatives. "


    From: Baghdasarian
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